En pleine crise des retraites, Laurent Berger annonce son départ de la tête de la CFDT

Laurent Berger s'adresse aux médias, après des entretiens entre le Premier ministre français et des représentants intersyndicaux à l'hôtel de Matignon à Paris le 5 avril 2023. (Photo, AFP)
Laurent Berger s'adresse aux médias, après des entretiens entre le Premier ministre français et des représentants intersyndicaux à l'hôtel de Matignon à Paris le 5 avril 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 avril 2023

En pleine crise des retraites, Laurent Berger annonce son départ de la tête de la CFDT

  • A la tête de la CFDT depuis 2012, le syndicaliste de 54 ans rappelle qu'il avait annoncé lors du congrès de l'organisation en juin dernier qu'il s'en irait en cours de mandat
  • Ce départ intervient alors que la CGT, deuxième syndicat du pays, vient elle aussi de changer de numéro un, Sophie Binet ayant succédé à Philippe Martinez le 31 mars à la surprise générale

PARIS: Une décision attendue, mais qui tombe en pleine crise liée à la réforme des retraites: le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a annoncé mercredi qu'il quitterait au 21 juin ses fonctions à la tête du premier syndicat français.

"Je pense que, le 21 juin, je laisserai une CFDT qui va bien", déclare M. Berger dans une interview au Monde, précisant avoir proposé au bureau national dans la matinée que ce soit Marylise Léon, actuelle numéro deux, qui lui succède.

A la tête de la CFDT depuis 2012, le syndicaliste de 54 ans rappelle qu'il avait annoncé lors du congrès de l'organisation en juin dernier qu'il s'en irait en cours de mandat.

"Ce n’est ni un coup de tête ni un choix dicté par l'actualité", assure-t-il au Monde, après trois mois de bras-de-fer sur la réforme des retraites, jugeant normal que la CFDT "se renouvelle", même s'il reconnaît "une période particulière".

Malgré 12 journées d'action et les plus grosses mobilisations dans la rue depuis des décennies, la réforme des retraites n'a pas été stoppée et le Conseil constitutionnel l'a validée.

Dès la présentation de la réforme le 10 janvier avec le report de l'âge légal de départ à 64 ans, Laurent Berger s'était montré très offensif, prenant la tête de la contestation au sein de l'intersyndicale, en lien étroit avec son homologue de la CGT Philippe Martinez.

Même si l'exécutif a eu des relations difficiles avec le syndicaliste réformiste, des macronistes lui reprochant d'avoir "joué double jeu" en ne soutenant pas certains aspects de la réforme, Emmanuel Macron a assuré mercredi avoir du "respect" pour M. Berger, ajoutant "oserais-je dire de l'amitié".

Le chef de l'Etat a aussi nié, lors d'un déplacement en Alsace, que leur relation se résume au "désaccord" sur la réforme des retraites. Plus tôt, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait salué "un partenaire sérieux, exigeant, parfois coriace".

Ce départ intervient alors que la CGT, deuxième syndicat du pays, vient elle aussi de changer de numéro un, Sophie Binet ayant succédé à Philippe Martinez le 31 mars à la surprise générale.

Les deux premiers syndicats français seront ainsi dirigés par des femmes.

 

Marylise Léon, héritière naturelle de Laurent Berger à la CFDT

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Née le 23 novembre 1976, cette Finistérienne, titulaire d'un DESS de chimie, a été responsable sécurité environnement pour un cabinet de conseil pendant plusieurs années. (Photo, AFP)

Agée de 46 ans, Marylise Léon, qui doit remplacer Laurent Berger le 21 juin à la tête de la CFDT, est numéro deux du syndicat depuis cinq ans, chargée de dossiers stratégiques comme l'assurance chômage et des relations intersyndicales.

Aucun changement à attendre donc dans la ligne du syndicat de la part de celle qui devient la deuxième femme à la tête de la CFDT après Nicole Notat (1992-2002).

Depuis plusieurs mois, elle apparaissait d'ailleurs souvent aux côtés de Laurent Berger lors des réunions avec l'exécutif ou des journées de manifestation contre la réforme des retraites, représentant la CFDT lors des intersyndicales.

"Elle est dynamique, elle a une compréhension du monde du travail qui est forte (...) Elle s’est battue avec énergie lors des négociations sur l’assurance-chômage (...)  Elle est appréciée au sein de la maison, elle est proche des gens, humaine", a loué ce dernier dans un entretien au Monde.

