Macron veut se «réengager dans le débat» et annonce une seule loi sur l'immigration

Le président français et candidat du parti centriste La République en Marche (LREM) à sa réélection, Emmanuel Macron, serre la main de ses partisans lors d'un rassemblement au dernier jour de la campagne, à Figeac, dans le sud de la France, le 22 avril 2022, avant le second tour de l'élection présidentielle française. (Photo, AFP)
Le président français et candidat du parti centriste La République en Marche (LREM) à sa réélection, Emmanuel Macron, serre la main de ses partisans lors d'un rassemblement au dernier jour de la campagne, à Figeac, dans le sud de la France, le 22 avril 2022, avant le second tour de l'élection présidentielle française. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 23 avril 2023

Macron veut se «réengager dans le débat» et annonce une seule loi sur l'immigration

  • Très en retrait depuis le début de l'année pendant qu'Elisabeth Borne et son gouvernement défendaient la retraite à 64 ans, le président reconnaît qu'il aurait dû se «mouiller» davantage sur la réforme phare de son second quinquennat
  • «Peut-être que l'erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même», dit-il

PARIS: Emmanuel Macron poursuit son offensive pour tourner la page de la crise des retraites: à l'occasion du premier anniversaire de sa réélection lundi, il annonce son intention de se "réengager" tous azimuts dans le débat, et défend le principe d'une grande loi sur l'immigration.

Dans un long échange avec onze lecteurs du Parisien réalisé vendredi à l'Elysée et mis en ligne dimanche soir par le quotidien, le chef de l'Etat répond sur tous les thèmes, du bilan de l'exécutif aux chantiers à venir, en passant par la possibilité de voir Marine Le Pen lui succéder en 2027. La représentante d'extrême droite arrivera au pouvoir "si on ne sait pas répondre aux défis du pays et si on installe une habitude du mensonge ou de déni du réel", met-il en garde.

Très en retrait depuis le début de l'année pendant qu'Elisabeth Borne et son gouvernement défendaient la retraite à 64 ans, le président reconnaît qu'il aurait dû se "mouiller" davantage sur la réforme phare de son second quinquennat.

"Peut-être que l'erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même", dit-il.

Il affirme toutefois, sans s'étendre outre mesure, que sa Première ministre Elisabeth Borne a sa "confiance" car "elle fait bien son travail dans un moment difficile".

Et il semble décidé à passer d'un extrême à l'autre en termes de présence médiatique.

"Je dois me réengager dans le débat public parce qu’il y a des choses qui ne sont pas claires. Donc je le fais partout", lance Emmanuel Macron, qui s'est donné cent jours pour relancer un mandat dans l'impasse et a commencé à retourner se frotter aux Français et à leur mécontentement sur le terrain.

Conspué lors d'un bain de foule en Alsace, suivi partout où il est annoncé par des manifestants et leurs concerts de casseroles, il rejette les procès  de "mépris" et assure accepter la contestation. Mais il ajoute aussi vouloir "lutter contre la violence et l'incivisme", appelant à "sanctionner" ceux qui ont coupé le courant sur les lieux de ses déplacements.

Aux Français, il prédit encore des moments difficiles sur le front de l'inflation, sans annoncer de nouvelle mesure immédiate pour y faire face.

"Je vais être honnête, les prix alimentaires, ça va être dur jusqu’à la fin de l’été", prévient le président. Selon lui, "la clé, c'est que le travail paye mieux", mais cela dépendra "des employeurs et du dialogue social".

En attendant qu'Elisabeth Borne précise mercredi la feuille de route du gouvernement, toujours privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron se montre prudent sur ses chantiers.

Mais il annonce vouloir, sur l'immigration, "un seul texte" à la fois "efficace et juste", pour "durcir nos règles" afin "que ceux qui n’ont pas de raison d’être ici" puissent être plus rapidement "raccompagnés chez eux" tout en améliorant l'intégration. Exit, donc, l'hypothèse d'un projet saucissonné en plusieurs textes pour faciliter son adoption, comme il l'avait lui même évoquée il y a un mois.

Pour autant, il ne dit pas avec quelle majorité il compte le faire passer. "Je ne sais pas vous dire quel sera le chemin. Il faut construire une majorité politique", élude-t-il, tout en rappelant que "l’utilisation de l’article 49.3, c’est le ou la Première ministre qui le propose" avant tout. Or Elisabeth Borne a dit ne plus vouloir recourir, hors budget, à cet outil constitutionnel dont l'usage pour les retraites a été vivement dénoncé.

Sur le front social, il remet sur le métier sans plus de précisions la réforme du RSA "pour que jamais une heure de travail ne puisse être moins intéressante" que ce dispositif, ainsi que "la solidarité à la source" pour que tous ceux qui ont droit aux aides les reçoivent et, ainsi, lutter contre la fraude.

Emmanuel Macron affiche une certaine prudence sur la généralisation du service national universel (SNU). "Je ne vais pas vous dire que la rentrée prochaine le SNU sera obligatoire. C’est une question de montée en charge progressive. Quelques départements, puis un peu plus", dit-il.

Alors qu'un lecteur lui reproche de ne pas assez parler d'écologie, le chef de l'Etat confirme vouloir "lancer un grand projet de restauration écologique de nos écoles".

Sur la santé, il réaffirme vouloir "accélérer la délégation d'actes (prescription de certains médicaments ouverte aux pharmaciens, vérification de la vue par des opticiens, etc)". 


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.