Taïwan: Macron estime qu'être «allié» des Etats-Unis ne signifie pas être «vassal»

Le président français Emmanuel Macron a déclaré mercredi lors d'une visite aux Pays-Bas qu'être «allié» des Etats-Unis ne voulait pas pour autant dire être «vassal», assumant pleinement des propos controversés tenus sur Taïwan. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a déclaré mercredi lors d'une visite aux Pays-Bas qu'être «allié» des Etats-Unis ne voulait pas pour autant dire être «vassal», assumant pleinement des propos controversés tenus sur Taïwan. (AFP)
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

Taïwan: Macron estime qu'être «allié» des Etats-Unis ne signifie pas être «vassal»

  • Macron a suscité une vague d'incompréhension aux Etats-Unis et en Europe en appelant l'UE à ne pas être «suiviste» de Washington ou Pékin sur la question de Taïwan
  • Sa visite d'Etat, la première d'un président français aux Pays-Bas depuis 23 ans, a de nouveau été perturbée mercredi par quelques dizaines de manifestants

AMSTERDAM: Le président français Emmanuel Macron a déclaré mercredi lors d'une visite aux Pays-Bas qu'être "allié" des Etats-Unis ne voulait pas pour autant dire être "vassal", assumant pleinement des propos controversés tenus sur Taïwan.

"C'est pas parce qu'on est allié, qu'on fait des choses ensemble (...) qu'on n'a plus le droit de penser tout seul", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Amsterdam à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre Mark Rutte.

"Et qu'on va suivre les gens qui sont les plus durs dans un pays qui est allié avec nous", a-t-il ajouté dans une allusion apparente aux responsables du Parti républicain, très offensifs sur la Chine.

Emmanuel Macron a suscité une vague d'incompréhension aux Etats-Unis et en Europe en appelant l'Union européenne à ne pas être "suiviste" de Washington ou Pékin sur la question de Taïwan.

Des propos aussitôt interprétés comme une prise de distance à l'égard de Washington alors que les Etats-Unis sont très engagés auprès de l'Ukraine depuis le début de l'offensive russe.

"Macron, qui est un ami, est avec la Chine en train de lui lécher le cul", avait renchéri l'ancien président américain Donald Trump.

Cet ex-chef d'Etat américain "participe de cette escalade qui est recherchée par certains", a déploré le président français, saluant à l'inverse la volonté du président démocrate américain Joe Biden "d'éviter toute escalade en dépit des tensions actuelles".

La France ne se désintéresse pas des tensions autour de Taïwan, avait plus tôt souligné une source diplomatique française, en rappelant qu'une frégate française naviguait dans le détroit de Taïwan quand la Chine a mené ses derniers exercices militaires pour faire pression sur l'île.

La France est un allié "fiable" des Etats-Unis mais discute aussi avec la Chine, dit Bruno Le Maire

Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a assuré mercredi que la France était un "allié solide et fiable" des Etats-Unis, mais qu'il était nécessaire de faire participer la Chine, après des propos controversés du président français, Emmanuel Macron.

"Nous avons l'intention de rester des alliés solides et fiables des États-Unis d'Amérique. Il ne faut pas se méprendre là-dessus", a déclaré M. Le Maire, qui participait à Washington aux réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

"Avant d'aller en Chine, le président Macron a appelé le président Biden (...) afin de réellement coordonner les positions américaine et française vis-à-vis de la Chine", a souligné le ministre.

Interrogé sur ce sujet, M. Le Maire a jugé prioritaire de "demander à la Chine de cesser l'escalade à Taïwan".

Sur le volet économique, il a déploré que "certains (...) aux États-Unis pensent qu'il faudrait découpler complètement les économies occidentales - américaines et européennes - et l'économie chinoise", alors que "le volume de commerce entre la Chine et les États-Unis n'a jamais été aussi élevé".

"Donc on demande à l'Europe de renoncer à un commerce qui a augmenté entre les États-Unis et la Chine. Nous n'avons pas vocation à être les ravis de la crèche, qui se font avoir et qui laissent d'autres puissances faire du commerce", a-t-il encore déclaré.

Les exportations et importations de biens et services entre les Etats-Unis et la Chine ont atteint en 2022 leur plus haut niveau historique, selon les données du département américain du Commerce. Mais la Chine a perdu, au profit de l'Union européenne, son rang de premier partenaire commercial avec les Etats-Unis, une première depuis la guerre commerciale de 2019.

M. Le Maire juge par ailleurs nécessaire de continuer à solliciter la participation de la Chine, qu'il s'agisse de ne pas vendre d'armes à la Russie, de lutter contre le changement climatique, ou de restructurer la dette des pays pauvres, dont Pékin est l'un des principaux créanciers.

Arrestations

Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron, rattrapé aux Pays-Bas par des protestations contre sa réforme des retraites, a répliqué qu'il fallait "accepter parfois la controverse" pour "bâtir des chemins d'avenir".

"Nous menons aux Pays-Bas comme en France des réformes difficiles qui soulèvent parfois des protestations", "des angoisses" suscitées par les "changements d'époque", a-t-il concédé devant la communauté française à Amsterdam.

Sa visite d'Etat, la première d'un président français aux Pays-Bas depuis 23 ans, a de nouveau été perturbée mercredi par quelques dizaines de manifestants.

Deux d'entre eux, un homme et une femme, ont été arrêtés alors qu'ils "couraient" vers lui à son arrivée devant le laboratoire de physique quantique de l'université d'Amsterdam, a déclaré à l'AFP Lex van Liebergen, porte-parole de la police.

Des images TV montrent l'homme stoppé dans sa course par un aide de camp d'Emmanuel Macron et brutalement plaqué au sol à proximité du président qui fait face à une très forte contestation en France en raison de la réforme des retraites.

"Pour l'honneur des travailleurs, même si Macron ne veut pas, nous, on est là", a-t-il eu le temps de scander, reprenant la chanson des contestataires anti-Macron en France, avant d'être emmené de force.

Une quarantaine de manifestants l'attendaient aussi à sa sortie de l'université, brandissant la même banderole que la veille à La Haye affirmant "Président de la violence et de l'hypocrisie".

«Gâcher» la visite

L'un d'eux, Français et étudiant en sciences sociales à Amsterdam, s'est présenté à des journalistes comme un libertaire. Il a expliqué avoir voulu dénoncer les "violences" policières lors des manifestations en France et "gâcher" la visite du président.

Emmanuel Macron avait déjà été interrompu la veille, au premier jour de sa visite, lors d'un discours sur l'Europe à La Haye.

Il a visité en compagnie du roi le laboratoire de physique quantique, une technologie prometteuse destinée à démultiplier la puissance de calcul des ordinateurs.

Les deux gouvernements ont ensuite signé un "pacte pour l'innovation", avec à la clé des coopérations dans les semi-conducteurs, la physique quantique et l'énergie, autant de domaines dans lesquelles l'Union européenne entend renforcer son indépendance.

Les deux gouvernements travaillent par ailleurs à la finalisation d'un accord de défense à l'horizon 2024.

Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, accompagnés du roi Willem-Alexander et de la reine Maxima, ont conclu leur voyage par une visite de l'exposition Vermeer au Rijksmuseum d'Amsterdam.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.