Libé a 50 ans: deux boss le racontent par les deux bouts

Le journaliste français et fondateur du quotidien «Libération», Serge July, pose lors d'une séance photo à Paris le 5 avril 2023. (Photo JOEL SAGET / AFP)
Le journaliste français et fondateur du quotidien «Libération», Serge July, pose lors d'une séance photo à Paris le 5 avril 2023. (Photo JOEL SAGET / AFP)
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Publié le Samedi 15 avril 2023

Libé a 50 ans: deux boss le racontent par les deux bouts

  • Aux deux bouts de ce demi-siècle d'existence, Serge July et Dov Alfon disent leur «joie» de fêter le cinquantième anniversaire du quotidien de gauche
  • Avec 96.500 exemplaires vendus en moyenne chaque jour, Libé, qui a redonné une plus grande part aux enquêtes, revendique la plus forte progression des quotidiens nationaux en 2022

PARIS : L'un a cofondé Libération en 1973, l'autre le dirige actuellement: aux deux bouts de ce demi-siècle d'existence, Serge July et Dov Alfon disent à l'AFP leur «joie» de fêter le cinquantième anniversaire du quotidien de gauche.

«Libération est l'enfant de 68. Je ne faisais pas de projet au-delà des années 70, on ne voyait pas très bien ce qu'il y avait derrière, à quoi ressemblerait le monde», se souvient Serge July.

Fixé au 18 avril, cet anniversaire est marqué par la sortie d'un hors-série, «50 ans, 50 combats».

Ce cinquantenaire fait souffler «un grand vent d'optimisme et de joie», renchérit Dov Alfon, en soulignant la bonne passe actuelle du journal.

Avec 96.500 exemplaires vendus en moyenne chaque jour, Libé, qui a redonné une plus grande part aux enquêtes, revendique la plus forte progression des quotidiens nationaux en 2022 (+6,86%).

July, 80 ans, fait partie de ses cofondateurs, avec le philosophe Jean-Paul Sartre, et en a été l'emblématique directeur de 1974 à 2006. Alfon, 62 ans, a été nommé à ce poste en 2020 («un très bon choix», salue son illustre prédécesseur), après avoir longtemps travaillé pour le journal israélien Haaretz.

- Crises -

Entre changements d'actionnaires et baisse des ventes, «Libération a traversé beaucoup de crises, a été menacé plus d'une fois d'une fin de parution», rappelle son directeur actuel. «Au fil des années, on pouvait se demander s'il fêterait son 50e anniversaire».

Poussé dehors en 2006 par l'actionnaire de l'époque, Edouard de Rothschild, July juge aujourd'hui les crises internes «secondaires».

«On a plutôt traversé des crises de la presse, avec des révolutions aussi importantes que l'invention de l'imprimerie», estime-t-il, en citant le basculement du papier vers le numérique.

Reste-t-il des points communs entre le Libé d'hier, issu de la contre-culture, et celui d'aujourd'hui?

Pour Alfon, il demeure «le journal le mieux écrit de France»: «Serge l'avait inventé comme ça».

Son aîné, lui, souligne que «le sociétal et le culturel restent la structure sur laquelle repose le journal».

C'est lui qui a fait prendre cette inflexion à Libé en 1981, en «rompant avec le gauchisme» des débuts. A l'époque, pour «opérer cette transformation», le quotidien avait cessé de paraître pendant trois mois. «C'était très violent», se rappelle July.

- Engueulades -

Depuis son origine, Libé a aussi la réputation d'être une rédaction où l'on s'engueule beaucoup. Vrai ou faux?

«Il y a quelques histoires célèbres, une machine à écrire qui vole, une table renversée. Mais c'est exagéré, aussi bien pour les premières années que pour aujourd'hui», assure Alfon, un sourire dans la voix.

Pour autant, «les débats peuvent être vifs», concède-t-il. Cela a été le cas avant le deuxième tour de la présidentielle de 2022 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, pour déterminer si Libé devait prendre position.

«Certains jugeaient l'idée du barrage hypocrite, d'autres trouvaient choquant de laisser planer la possibilité de s'abstenir ou de voter blanc», se souvient Alfon.

Finalement, Libé avait clamé en Une «Contre l'extrême droite, votons», avec un bulletin Macron. Un choix explicité dans un édito de son directeur.

Ce dernier reconnaît par ailleurs que la rédaction est aujourd'hui traversée par les mêmes clivages que la gauche française, autour des notions d'universalisme et de laïcité: certains les défendent et d'autres, qualifiés de wokes par les premiers, les remettent en question.

«Ce dialogue est quelquefois simple, quelquefois il ne l'est pas, mais fait partie de cette richesse que nous voulons mettre en débat», selon Alfon.

«La contradiction, il faut la favoriser. Si tout le monde pense pareil, ça ne fait pas un journal», abonde July. Pour boucler la boucle, ce dernier a fait son retour à Libé en janvier, comme simple chroniqueur politique.


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
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  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com