Moscou dit bloquer les forces ukrainiennes à Bakhmout, Kiev dément

Des soldats ukrainiens portent le cercueil du militaire ukrainien Ivan Rybytva 'Physicist', 19 ans, tué au combat dans la ville de Bakhmout dans la région de Donetsk, à Kiev, le 13 avril 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).
Des soldats ukrainiens portent le cercueil du militaire ukrainien Ivan Rybytva 'Physicist', 19 ans, tué au combat dans la ville de Bakhmout dans la région de Donetsk, à Kiev, le 13 avril 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 14 avril 2023

Moscou dit bloquer les forces ukrainiennes à Bakhmout, Kiev dément

  • Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, dont les combattants sont en première ligne à Bakhmout, a indiqué qu'il était encore «prématuré» de parler d'un encerclement complet
  • Ville de quelque 70 000 habitants avant l'invasion, la cité est aujourd'hui presque totalement détruite

KIEV: La Russie a affirmé jeudi bloquer les forces ukrainiennes dans Bakhmout et empêcher tout renfort d'y entrer, laissant entendre qu'elle était sur le point de prendre cette ville de l'est du pays, épicentre des combats depuis l'été dernier.

Dans un commentaire à l'AFP, l'armée ukrainienne a immédiatement démenti, en assurant continuer à ravitailler ses troupes dans Bakhmout et y infliger quotidiennement des "pertes folles" à l'ennemi.

L'AFP n'a pas pu vérifier ces déclarations de source indépendante.

Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les combattants sont en première ligne à Bakhmout, a lui indiqué qu'il était encore "prématuré" de parler d'un encerclement complet.

Ville de quelque 70.000 habitants avant l'invasion, la cité est aujourd'hui presque totalement détruite.

Du fait de la longueur de la bataille et des lourdes pertes subies par les deux camps, Bakhmout est devenue le symbole de la lutte entre Russes et Ukrainiens pour le contrôle de la région industrielle du Donbass, objectif affiché de Moscou.

"Les groupes d'assaut de Wagner poursuivent des opérations militaires de haute intensité pour refouler l'ennemi des quartiers du centre d'Artiomovsk" (nom soviétique de Bakhmout utilisé par les Russes), a indiqué jeudi le ministère russe de la Défense, dans son compte rendu quotidien.

"Les troupes aéroportées (russes) soutiennent sur les flancs les groupes d'assaut, bloquant l'envoi de réserves de l'armée ukrainienne dans la ville et la possibilité d'un retrait (de Bakhmout) des unités de l'ennemi", a-t-il poursuivi.

Contactée par l'AFP, l'armée ukrainienne a démenti tout blocage de ses soldats.

"Nous pouvons communiquer complètement avec nos troupes, à la fois grâce à des moyens techniques, mais aussi pour y livrer des produits alimentaires, des munitions, des médicaments, tout le nécessaire, et pour récupérer nos blessés", a indiqué Serguiï Tcherevaty, un porte-parole militaire ukrainien.

Décor apocalyptique 

"Nos forces maintiennent leur défense en infligeant quotidiennement des pertes folles à l'ennemi", a-t-il ajouté, précisant que l'artillerie ukrainienne menait "constamment" des tirs de contre-batterie sur les canons russes pour qu'ils ne puissent pas concentrer leurs tirs sur les lignes de ravitaillement vers Bakhmout.

M. Prigojine a, lui, pris plus de précautions que l'armée russe, dans un message publié par son service de presse sur Telegram.

"L'armée ukrainienne continue d'amener des renforts et de les transférer dans la ville. Des combats difficiles et sanglants sont en cours, donc il est prématuré d'évoquer un encerclement complet de Bakhmout", a-t-il indiqué.

"Plus de 80% de Bakhmout est sous notre contrôle, les autres parties résistent avec acharnement", a-t-il ajouté.

Ces derniers jours, les forces ukrainiennes semblent avoir perdu du terrain dans le centre de Bakhmout, où plusieurs correspondants de guerre russes se sont rendus, montrant dans leurs reportages une ville dévastée au décor apocalyptique.

Lundi, le chef de l'occupation russe de la région ukrainienne de Donetsk, Denis Pouchiline, a publié une vidéo le montrant dans le centre de Bakhmout, affirmant que la ville était en train d'être "libérée".

Les troupes russes qui ont déjà coupé plusieurs routes d'approvisionnement ukrainiennes ces dernières semaines, semblent progresser dans le centre de la ville, dans de furieux combats urbains, nourrissant à nouveau les spéculations quant à un retrait ukrainien à venir.

