Un navigateur français va faire Varsovie-Paris à la rame pour étudier la pollution des rivières

Le voyageur français Christophe Gruault (Photo, AFP).
Le voyageur français Christophe Gruault (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 mai 2023

Un navigateur français va faire Varsovie-Paris à la rame pour étudier la pollution des rivières

  • Christophe Gruault, 58 ans, a embarqué à bord d'un canot de six mètres de long et de 60 cm de large avec l'objectif d'arriver à Paris le 18 juin
  • Son itinéraire de 2 023 km l'amènera à traverser la Pologne, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France

VARSOVIE: Un aventurier français, Christophe Gruault, a débuté lundi à Varsovie un périple à bord d'un canot à rames de 2.023 km qui l'amènera à Paris en empruntant les rivières de cinq pays dont il prélèvera des échantillons pour évaluer leur taux de pollution, dans le cadre d'un projet réalisé avec des scientifiques.

M. Gruault, 58 ans, a embarqué à bord d'un canot de six mètres de long et de 60 cm de large avec l'objectif d'arriver à Paris le 18 juin.

Son itinéraire de 2 023 km l'amènera à traverser la Pologne, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France en empruntant 22 cours d'eau.

"Le but du jeu est de pouvoir justement montrer que ce qui est beau est fragile et ce qui est fragile, il faut y faire attention", a déclaré M. Gruault.

Le navigateur compte rencontrer des étudiants au long de son périple et contribuer à la recherche scientifique sur l'origine de la pollution des rivières européennes et la sécheresse qui les menace.

"Je vais faire des prélèvements d'ADN environnemental que je transmettrai aux scientifiques", a précisé l'aventurier.

Cette expédition est organisée avec le soutien du Museum national d'Histoire naturelle de Paris dont les chercheurs étudieront les échantillons.

Selon Denis Duclos, directeur des relations européennes, internationales et ultramarines du Museum, l'expédition permettra d'avoir une meilleure connaissance de l'état des principales rivières européennes.

"Il va être intéressant d'effectuer des prélèvements avant et après les grandes villes du parcours, de façon à voir si les villes ont des conséquences sur le traitement de la pollution", a déclaré M. Duclos.

L'aventurier, qui compte ramer sur une distance de 50 km par jour, s'est astreint à une sérieuse préparation physique.

La pollution des fleuves et rivières en Pologne a été mise en évidence d'une manière spectaculaire en juillet 2022, lorsque presque 250 tonnes de poissons morts ont été repêchées à la surface du fleuve Oder à la frontière entre la Pologne et l'Allemagne.

Les autorités polonaises ont mis en cause des algues toxiques, excluant la possibilité d'une pollution d'origine industrielle.

Mais les autorités allemandes a estimé qu'il s'agissait d'une "catastrophe environnementale d'origine humaine", la croissance des algues incriminées étant favorisée par l'introduction de sel dans l'eau.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.