Incendies: Le gouvernement renforce les moyens de lutte aériens et terrestres

Le ministre français de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 12 avril 2023

Incendies: Le gouvernement renforce les moyens de lutte aériens et terrestres

  • Le Sud-Ouest de la France sera également le lieu d'implantation d'une future deuxième base aérienne de la sécurité civile
  • Gérald Darmanin a décoré des personnes ayant été «particulièrement mobilisées» dans le cadre des feux de forêt l'an dernier

LA TESTE-DE-BUSH: Plus d'appareils bombardiers d'eau, d'engins terrestres, de pompiers et de militaires : le gouvernement a annoncé mardi un renforcement "inédit" des moyens de lutte contre les feux de forêt, après un été 2022 marqué par des incendies majeurs.

Neuf avions et hélicoptères bombardiers d'eau supplémentaires seront mobilisés en 2023, portant le nombre d'appareils de 38 à 47, ainsi que près de 500 sapeurs-pompiers supplémentaires.

Ces annonces ont été faites à l'occasion d'un déplacement à la base aérienne de Cazaux, à La Teste-de-Buch en Gironde, des ministres Gérald Darmanin (Intérieur), Marc Fesneau (Agriculture), Christophe Béchu (Transition écologique) et Dominique Faure (Collectivités territoriales).

"L'été 2022 a été terrible. Nous mettons en œuvre des moyens inédits pour l'été 2023 qui seront encore renforcés par la suite", a dit M. Darmanin, assurant que 180 millions d'euros alloués aux Services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) permettraient l'achat de 1.100 engins de lutte contre le feu.

Le ministre de l'Intérieur a précisé que des moyens aériens seraient positionnés en Gironde, comme le réclamaient les élus locaux depuis les incendies de l'été dernier qui y ont brûlé environ 30.000 hectares.

Quatre avions bombardiers d'eau de type Air Tractor et un Dash seront positionnés à Bordeaux à partir du 1er juillet, et un hélicoptère bombardier d'eau à partir du 1er juin. En outre, deux Canadairs pourront être positionnés en Gironde 48 heures avant un risque signalé par la nouvelle "météo des forêts".

"Ce sont des annonces concrètes, nous avons été entendus", s'est félicité le président du département Jean-Luc Gleyze (PS). "Il ne fallait plus avoir à supplier la sécurité civile de nous envoyer des avions, ce sera le cas", a réagi le président de la Défense contre les incendies (DFCI) en Gironde Bruno Lafon.

Le ministre de l'Intérieur a également précisé que la quatrième Unité militaire d'instruction et d'intervention de la sécurité civile du pays, dont la création avait été annoncée à l'automne par Emmanuel Macron, serait implantée en Nouvelle-Aquitaine, avec l'arrivée de "565 militaires".

Le Sud-Ouest de la France sera également le lieu d'implantation d'une future deuxième base aérienne de la sécurité civile, après celle de Nîmes (Gard), a-t-il assuré.

M. Darmanin a parallèlement signé un protocole d'accord avec les représentants des deux organisations syndicales de personnels navigants de sécurité civile.

Selon le ministère, ce document prévoit de créer des fonctions spécifiques au sein du groupement avion et une prime de commandant de bord pour les pilotes avion, de revaloriser les fonctions d'encadrement et d'instruction au sein du groupement hélicoptère, ainsi que l'ensemble des personnels navigants.

À l'initiative du gouvernement, le Sénat avait reconnu "le caractère dangereux" de ces métiers dans une proposition de loi adoptée la semaine dernière.

Gérald Darmanin a enfin décoré des personnes ayant été "particulièrement mobilisées" dans le cadre des feux de forêt l'an dernier.

MM. Béchu et Fesneau ont, eux, signé une convention permettant le "déclenchement effectif" d'un plan massif de reboisement annoncé à l'automne par le président Emmanuel Macron.

Ce plan vise à planter un milliard d'arbres d'ici dix ans, avec le concours de l'Ademe et de l'ONF. "Ce n'est ni un slogan, ni un effet d'annonce, c'est un impératif écologique pour consolider nos forêts publiques et privées" face au réchauffement climatique et ses conséquences, a affirmé M. Béchu.


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Short Url
  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Short Url
  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Short Url
  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".