L'ex-président russe Medvedev demande l'«élimination» de Zelensky

L'ex-président russe Dmitri Medvedev a appelé mercredi à "l'éliminaation physique" du président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
L'ex-président russe Dmitri Medvedev a appelé mercredi à "l'éliminaation physique" du président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 04 mai 2023

L'ex-président russe Medvedev demande l'«élimination» de Zelensky

  • L'Ukraine a affirmé qu'elle n'avait «rien à voir» avec cette attaque présumée, la plus spectaculaire attribuée à Kiev par la Russie sur son propre sol depuis le début du conflit en février 2022
  • La présidence russe affirme que deux engins qui tentaient d'atteindre le siège du pouvoir russe ont été mis «hors service» par des systèmes de guerre électronique. M. Poutine n'a pas été blessé et aucune victime, ni dégât n'était à déplorer

MOSCOU: L'ex-président russe Dmitri Medvedev a appelé mercredi à "l'élimination physique" du président ukrainien Volodymyr Zelensky, après que Moscou a accusé Kiev d'avoir attaqué le Kremlin avec un drone.

"Après l'attaque terroriste d'aujourd'hui, il n'y a plus d'autre option que l'élimination physique de Zelensky et de sa cabale", a déclaré M. Medvedev, qui s'est montré de plus en plus dur depuis l'offensive de Moscou en Ukraine.

La Russie a affirmé mercredi avoir abattu deux drones ukrainiens qui visaient le Kremlin à Moscou, dénonçant une tentative d'assassinat de Vladimir Poutine, une accusation aussitôt rejetée par Kiev.

"Nous n'avons pas attaqué Poutine", a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lors d'un déplacement surprise en Finlande. "Nous défendons nos villages et nos villes", a-t-il ajouté, au moment où selon Kiev des frappes russes ont fait 18 morts dans la région de Kherson (sud de l'Ukraine).

Les Etats-Unis, alliés de Kiev, ont de leur côté dit prendre avec "beaucoup de précaution" les accusations du Kremlin.

Une telle incursion de drones à Moscou serait une première depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022. Il s'agit en tout cas de la plus spectaculaire attaque imputée à Kiev par la Russie sur son propre sol.

"La nuit dernière, le régime de Kiev a tenté de frapper le Kremlin" avec deux drones qui ont été mis "hors service" par des systèmes de guerre électronique, a affirmé la présidence russe.

Elle a dénoncé "une tentative d'acte terroriste et un attentat contre la vie du président", ajoutant que "la Russie se réserve le droit de prendre des mesures de représailles où et quand elle le jugera approprié".

Dans une des vidéos diffusées par des médias russes sur les réseaux sociaux, on voit un engin exploser dans une gerbe de flammes au sommet - surmonté d'un drapeau russe - de la coupole du Palais du Sénat, l'un des principaux bâtiments dans l'enceinte du Kremlin.

Il n'était pas possible de vérifier ces images de source indépendante dans l'immédiat.

Mercredi, en fin d'après-midi, une correspondante de l'AFP a vu plusieurs personnes s'affairer sur la coupole du Palais du Sénat, sans que des dégâts soient visibles depuis le sol.

A quelques jours de célébrations militaires importantes pour Moscou, les attaques de drones et les sabotages se sont multipliés sur le sol russe, au moment aussi où Kiev dit se préparer à lancer une vaste contre-offensive.

Un haut responsable russe, le président de la chambre basse du Parlement, Viatcheslav Volodine, a appelé à riposter en utilisant "des armes capables de stopper et de détruire" la direction ukrainienne.

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La Place Rouge de Moscou fermée le 3 mai 2023 pour la préparation du défilé de la victoire, avec la tour Spasskaya au centre (Photo, AP).

Démenti ukrainien

L'Ukraine, qui dément régulièrement les attaques en territoire russe qui lui sont attribuées, a là encore rejeté toute implication.

"Nous n'avons pas attaqué Poutine (...) Nous combattons sur notre territoire, nous défendons nos villages et nos villes", a insisté M. Zelensky lors d'une conférence de presse à Helsinki.

L'un des conseillers du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, a accusé Moscou de "mise en scène" pour justifier "une attaque terroriste d'ampleur en Ukraine".

La tentative d'attaque rendue publique par le Kremlin s'est déroulée à quelques jours des célébrations du 9 mai marquant la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945.

Plusieurs défilés militaires ont été annulés à travers la Russie en raison des préoccupations sécuritaires. La région de Briansk, frontalière de l'Ukraine, a ainsi renoncé mercredi aux grandes festivités, après deux sabotages spectaculaires qui ont fait dérailler deux trains ces derniers jours.

Le Kremlin a toutefois affirmé mercredi que le grand défilé militaire sur la place Rouge à Moscou aurait bien lieu comme prévu. Le dispositif policier ne semblait pas avoir été renforcé mercredi. Des badauds déambulaient près de la place Rouge, sans avoir l'air inquiet, devant des banderoles célébrant le 9 mai.

La mairie de Moscou a annoncé mercredi l'interdiction des vols de drones au-dessus de la ville.

Les incidents impliquant des drones se sont multipliés ces derniers mois en Russie, ces engins ayant pris pour cible des bases militaires ou des infrastructures énergétiques.

Un dépôt de carburant a ainsi pris feu dans la nuit de mardi à mercredi en Russie, à proximité de la Crimée annexée, après la "chute d'un drone", selon l'agence de presse officielle TASS.

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Un couple marche le 3 mai 2023 près de la Place Rouge et du Kremlin de Moscou décoré pour le défilé militaire du Jour de la Victoire qui aura lieu le 9 mai (Photo, AP).

Lors de son déplacement surprise à Helsinki, M. Zelensky a affirmé que "cette année sera décisive (...) pour l'Europe, pour l'Ukraine".

La Commission européenne a dans ce contexte présenté mercredi un instrument financier doté de 500 millions d'euros pour renforcer la capacité de production de munitions de l'UE à un million d'obus par an afin de reconstituer ses arsenaux et d'aider l'Ukraine.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.