Emmanuel Macron de nouveau sur le terrain pour présenter la réforme du lycée professionnel

Le président français Emmanuel Macron à Paris le 3 mai 2023 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron à Paris le 3 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 04 mai 2023

Emmanuel Macron de nouveau sur le terrain pour présenter la réforme du lycée professionnel

  • Le chef de l'Etat, qui poursuit ses visites de terrain, est attendu vers 11H45 au lycée technologique et professionnel
  • L'intersyndicale de l'éducation appelle à manifester dès 09H00 devant l'établissement pour réclamer des hausses de salaires et le retrait de la réforme des lycées

SAINTS: Faire de la voie professionnelle "une voie d'excellence". Emmanuel Macron présente la réforme du lycée professionnel jeudi lors d'un déplacement en Charente-Maritime où la contestation promet de nouveau de se faire entendre sur les retraites.

Le chef de l'État, qui poursuit ses visites de terrain au rythme d'une à deux sorties par semaine depuis la promulgation de la réforme des retraites, est attendu vers 11H45 au lycée technologique et professionnel Bernard Palissy à Saintes.

Il sera accompagné des ministres de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, du Travail Olivier Dussopt, en première ligne sur les retraites, et de l'Enseignement professionnel Carole Grandjean.

Comme à chaque déplacement, les opposants à la réforme des retraites devraient l'attendre dans un concert de casseroles et sifflets. "On va l'accueillir comme il se doit", promet la secrétaire de l'Union départementale CGT, Yvonne Gaborit.

L'intersyndicale de l'éducation appelle à manifester dès 09H00 devant l'établissement pour réclamer des hausses de salaires et le retrait de la réforme des lycées professionnels, tout comme celle des retraites.

Des enseignants vont aussi "se mettre en grève" et certains pourraient boycotter une table ronde avec Pap Ndiaye, avertit la secrétaire départementale du SNES-FSU 17, Sylvie Laulan.

Manifestation interdite autour du lycée visité

La préfecture de Charente-Maritime a publié un arrêté interdisant toute "manifestation" et "attroupement" à Saintes autour du lycée professionnel que doit visiter jeudi Emmanuel Macron.

Le préfet Nicolas Basselier motive notamment sa décision par la crainte de "troubles à l'ordre public" dans le cadre de la contestation de la réforme des retraites et au regard d'appels à la mobilisation sur les réseaux sociaux de "groupes radicaux de la Charente-Maritime et des départements voisins".

Il évoque aussi plus spécifiquement des menaces d'un individu disant sur Facebook vouloir "emmener un fusil à lunette avec des munitions" à l'occasion de la venue du président de la République, attendu vers 11h45 au lycée technologique et professionnel Bernard Palissy à Saintes.

L'arrêté court de 07h30 à 18h00. Les syndicats avaient déclaré un appel à manifester à partir de 09h00 devant l'établissement, mais ne se sont pas rendus à la réunion préparatoire avec la préfecture mercredi, indique également le préfet dans son arrêté.

Gratifications
Le 20 avril, la CGT avait aussi coupé le courant lors d'une visite du président dans un collège de l'Hérault. Mais des groupes électrogènes sont depuis installés pour parer à toute éventualité.

Déterminé à reprendre la main et à tourner la page de la crise des retraites avec des sujets proches des préoccupations des Français, Emmanuel Macron s'attaque cette fois à la réforme du lycée professionnel qu'il avait annoncée lors de la campagne de 2022 et entend "accélérer" avec un projet de loi d'ici à l'été.

Il s'agit de renforcer l'attrait pour ces filières, en donnant accès à des formations plus qualifiantes, d'améliorer l'insertion professionnelle des jeunes et de lutter contre le décrochage scolaire.

"Le but, c'est que chacun puisse trouver un bon métier, un métier avec un bon salaire, et qui a du sens", souligne Emmanuel Macron dans une tribune publiée mercredi soir sur Facebook et LinkedIn, en promettant d'investir "près d'un milliard par an" pour les lycées professionnels.

Un tiers des lycéens, soit environ 621.000 élèves, sont scolarisés en lycée professionnel, un public souvent "fragile, jeune et hétérogène", relève une conseillère présidentielle.

Seul un bachelier professionnel sur deux et un quart des élèves titulaires d'un CAP parviennent à s'insérer dans l'emploi dans l'année suivant l'obtention de leur diplôme. Et parmi ceux qui poursuivent en BTS, un trop grand nombre décroche dès la première année, souligne l'Élysée.

Pour augmenter l'attractivité de ces filières techniques, les lycéens stagiaires vont être rémunérés par l'État dès la rentrée prochaine, esquisse l'Élysée. Ils ne l'étaient pas du tout jusqu'ici.

Étape surprise ?
Le gouvernement souhaite aussi augmenter la durée des stages. Les syndicats s'opposent toutefois à cette mesure qui réduirait le temps d'enseignement général.

La fermeture de filières qui n'offrent plus de débouchés aux élèves ou encore le renforcement du lien entre les écoles et les entreprises est également sur la table.

Les syndicats de l'enseignement professionnel voient dans cette réforme "une menace forte pour l'avenir des lycées professionnels" et un "projet de désorganisation de la voie professionnelle scolaire".

Le gouvernement cite en exemple la réforme de l'apprentissage, qui repose sur l'alternance entre enseignement théorique et contrat chez un employeur. Cette voie connaît depuis un franc succès avec de vrais débouchés en termes d'emploi.

Après ses annonces, Emmanuel Macron déjeunera avec des lycéens. Il pourrait aussi être de nouveau tenté de faire une étape surprise durant son déplacement afin de montrer qu'il peut échanger avec les Français malgré la vive hostilité sur les retraites. Rien n'est prévu à ce stade, indique seulement l'Élysée.

Le 27 avril, alors que des manifestants contre la retraite à 64 ans l'attendaient à l'endroit où il devait prononcer un discours sur l'abolition de l'esclavage, il s'est ainsi présenté à 100 kilomètres de là au marché de Dole (Jura) où il a discuté avec commerçants, clients et passants.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.