La gauche anti-Nupes organise la contre-offensive

Jean-Luc Melenchon, prend la parole lors d'une conférence de presse à Sainte-Soline, au siège du parti LFI à Paris, le 27 mars 2023 (Photo, AFP).
Jean-Luc Melenchon, prend la parole lors d'une conférence de presse à Sainte-Soline, au siège du parti LFI à Paris, le 27 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 15 avril 2023

La gauche anti-Nupes organise la contre-offensive

  • Un dîner, en mars, a rassemblé plusieurs ténors de cette gauche «de responsabilité»
  • Leur point commun: leur opposition à la stratégie du premier secrétaire du PS Olivier Faure

PARIS: La gauche anti-LFI se sent pousser des ailes et organise la contre-offensive pour offrir une "alternative de gauche", redynamisée par la victoire d'une dissidente socialiste en Ariège, et les propos du communiste Fabien Roussel sur une Nupes "dépassée".

Depuis quelques semaines, l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, la présidente d'Occitanie Carole Delga ou le premier secrétaire délégué du PS Nicolas Mayer-Rossignol, multiplient, chacun de leur côté, les initiatives pour porter une "gauche de gouvernement", à l'opposé d'une alliance de gauche Nupes "soumise à LFI et Jean-Luc Mélenchon".

Un dîner, en mars, a rassemblé plusieurs ténors de cette gauche "de responsabilité": outre Bernard Cazeneuve et Nicolas Mayer-Rossignol, étaient présents l'ex-président François Hollande et le président du Parti radical de gauche Guillaume Lacroix. Carole Delga était représentée par un proche.

"Si on veut gagner, il faut se parler", explique Nicolas Mayer-Rossignol, qui dit avoir participé "par sens de l'écoute".

Leur point commun: leur opposition à la stratégie du premier secrétaire du PS Olivier Faure de s'allier avec "le bruit et la fureur" de La France insoumise.

"J'ai cette vertu, je leur permets de dîner ensemble", ironise Olivier Faure, qui défend l'accord Nupes qui a permis à la gauche d'avoir 151 députés à l'Assemblée.

Tous ses opposants affirment qu'il existe un espace "entre Macron et Mélenchon", et en veulent pour preuve la victoire de la socialiste dissidente Martine Froger contre une députée sortante LFI-Nupes, dans la législative partielle de l'Ariège.

"L’Ariège a envoyé un signal en interne beaucoup plus puissant que ce qu’on peut imaginer", juge l'élue parisienne Lamia El Aaraje, proche de Nicolas Mayer-Rossignol.

Mais pour l'entourage d'Olivier Faure, "l'Ariège est une des deux meilleures circonscriptions de France pour la gauche. Déduire de ce cas particulier une règle nationale, c'est un défi à l'intelligence".

Ce n'est pas l'avis de Carole Delga, soutien de Mme Froger, qui multiplie les interviews et tribunes, appelant à la création d'un "projet de gouvernement" avec tous ceux à gauche qui "veulent gouverner" et non rester dans une posture "contestataire".

«Comportements sécessionnistes»

Opposante à la Nupes depuis sa création, Mme Delga poursuit ses "Rencontres de la gauche" qu'elle avait lancées dans l'Aude en septembre.

Mais si elle critique toujours Jean-Luc Mélenchon, elle admet désormais qu'il est possible de travailler avec "des militants, des élus de LFI", tant qu'ils ne dominent pas.

Tous ces anti-Nupes se sont sentis ragaillardis par le leader communiste Fabien Roussel, qui a jugé cette alliance "dépassée" et a appelé à "rassembler bien au-delà", notamment avec Bernard Cazeneuve.

Pour peser davantage au sein du PS, le courant Refondations, minoritaire, s'est structuré: fort de 5 700 signataires, dont 10% non socialistes, il compte désormais une co-présidence -  Nicolas Mayer-Rossignol et Lamia El Aaraje -, un bureau national et un parlement, des pôles de travail, et organise ses propres journées d'été, fin août, juste avant celles du PS.

