Malgré le Brexit, Londres veut rester champion des fintech en Europe

Revolut, qui a réalisé son premier bénéfice annuel en 2021, dispose d'une licence bancaire dans l'UE et une procédure est en cours pour en obtenir une au Royaume-Uni. Avant le Brexit, une seule aurait suffi. (AFP)
Revolut, qui a réalisé son premier bénéfice annuel en 2021, dispose d'une licence bancaire dans l'UE et une procédure est en cours pour en obtenir une au Royaume-Uni. Avant le Brexit, une seule aurait suffi. (AFP)
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Publié le Vendredi 21 avril 2023

Malgré le Brexit, Londres veut rester champion des fintech en Europe

  • Les fintech sont pourtant «vitales pour l'économie» britannique, a assuré Andrew Griffith, secrétaire d'Etat au Trésor, dans un discours lundi
  • «Avant le Brexit, le Royaume-Uni était un endroit formidable» pour les fintech - ces entreprises qui développent des technologies de services financiers - résume Adam Gagen, directeur des affaires gouvernementales de Revolut

LONDRES: De la néo-banque Revolut à l'entreprise de transferts Wise, en passant par le spécialiste des paiements Checkout: champion des fintech en Europe, Londres veut continuer à attirer les entreprises du secteur malgré le Brexit et les investissements en berne.

"Avant le Brexit, le Royaume-Uni était un endroit formidable" pour les fintech - ces entreprises qui développent des technologies de services financiers - résume Adam Gagen, directeur des affaires gouvernementales de Revolut.

Le pays pouvait compter sur "une réglementation fantastique, de nombreux talents et 300 à 400 millions de clients auxquels vous pouviez accéder directement" sur le marché européen, décrit le responsable, qui s'exprimait lors de la Fintech Week cette semaine à Londres.

Mais la sortie de l'UE sans accord entre Londres et Bruxelles sur les services financiers a compliqué l'accès à ce gigantesque marché et aux talents européens.

Les fintech sont pourtant "vitales pour l'économie" britannique, a assuré Andrew Griffith, secrétaire d'Etat au Trésor, dans un discours lundi, assurant que le gouvernement était "engagé" à maintenir l'attractivité du pays.

Revolut, qui a réalisé son premier bénéfice annuel en 2021, dispose d'une licence bancaire dans l'UE et une procédure est en cours pour en obtenir une au Royaume-Uni. Avant le Brexit, une seule aurait suffi.

Le pays "est encore probablement l'un des meilleurs endroits au monde pour lancer une fintech", mais le Royaume-Uni doit "obtenir un meilleur accès" aux pays tiers.

Investissements en baisse 

Le secteur a aussi été secoué par la récente faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) et par les turbulences de l'économie mondiale, qui ont asséché les investissements et fait fondre les valorisations.

Le Royaume-Uni a vu les injections de fonds dans ses fintech reculer l'an dernier de 56%, à un peu plus de 17 milliards de dollars, plus vite que le recul au niveau mondial (-31% à 164,1 milliards de dollars), selon un rapport du cabinet KPMG.

Pour le seul capital-risque (financement de jeunes sociétés), le secteur a attiré l'an dernier au Royaume-Uni 11 milliards de dollars, deuxième mondial après les Etats-Unis (33 milliards) et devant l'Inde (6,3 milliards), selon le cabinet Dealroom.

Le Royaume-Uni "reste le centre des investissements fintech" européen, assure le rapport de KPMG.

Pour les autres pays du Vieux continent "il est difficile de rivaliser avec Londres, vu son écosystème financier établi et son historique d'innovation technologique", indique à l'AFP Anita Kimber, du cabinet EY.

Le Royaume-Uni compte 2.500 fintech, dont deux tiers à Londres. Outre les banques et les services de paiement, certaines permettent par exemple de gérer sa retraite privée, comme Pension Bee, ou son prêt immobilier, tel Molo Finance.

"Il y a eu une croissance explosive (...) à partir de 2012-2014, accompagnée d'un soutien politique", complète Peter Cunnane, un responsable d'Innovate Finance, qui représente le secteur au Royaume-Uni.

Le pays était notamment en pointe en permettant dès 2016 aux fintech de tester leurs nouvelles idées sur un nombre restreint de clients, avec des autorisations simplifiées - un cadre appelé "sandbox" (bac à sable).

Londres était aussi en avance sur "l'open banking" - qui permet à des startup d'accéder aux données d'une banque pour développer ses propres applications, par exemple pour gérer son budget ou comparer des offres personnalisées de différents établissements.

Intelligence artificielle 

Le Royaume-Uni et Singapour ont annoncé en novembre un accord conçu pour supprimer les obstacles pour les fintech, et l'exécutif espère obtenir des avancées avec Bruxelles.

Londres veut aussi rester à la page sur la régulation, notamment pour l'intelligence artificielle, et cherche à retenir ses fintech, souvent tentées par New York à l'heure de faire leur entrée en Bourse.

Le régulateur britannique (FCA) a déjà assoupli les règles, notamment en réduisant la proportion d'actions devant être mises à disposition du public. D'autres réformes sont à l'étude.

Londres a lancé fin février le Centre de la finance, de l'innovation et de la technologie (CFIT) pour coordonner les efforts du secteur.

Pour Charlotte Crosswell, présidente du CFIT, la crise du coût de la vie permet notamment à "de plus en plus d'applications créées pour aider (les clients) à économiser", trouver de meilleurs taux d'intérêts ou changer de banque, de montrer ce qu'elles peuvent offrir.


Un nouvel organe de protection de la propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements

L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
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  • Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février
  • Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle

RIYAD: Des experts en innovation et en économie ont déclaré à Arab News que la mise en place par l’Arabie saoudite d’un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle permettra de favoriser la réalisation de projets innovants et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.

Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, «qui consiste à mettre en place un environnement distingué pour l’organisation et le développement de services judiciaires dans les domaines de la propriété intellectuelle».

Le communiqué décrit le ministère public de la propriété intellectuelle comme «l’un des principaux facteurs permettant d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 du Royaume».

Cet organe est chargé d’enquêter et d’engager des actions pénales dans les cas de violation des droits de propriété intellectuelle stipulés dans le système du droit des marques et le système de protection des droits d’auteur, déférés par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle, ainsi que dans le système des brevets et de la topographie pour les circuits intégrés, les variétés végétales et les modèles industriels.

Selon le ministère, «ces poursuites favoriseront le développement du Parlement dans le domaine de la protection judiciaire globale de la propriété intellectuelle. Elles disposeront d’un cadre de procureurs qualifiés qui ont été formés et ont acquis les compétences nécessaires conformément aux normes de compétence juridique pour la protection pénale des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, ce qui conduira à la croissance (de ce secteur).»

«La mise en place d’un ministère public de la propriété intellectuelle contribue à créer “un environnement qui attire les technologies internationales, les innovateurs et les inventeurs aux niveaux local et mondial», a affirmé Abdallah Alakeel, président de l’Association saoudienne pour la recherche scientifique et l’innovation.

«L’inventeur, l’innovateur ou le propriétaire d’une entreprise créative ou technique aura la garantie que ses droits dans le Royaume seront protégés et sécurisés grâce à la présence de lois et de règlements clairs», a-t-il souligné.

Abdallah al-Hamed, responsable du conseil en investissement chez GIB Capital, espère que la création de cet organe préservera positivement les droits et confirmera la capacité du détenteur de ces droits à en bénéficier financièrement et intellectuellement de manière claire et authentique. Cela donnera lieu à une nouvelle réflexion sur l’environnement de la propriété intellectuelle et sa capacité en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com