Topshop menacé, Debenhams condamné: le commerce britannique dans la tourmente

Le secteur du commerce au Royaume-Uni est traversé par une onde de choc mardi après la faillite du groupe de prêt-à-porter Arcadia et de sa marque Topshop. (AFP).
Le secteur du commerce au Royaume-Uni est traversé par une onde de choc mardi après la faillite du groupe de prêt-à-porter Arcadia et de sa marque Topshop. (AFP).
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Publié le Mardi 01 décembre 2020

Topshop menacé, Debenhams condamné: le commerce britannique dans la tourmente

  • Debenhams a annoncé mardi entamer un processus de liquidation après l'échec des discussions pour une reprise par la chaîne d'articles de sport JD Sports
  • Avec la probable disparition de cette chaîne dont les origines remontent à la fin du XVIIIe siècle, une page de l'histoire du commerce britannique va se refermer

LONDRES: Le secteur du commerce au Royaume-Uni est traversé par une onde de choc mardi après la faillite du groupe de prêt-à-porter Arcadia et de sa marque Topshop, qui précipite l'effondrement des grands magasins Debenhams.


La pandémie porte un coup très dur en l'espace de quelques heures à deux fleurons des centres-villes britanniques, et fait craindre le pire pour 25.000 salariés au total, 13.000 pour Arcadia et 12.000 pour Debenhams.


"Le château de cartes des commerces s'effondre", résume Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.


Debenhams a annoncé mardi entamer un processus de liquidation après l'échec des discussions pour une reprise par la chaîne d'articles de sport JD Sports.


L'enseigne, qui avait déposé le bilan en avril, va commencer à écouler ses stocks et, si au bout du processus aucun repreneur ne s'est manifesté, elle sera obligée de cesser complètement ses activités. 


Avec la probable disparition de cette chaîne dont les origines remontent à la fin du XVIIIe siècle, une page de l'histoire du commerce britannique va se refermer.


Elle était l'une des dernières chaînes de grands magasins encore en activité, après une série de faillites ces dernières années, comme BHS ou House of Fraser.


Si la pandémie, à l'origine de plus de 58.000 morts au Royaume-Uni, lui a porté un coup fatal, les déboires de Debenhams ne sont pas nouveaux, souffrant d'une chute de fréquentation de ses magasins face à la concurrence des ventes en ligne ainsi que de loyers devenus trop onéreux. 


La société paye sa stratégie d'expansion ambitieuse et d'ouvertures en série de magasins, ce qui s'est retourné contre elle quand les clients ont commencé à préférer les achats sur internet.


La fin de son histoire est précipitée par la faillite du groupe Arcadia, lequel comprend des enseignes comme Topshop, Dorothy Perkins et Burton dont les magasins sous concession sont très présents chez Debenhams.

Topshop passé de mode 


Pour l'heure, Debenhams poursuit ses activités mais les stocks vont être écoulés dans ses 124 magasins britanniques pendant que l'administrateur, le cabinet FRP, va tenter une dernière fois de trouver un repreneur.


La procédure ne concerne pas son enseigne Magasin du Nord au Danemark.


"Le paysage économique est extrêmement compliqué et l'incertitude à laquelle fait face le commerce au Royaume-Uni fait qu'un accord ne pouvait pas être trouvé", d'où la décision "d'aller vers un programme de fermeture", selon Geoff Rowley, associé chez FRP.


Ce contexte a poussé le groupe de prêt-à-porter Arcadia à déposer le bilan lundi soir. Une entreprise sort rarement indemne d'un dépôt de bilan et son redressement passe le plus souvent par une lourde restructuration et des suppressions d'emplois.


La chute de ce groupe et de ses enseignes bien connues des Britanniques est la plus importante faillite dans le pays depuis le début de la crise sanitaire.


Elle assombrit l'avenir de Topshop, marque qui était encore il y a quelques années un emblème de la mode jeune et branchée, et constitue un revers de fortune pour son sulfureux propriétaire Philip Green, réputé pour son mode de vie fastueux.


Arcadia a vu sa situation financière et ses ventes se dégrader à grande vitesse du fait des fermetures imposées par la crise sanitaire.


Mais nombre d'analystes ont pointé des problèmes plus anciens et notamment le retard pris dans les ventes en ligne, faute d'investissement suffisant de la part de son controversé propriétaire.


Ce sont justement des acteurs comme Boohoo, spécialisé dans le prêt-à-porter en ligne, qui pourrait mettre la main sur les différentes marques.


"L'histoire d'Arcadia est tragique. Je ne vais pas critiquer un individu mais il y a eu beaucoup de choses dites sur les erreurs de gestion commises", a déclaré sur Sky News Michael Gove, le ministre chargé de coordonner l'action du gouvernement.


Le syndicat de la distribution Usdaw a quant lui demandé à rencontrer au plus vite le cabinet Deloitte, qui administre le groupe en faillite, afin de trouver les moyens de préserver les emplois chez Arcadia.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.