"Ils font tout en dehors du Parti, c'est problématique", note un proche d'Olivier Faure, qui y voit "des comportements sécessionnistes".

Déjà à l'extérieur du PS, Bernard Cazeneuve continue, lui, son tour de France et étoffe son mouvement "La Convention", lancé début mars, qui compte "plus de 5 500 adhérents".

Des groupes de travail s'affairent déjà sur la question du travail, du logement, des familles monoparentales ou de l'Europe de l'énergie, énumère l'ex-secrétaire d'Etat Clotilde Valter. En point de mire, un grand rassemblement le 10 juin à Créteil, qui permettra de compter les troupes.

Arriveront-ils à converger? En coulisse, chacun semble accuser les autres d'"ambitions présidentielles". "Cazeneuve, je ne sais pas ce qu'il porte, à part sa candidature", assène un membre de Refondations.

"Tous ces gens sont en train de se marquer à la culotte", ironise un proche d'Olivier Faure.

"Tout dépend de la façon dont la Nupes va évoluer", poursuit-il, soulignant que le camp Faure souhaite aussi "reprendre une place centrale dans l'alliance" afin que le futur candidat commun à la présidentielle ne soit "pas forcément Mélenchon ni LFI".


François Bayrou jeudi devant un Medef hostile à tout retour de l'ISF

Le Premier ministre français François Bayrou pose aux côtés du journaliste et animateur de télévision français Gilles Bouleau avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne française TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou pose aux côtés du journaliste et animateur de télévision français Gilles Bouleau avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne française TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 août 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui se tient pour la première fois à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l'actualité : "Jeu décisif"
  • Le décret présidentiel convoquant le Parlement en session extraordinaire pour ce vote de confiance a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale"

PARIS: François Bayrou, désormais prêt "à toutes les négociations nécessaires" sur le budget s'il remporte son pari d'un vote de confiance à l'Assemblée nationale, viendra l'évoquer jeudi devant un Medef fermement opposé à tout retour d'un impôt de type ISF, souhaité par la gauche.

Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui se tient pour la première fois à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l'actualité : "Jeu décisif".

M. Bayrou, qui a présenté le 15 juillet les grandes lignes d'un effort budgétaire de 44 milliards d'euros en 2026, s'attirant la désapprobation des oppositions avec des idées comme la suppression de deux jours fériés, a surpris lundi en annonçant qu'il se soumettrait à un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre.

Le décret présidentiel convoquant le Parlement en session extraordinaire pour ce vote de confiance a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale", en application de l'article 49-1 de la Constitution.

Les oppositions ayant annoncé qu'elles voteraient contre, M. Bayrou a affirmé mercredi sur TF1 qu'il recevrait les responsables de partis et de groupes parlementaires à partir de lundi pour "examiner les choses avec eux", avec pour "condition préalable de s'entendre sur l'importance de l'effort" à réaliser.

Mardi et jeudi, ce sont les partenaires sociaux auxquels le Premier ministre a rendu ou rendra visite.

La cheffe de file de la CFDT Marylise Léon est favorable à faire contribuer davantage les plus riches au budget, alors que Patrick Martin estime que, "quelle qu'en soit la forme, un retour de l'ISF serait ravageur pour notre économie, et nous nous y opposerons".

Déjà incisif mercredi à la tribune de la REF, il a accusé jeudi matin sur BFM Business les hommes politiques "d'être dans un monde parallèle et de ne pas voir ce qui se passe sur la planète sur le plan économique" notamment en matière de concurrence internationale.

"Que ceux qui expriment de manière politicienne ce genre de propositions", une forte taxation du patrimoine des plus riches, "n'oublient jamais que si les chefs d'entreprises lèvent le crayon, le pays part en vrille", a-t-il soutenu.

Le Medef est davantage ouvert à "un double effacement", selon M. Martin, la remise en cause de certains avantages financiers consentis aux entreprises contre "un abaissement des seuils d'imposition à l'euro près, si possible avec un gain".

