Les Molières 2023 à la recherche d'un nouveau souffle

Les acteurs français Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois (retour) se produisent lors de la réception de la pièce de théâtre publique Molière (Photo, AFP).
Les acteurs français Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois (retour) se produisent lors de la réception de la pièce de théâtre publique Molière (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 24 avril 2023

Les Molières 2023 à la recherche d'un nouveau souffle

  • Cette année, le format est de deux heures et Alexis Michalik
  • A noter trois pièces de la metteuse en scène Johanna Boyé qui cumule sept nominations

PARIS: La Nuit des Molières tentera lundi soir de s'offrir une image plus dynamique, avec le magicien de la scène Alexis Michalik aux manettes de la cérémonie de récompenses du théâtre en France.

La 34e édition pourrait être dominée par la Comédie-Française côté théâtre public, avec trois de ses sociétaires se disputant le Molière du meilleur comédien (Denis Podalydès, Laurent Stocker et Christian Hecq). Côté privé, des pépites créées au off d'Avignon l'été dernier sont en pole position.

La soirée qui se déroulera au Théâtre de Paris pourrait prendre une "forme revendicative", contre la réforme des retraites, avec la CGT Spectacle appelant à réserver un "comité d'accueil" à la ministre Rima Abdul Malak.

La cérémonie sera retransmise sur France 3 à partir de 21H15, elle dépasse rarement le million de téléspectateurs, les critiques la taxant souvent de longue, décousue et un rien démodée.

Cette année, le format est de deux heures et Alexis Michalik affirme à l'AFP vouloir "amener du rythme et un esprit de troupe à la soirée".

Le dramaturge, metteur en scène et réalisateur avait récolté ces dernières années de nombreux Molières grâce à ses pièces à succès. Quatre d'entre elles se jouent encore simultanément à Paris.

Ces derniers jours, il a partagé sur Instagram des bandes-annonces où il joue avec son équipe d'humoristes la carte de l'auto-dérision sur les difficultés de remettre au goût du jour la cérémonie.

"On pourrait inviter Brad Pitt", propose une des comédiennes, un clin d'oeil à l'apparition surprise de la star hollywoodienne aux César en février.

«Inventivité»
"Cette année, je vais organiser le mariage et je vais essayer de faire en sorte que les gens soient contents", affirme M. Michalik à l'AFP.

Il s'est félicité du fait que les nominations cette année "récompensent l'inventivité plutôt que le budget".

Il y a certes la nouvelle version de l'opéra-rock Starmania (deux nominations), qui triomphe grâce à sa flamboyance depuis sa création en novembre.

Mais "Starmania a triomphé surtout grâce au génie et l'inventivité" du metteur en scène de Thomas Jolly, qui sera par ailleurs aux manettes pour la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, soutient M. Michalik.

De nombreuses pièces au budget modeste et créées au off d'Avignon --le plus grand marché de spectacle vivant en France-- en 2022 ont reçu de nombreuses nominations, comme "Glenn, naissance d'un prodige" (6 nominations), sur le pianiste Glenn Gould, "je ne cours pas, je vole" (5), "Oublie-moi" (4) sur la maladie d'Alzheimer ou encore "Les Poupées persanes" (4), un drame situé en pleine Révolution iranienne.

A noter trois pièces de la metteuse en scène Johanna Boyé qui cumule sept nominations.

"Je pense qu'il y a une vraie tendance aujourd'hui à encourager ce format et cette inventivité pour avoir des longues exploitations", indique Alexis Michalik.

La Cour des comptes s'était inquiétée en 2022 de la faible diffusion des spectacles à travers la France et la difficulté d'augmenter le nombre de représentations.

La maison de Molière domine le théâtre public avec 11 nominations pour cinq productions. Podalydès ("Le Roi Lear"), Stocker ("L'Avare") ou Hecq ("Le Bourgeois Gentilhomme") pourraient remporter le Molière du meilleur comédien.

Deux autres sociétaires du Français, Benjamin Lavernhe ("La Dame de la mer" d'Ibsen) et Christophe Montenez ("Le Roi Lear") sont nommés pour le second rôle. La pensionnaire Marina Hands ("Le Roi Lear") est nommée comme meilleure comédienne dans un second rôle.

"La Reine des neiges, l'histoire oubliée", spectacle jeune public créé pour le Français, récolte deux nominations.

Toujours dans le public, Isabelle Huppert est nommée pour la neuvième fois comme meilleure comédienne dans le public, face à Isabelle Carré, Sara Giraudeau et Catherine Hiegel.

Florence Foresti, Laura Felpin, Manu Payet ou Stéphane Guillon pourraient être récompensés dans la catégorie humour.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.