Des milliers de manifestants au Moyen-Orient en soutien aux Palestiniens

Des personnes défilent avec des drapeaux iraniens et des pancartes lors d'un rassemblement marquant la Journée Al-Quds (Jérusalem), une journée commémorative organisée chaque année le dernier vendredi du mois de jeûne musulman du Ramadan, à Téhéran, le 14 avril 2023. (Photo par AFP)
Des personnes défilent avec des drapeaux iraniens et des pancartes lors d'un rassemblement marquant la Journée Al-Quds (Jérusalem), une journée commémorative organisée chaque année le dernier vendredi du mois de jeûne musulman du Ramadan, à Téhéran, le 14 avril 2023. (Photo par AFP)
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Publié le Dimanche 16 avril 2023

Des milliers de manifestants au Moyen-Orient en soutien aux Palestiniens

  • Mort à Israël et à l'Amérique», scandaient des manifestants qui brandissaient des drapeaux palestinien, iranien et du mouvement chiite du Hezbollah libanais
  • La «Journée de Jérusalem» survient cette année dans un contexte de recrudescence de la violence dans le conflit israélo-palestinien

TEHERAN: Des milliers de personnes ont manifesté vendredi en Iran et dans des pays arabes pour marquer la "Journée de Jérusalem" en soutien à la cause palestinienne, dans un contexte de recrudescence de la violence dans le conflit israélo-palestinien.

Depuis la Révolution islamique de 1979, les Iraniens célèbrent chaque année la "Journée d'Al-Qods" (Jérusalem en arabe) lors du dernier vendredi du mois de jeûne musulman de ramadan, en solidarité avec les Palestiniens. Des rassemblements ont aussi lieu à cette occasion dans plusieurs pays arabes et les territoires palestiniens.

En Iran, des rassemblements ont eu lieu à Téhéran, Tabriz (nord-ouest), Hamadan (ouest), Yazd (est), Bandar Abbas (sud) et Abadan (sud-ouest), selon les médias d'Etat.

"Mort à Israël et à l'Amérique", scandaient des manifestants qui brandissaient des drapeaux palestinien, iranien et du mouvement chiite du Hezbollah libanais.

"La destruction d'Israël est proche", proclamaient des pancartes.

A Téhéran, des manifestants ont brûlé des drapeaux américain et israélien ainsi que des portraits du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ont constaté des journalistes d'AFP.

Cette "Journée de Jérusalem" survient dans un contexte de recrudescence de la violence dans le conflit israélo-palestinien, récemment marquée par des attentats meurtriers, des tirs de roquettes en provenance de Gaza, du Liban et de la Syrie, suivis de représailles israéliennes.

L'irruption brutale, début avril, en plein ramadan, de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam, avait suscité des condamnations dans des pays musulmans.

«Non à la normalisation»

Des rassemblements ont aussi eu lieu vendredi à Bagdad, à Beyrouth, et dans des camps de réfugiés palestiniens en Syrie et au Liban, selon des correspondants de l'AFP.

Dans la capitale irakienne où des partis pro-Iran sont au pouvoir, quelques centaines de personnes ont manifesté, brandissant des pancartes arborant notamment le portrait du guide suprême iranien Ali Khamenei.

"Oui oui à Jérusalem, non non à la normalisation", lançaient-elles, alors que des pays comme les Emirats arabes unis ont normalisé leurs relations avec l'Etat hébreu.

En Syrie, des combattants ont défilé dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, de la banlieue sud de Damas, au milieu d’habitations endommagées ou détruites, arborant des drapeaux syriens, palestiniens et iraniens et scandaient "ô Jérusalem, nous arrivons".

Des membres de factions palestiniennes ont défilé aussi dans le camp de Borj el Barajneh dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.

"Nous déclarons à nouveau (...) que la Palestine est notre cause, que Jérusalem est notre capitale, que les lieux saints sont nos lieux saints", a affirmé le chef du Hezbollah pro-iranien Hassan Nasrallah dans un discours télévisé.

"Nous n'abandonnerons pas la Palestine, le peuple de Palestine, ou les sites sacrés en Palestine. C'est notre engagement et notre foi", a-t-il ajouté.

A Jérusalem, quelque 130.000 personnes, selon la police israélienne, 250.000 selon le Waqf jordanien, l'autorité responsable des lieux de cultes musulmans dans la ville sainte, ont participé à la grande prière musulmane de la mi-journée sur l’esplanade des Mosquées.

Après la prière, des jeunes masqués ont brandi des drapeaux du mouvement islamiste Hamas ainsi qu’une bannière de sa branche armée, selon un photographe de l’AFP sur place.

A Gaza, Yahya Sinouar, chef du Hamas dans ce territoire palestinien sous blocus israélien, a appelé les dirigeants des pays arabes et musulmans à "ne pas normaliser (leurs relations) avec Israël, à fermer les ambassades (israéliennes) et à soutenir la résistance du peuple palestinien".

Un thème repris par le président iranien Ebrahim Raïssi dans une vidéo diffusée lors de ce rassemblement.

"La normalisation (avec Israël) ne crée pas de sécurité (...) pour les pays qui établissent des relations avec le régime sioniste", a lancé M. Raïssi, réitérant le soutien de son pays "au front de la résistance".


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".