Née le 23 novembre 1976, cette Finistérienne, titulaire d'un DESS de chimie, a été responsable sécurité environnement pour un cabinet de conseil pendant plusieurs années.

Elle est recrutée en 2003 par la fédération chimie-énergie de la CFDT pour assurer la formation des militants sur les risques technologiques à la suite notamment de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse.

Elle prend un mandat au sein de cette fédération en 2008, puis est élue en 2014 secrétaire nationale chargée des questions industrielles.

Elle sera ensuite élue secrétaire générale adjointe de la CFDT en 2018, puis réélue en 2022.

Mère de deux enfants, cette négociatrice tenace, mais toujours optimiste, s'est particulièrement mobilisée contre les réformes de l'assurance chômage de ces dernières années qui ont durci les conditions d’indemnisation des demandeurs d'emploi.

Elle s'occupe également du Pacte du pouvoir de vivre, une alliance de 60 organisations qui agit pour la convergence des questions écologiques, sociales et démocratiques.

«S'essuyer les pieds»

Sophie Binet a salué auprès de l'AFP cette "féminisation des organisations syndicales". "C'était prévu. C’est annoncé fin juin donc il n’y aura a priori pas d’impact au niveau de l’intersyndicale", a-t-elle ajouté, d'autant que "Marylise Léon gère déjà actuellement l’intersyndicale".

"Je ne pense pas que cela changera la donne pour l’intersyndicale car Marylise Léon est dans le même état d’esprit", abonde Benoit Teste (FSU), saluant la "rigueur intellectuelle et morale" de M. Berger et "le fait qu’il ait engagé la CFDT dans l’unité syndicale".

Le nom de Marylise Léon, 46 ans, secrétaire générale adjointe depuis 2018 et négociatrice sur les sujets emploi, circulait de longue date pour succéder à M. Berger. Elle sera nommée le 21 juin lors d'un prochain bureau national jusqu'au prochain congrès de la CFDT prévu en 2026.

"Elle est capable, avec l’équipe qui sera autour d’elle, d’impulser un nouvel élan", affirme Laurent Berger au Monde, saluant une syndicaliste "dynamique" qui "a une compréhension du monde du travail qui est forte".

Il réfute aussi l'idée que son départ, en pleine crise liée à la réforme des retraites, puisse affaiblir le mouvement social, estimant que le syndicalisme "sort gagnant de cette période".

Selon lui, le combat des retraites "n’est pas fini" et il appelle à nouveau à ce que les Français descendent dans la rue "de façon massive" le 1er mai, prévenant que ce qui peut "fracturer l’intersyndicale, c'est de ne pas décider ensemble ou de ne pas respecter ce qu’on a décidé ensemble".

Il égratigne au passage un président de la République qui "s’est essuyé les pieds sur les travailleurs et les travailleuses".

M. Berger réaffirme par ailleurs qu'il ne s'engagera pas en politique - ni en 2027, ni en 2032 -, estimant que "certains, parmi les soutiens du chef de l’Etat, ont voulu accréditer cette idée pour (lui) nuire et pour nuire à la CFDT".


Paris salue la conférence de New York et poursuit l’initiative avec Riyad

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
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  • Paris et Riyad poussent pour une reconnaissance collective de l’État palestinien
  • La France appelle à un cessez-le-feu, la levée du blocus et le désarmement du Hamas

PARIS: Sur fond de crise humanitaire d’une cruauté inqualifiable dans la bande de Gaza, le président Emmanuel Macron a annoncé une opération de largage de vivres conduite par la France, avec le soutien de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Allemagne.

« Face à l’urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza », a déclaré le chef de l’État sur X, en remerciant les partenaires impliqués et saluant l’engagement des forces armées françaises.

Mais, de son point de vue, ces largages restent insuffisants : « Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire », a-t-il insisté, réitérant l’exigence française d’une levée immédiate du blocus des aides.

Au-delà de la réponse d’urgence, Paris entend porter une initiative diplomatique structurante : la conférence internationale co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite a marqué un tournant en posant un cadre politique ambitieux.

Cette conférence, tenue en l’absence des États-Unis et d’Israël, a réuni plus de 40 ministres et 120 participants, aboutissant à l’adoption d’un plan d’action en 42 points.

Malgré les réticences et le scepticisme ambiants, elle a permis l’émergence d’une dynamique inédite vers la reconnaissance de l’État palestinien et un processus de paix régional.

Le plan d’action validé à New York constitue désormais un socle politique partagé entre acteurs européens, puissances arabes, Union européenne et Ligue arabe.