Le groupe russe Wagner sur la liste des sanctions de l'UE pour ses activités en Ukraine

L'Union européenne a ajouté jeudi l'organisation paramilitaire russe Wagner sur sa liste des individus et entités sanctionnés pour "participation active à la guerre d'agression russe contre l'Ukraine".

Ce groupe de mercenaires, qui combat dans l'est du territoire ukrainien pour tenter de s'emparer des villes de Bakhmout et de Soledar, avait déjà été placé en février sur une autre liste de sanctions de l'UE pour violation des droits de l'Homme et "déstabilisation" de pays en Afrique.

Le Conseil européen, qui représente les 27 États membres de l'Union européenne, a expliqué que la nouvelle liste de sanctions "complétait" la précédente.

Wagner, a-t-il poursuivi, y a été inscrit pour "des actions sapant ou menaçant l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine".

Le fait que cette organisation paramilitaire soit ainsi doublement sanctionnée "souligne la dimension internationale et la gravité" de ses activités, ainsi que "son impact déstabilisateur sur les pays où elle est active", a relevé dans un communiqué le Conseil.

Ce dernier a également ajouté à sa liste des personnes physiques et morales visées par les sanctions RIA FAN, un média russe qui fait partie du Patriot Media Group, dont le conseil d'administration est dirigé par Evgueni Prigojine, le patron de Wagner.

«Nulle part où aller»

Dans le village de Kalynivka, à quelques kilomètres à l'ouest de Bakhmout, Vira Petrova, 71 ans, dit ne pas avoir peur que les combats se rapprochent de chez elle.

"Nous, nous avons déjà été bombardés. La moitié du toit de la cuisine a été détruite. Le toit de notre voisin a été détruit", dit-elle à l'AFP, en montrant sa maison endommagée.

Sa rue, bordée de cerisiers en fleurs et de maisons abandonnées, ne compte plus qu'une vingtaine d'habitants. Mais pas question pour Vira Petrova de s'imaginer quitter les lieux, quand bien même les Russes avanceraient.

"Je n'ai nulle part où aller. Je ne peux pas me permettre de partir", explique-t-elle, comme de nombreux habitants de la région. "Si ma maison est détruite, je vivrai dans mon sous-sol".

Début mars, alors que montait déjà la crainte d'une chute de Bakhmout, bataille la plus longue et la plus meurtrière depuis le déclenchement de l'invasion russe en février 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait exclu tout retrait de ses troupes.

Kiev assure que sa résistance depuis des mois à Bakhmout a permis de fixer à un endroit du front et de détruire un grand nombre de troupes russes.

Centrale ukrainienne de Zaporijjia: «nous sommes en sursis», avertit le chef de l'AIEA

"Si nous n'agissons pas pour protéger la centrale, notre chance tournera tôt ou tard, avec des conséquences potentiellement graves sur la santé humaine et l'environnement", a mis en garde M. Grossi dans un communiqué diffusé à Vienne, où se trouve le siège de l'AIEA.

"Nous sommes en sursis en ce qui concerne la sûreté et la sécurité nucléaires à la centrale de Zaporijjia", la plus grande d'Europe, qui est occupée par les Russes depuis mars 2022, a-t-il ajouté, réitérant les craintes déjà exprimées à plusieurs reprises par son organisation.

Deux explosions de mines terrestres se sont produites à l'extérieur de la clôture entourant ce site, la première le 8 avril et une autre quatre jours plus tard, selon le communiqué.

On ignore pour le moment ce qui a déclenché les explosions, a souligné M. Grossi, qui a rencontré la semaine dernière de hauts responsables russes à Kaliningrad (ouest de la Russie). Il s'était peu avant rendu à la centrale de Zaporijjia, pour la deuxième fois depuis le début de la guerre en Ukraine.

Le directeur de l'AIEA a en outre averti jeudi que ce site, qui abrite six réacteurs nucléaires, continuait de dépendre d'une seule ligne électrique encore en fonctionnement, ce qui constitue "un risque majeur pour la sûreté et la sécurité nucléaires".

Une ligne électrique de secours endommagée le 1er mars n'a toujours pas été réparée, a déploré cette agence de l'ONU.

L'Agence internationale de l'énergie atomique a également noté que la situation du personnel dans cette centrale restait "complexe et difficile", y compris en raison de pénuries d'employés.


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.