Il a néanmoins espéré "un ressaisissement de la part des partis dits de gouvernement pour, le temps qu'il faudra, passer au-dessus de leurs calculs (...) individuels, poser les colts et discuter avec les chefs d'entreprise."

A quatre jours de commencer à recevoir les chefs de partis à Matignon, François Bayrou les manquera de peu, jeudi à la REF.

En effet, événement-phare de cette université d'été, la table ronde de clôture réunira, une heure après la fin d'intervention du Premier ministre, l'ensemble des chefs de partis pour un débat sur l'avenir économique du pays.

 


Global Sumud Flotilla : Greta Thunberg, Alexis Deswaef et des centaines d’activistes prennent la mer pour Gaza

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens.  (Photo X)
Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. (Photo X)
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  • Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
  • Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”

PARIS: Une nouvelle flottille humanitaire, baptisée “Global Sumud Flotilla”, s’apprête à quitter plusieurs ports méditerranéens dans les prochains jours pour tenter de “briser le blocus israélien illégal” imposé à la bande de Gaza. L’initiative, qui réunira des centaines de militants, humanitaires, artistes et médecins venus de 44 pays différents, se veut une réponse citoyenne face à ce que ses organisateurs qualifient de “nettoyage ethnique” et de “génocide en cours”.

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. Parmi les personnalités impliquées figurent Greta Thunberg, l’actrice américaine Susan Sarandon, l’acteur suédois Gustaf Skarsgård, l’Irlandais Liam Cunningham et plusieurs médecins et humanitaires.

Alexis Deswaef en première ligne

Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”, déclare-t-il.

Il s’agit de sa deuxième tentative d’atteindre Gaza. En juin dernier, lors de la Marche to Gaza, il avait été bloqué au canal de Suez par les autorités égyptiennes. Cette fois-ci, il se dit déterminé :“Cette action internationale est la réponse citoyenne à l’inaction de nos gouvernements face à ce génocide diffusé en direct sur nos téléphones portables, avec la famine organisée par l’armée d’occupation israélienne et un nettoyage ethnique en cours sous nos yeux.”

Un contexte explosif

La tentative de la Global Sumud Flotilla s’inscrit dans un contexte de guerre qui dure depuis 22 mois. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, au moins 61 430 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Le conflit a été déclenché par l’attaque du Hamas contre Israël en 2023, qui avait causé 1 219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Les précédentes tentatives de briser le blocus se sont heurtées à la force. Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, transportant 12 militants de plusieurs nationalités, avait été arraisonné par l’armée israélienne à 185 km des côtes de Gaza. Les passagers avaient ensuite été expulsés, certains après une brève détention.

Organisation et indépendance

La Global Sumud Flotilla se définit comme une organisation “indépendante”, non affiliée à aucun gouvernement ou parti politique. Si le nombre exact de bateaux n’a pas été révélé, les organisateurs promettent une mobilisation sans précédent.


Attal ne souhaite pas de nouvelle dissolution si Bayrou tombe

 Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
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  • "Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter
  • "Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté

PARIS: Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée".

"Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter.

"Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté.

Se disant hostile à la suppression des deux jours fériés sans compensation salariale, il n'a pas répondu s'il était prêt à faire une concession sur la taxation des plus fortunés à l'égard de la gauche.

"On proposera des alternatives. Mais pour ça, encore faut-il qu'il y ait un gouvernement", a-t-il éludé.

Si le gouvernement Bayrou chute, l'ancien Premier ministre "ne croit pas qu'une nouvelle dissolution apporterait de la stabilité".

"Si on se demande chaque année s'il faut que les Français revotent, c'est que le problème ne vient pas des Français, mais bien de l'Assemblée elle-même. Et ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée, c'est à l'Assemblée de régler ses propres problèmes", a-t-il estimé.

"Dans la quasi-totalité des pays européens qui nous entourent, ils ont une Assemblée avec des forces éclatées. Et pourtant ils arrivent à travailler ensemble et à trouver des solutions ", a-t-il fait valoir.