Ce texte appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à l’acheminement massif de l’aide humanitaire, mais surtout à la mise en œuvre concrète de la solution à deux États.

Il prévoit notamment un processus progressif de désarmement du Hamas, condition indispensable à la stabilisation durable de la région.

Pour la France, ce texte marque une rupture avec l’impasse diplomatique des dernières décennies et propose pour la première fois un mécanisme concerté de démilitarisation et de réintégration de Gaza dans le giron de l’Autorité palestinienne.

Le document évoque même la possibilité de confier les armes du Hamas à une tierce partie sous supervision internationale, afin de garantir qu’elles ne soient plus utilisées.

Ce volet, essentiel pour Israël, est aussi le fruit d’un consensus entre les États arabes partenaires, y compris ceux perçus comme proches du Hamas.

Sur le front politique, Paris se réjouit de l’effet de levier de la conférence : peu après, plusieurs pays — Portugal, Royaume‑Uni, Canada — ont annoncé leur volonté de reconnaître l’État palestinien, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Une coalition de volontaires est en train de se constituer : quinze États, aux côtés de la Ligue arabe et de l’Union européenne, ont d’ores et déjà signé une déclaration commune en ce sens.

La France espère ensuite entraîner d’autres partenaires européens, notamment l’Allemagne. « Nous continuons à travailler en E3 avec nos partenaires allemands et britanniques », indique une source haut placée.

Si Berlin reste prudent, des signes d’évolution apparaissent dans les récentes déclarations de sa ministre des Affaires étrangères. Paris entend maintenir ces échanges diplomatiques jusqu’à septembre.

Contrairement aux critiques israéliennes et américaines, la France affirme que cette dynamique de reconnaissance ne constitue pas un obstacle à la paix, mais un levier pour la relancer.

Le président Macron estime que cette reconnaissance, inscrite dans un cadre politique exigeant — avec une gouvernance palestinienne réformée et un désarmement du Hamas — peut rebâtir les conditions d’une solution durable.

Les ruptures des négociations avec le Hamas sont antérieures aux annonces de Paris, souligne-t-on à l’Élysée, et ne peuvent donc pas lui être imputées.

La reconnaissance collective envisagée en septembre serait également un signal fort en direction des modérés palestiniens, en particulier l’Autorité palestinienne, qui s’est engagée début juin à respecter une série d’exigences posées par la communauté internationale en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.

Un des apports majeurs de la conférence de New York est l’introduction formelle de la question du désarmement du Hamas dans un cadre diplomatique multilatéral.

Jusqu’ici marginalisée ou qualifiée d’irréaliste, cette exigence est clairement codifiée dans le plan d’action. Des discussions sont en cours, y compris sur l’exil éventuel de certains cadres du mouvement auprès d’États tiers.

Le Hamas n’a pas accepté ces conditions, mais le message politique est clair : son isolement au sein du monde arabe s’accentue et sa marge de manœuvre se rétrécit.

Face à cette dynamique, Israël et l’administration américaine ont haussé le ton, estimant qu’une reconnaissance unilatérale de la Palestine constituerait une « insulte » aux victimes israéliennes du 7 octobre.

Le président américain Donald Trump a même imposé des sanctions ciblées contre certains membres de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, en contradiction avec les efforts en cours pour renforcer cette autorité.

La position américaine révèle un décalage croissant avec une partie de la communauté internationale, y compris des alliés traditionnels, en raison de son soutien inconditionnel à Israël, malgré l’ampleur des pertes civiles à Gaza et la persistance de la colonisation en Cisjordanie.

Cet état de fait suscite déjà des interrogations en Europe, où des pays comme la Suède exigent, par exemple, le gel de la partie commerciale de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La France, de son côté, entend poursuivre cette dynamique au-delà de la conférence de New York. Un sommet est prévu les 21 et 22 septembre, juste avant l’Assemblée générale de l’ONU, pour réunir les États prêts à reconnaître collectivement la Palestine et à faire vivre ce nouveau cadre politique.

« Il s’agit d’une coalition inédite, qui repose sur un équilibre entre exigences sécuritaires et reconnaissance des droits politiques du peuple palestinien », souligne-t-on à Paris.

En réaffirmant l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus humanitaire, la libération des otages, mais aussi le désarmement du Hamas et la mise en place d’un État palestinien souverain, la France, de concert avec l’Arabie saoudite, tente de reconstruire une architecture de paix.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.