Serbie: 8 morts dans une nouvelle tuerie, l'auteur présumé arrêté

Un policier se tient à côté de traces de sang dans le village de Dubona près de la ville de Mladenovac, à environ 60 kilomètres au sud de la capitale serbe Belgrade, le 5 mai 2023, à la suite d'une fusillade en voiture (Photo, AFP).
Un policier se tient à côté de traces de sang dans le village de Dubona près de la ville de Mladenovac, à environ 60 kilomètres au sud de la capitale serbe Belgrade, le 5 mai 2023, à la suite d'une fusillade en voiture (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 05 mai 2023

Serbie: 8 morts dans une nouvelle tuerie, l'auteur présumé arrêté

  • Cette nouvelle tuerie a eu lieu tard jeudi soir dans trois villages près de Mladenovac, à une soixantaine de kilomètres au sud de Belgrade
  • Cette nouvelle fusillade est survenue au lendemain de l'assassinat par balle de huit enfants et d'un gardien dans une école de Belgrade

MLADENOVAC, Serbie : Une fusillade en Serbie a fait huit morts et 14 blessés en Serbie et son auteur présumé a été arrêté vendredi matin après plusieurs heures de traque, nouvel épisode sanglant dans un pays déjà sous le choc de la tuerie survenue peu avant dans une école.

Cette nouvelle tuerie a eu lieu tard jeudi soir dans trois villages près de Mladenovac, à une soixantaine de kilomètres au sud de Belgrade.

"A l'issue d'une ample chasse à l'homme, des membres du ministère de l'Intérieur ont arrêté U.B., né en 2002, dans la région de Kragujevac", en Serbie centrale, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

"Il est soupçonné d'avoir tué (...) avec une arme automatique huit personnes et d'en avoir blessé quatorze autres", selon la même source, qui précise que toutes les personnes blessées sont hospitalisées.

La télévision nationale serbe (RTS) avait fait état dans la matinée de treize blessés.

Selon la RTS, l'assaillant a d'abord tiré sur des gens qui se trouvaient dans la cour d'une école dans le village de Dubona, en tuant plusieurs personnes, dont un policier qui n'était pas en faction, et sa soeur.

Il a ensuite tiré sur des gens dans deux autres villages, Malo Orasje et Sepsin, avant de s'enfuir.

Les médias rapportent que les victimes sont surtout des jeunes gens.

Vendredi au lever du soleil, de nombreux policiers quadrillaient le secteur, survolé par un hélicoptère équipé d'un projecteur à la recherche du tireur, selon un photographe de l'AFP sur place.

Environ 600 agents des forces de l'ordre ont été déployés, dont des membres d'une unité spéciale antiterroriste, ont relaté des médias. La police a barré la route d'accès aux villages.

Le ministre serbe de l'Intérieur, Bratislav Gasic, a qualifié les faits d'"acte terroriste".

Cette nouvelle fusillade est survenue au lendemain de l'assassinat par balle de huit enfants et d'un gardien dans une école de Belgrade, une tuerie de masse qui a profondément choqué le pays.

Sept personnes - six élèves et une enseignante - ont par ailleurs été blessées dans cette attaque, et deux se trouvaient encore jeudi dans un état critique après avoir subi une série d'opérations chirurgicales.

Deuil national

Le tireur présumé, un élève de 13 ans, a été arrêté peu après la tuerie dans la cour de l'école, où il attendait l'arrivée de policiers, et a été placé en hôpital psychiatrique.

Le père du tireur, un médecin réputé, propriétaire de l'arme utilisée, a été arrêté et doit être entendu vendredi par un procureur.

Trois jours de deuil national ont été décrétés à partir de vendredi, après cette première tuerie. Les célébrations et les événements prévus seront en grande partie annulés. Le président serbe Aleksandar Vucic a déploré "l'un des jours les plus difficiles dans l'histoire contemporaine" de la Serbie.

Un grand nombre d'armes à feu circulent dans les Balkans depuis l'éclatement de l'ex-Yougoslavie et les guerres sanglantes des années 1990.

Quelque 765 000 armes, dont plus de 232 000 pistolets, sont légalement enregistrées en Serbie, pays d'environ sept millions d'habitants où les stands de tir sont populaires.

En avril 2013, un villageois avait tué par balle 13 personnes, parmi lesquelles des membres de sa famille et des voisins, non loin de Mladenovac, la même région que celle de la fusillade de jeudi soir.

Un permis est obligatoire pour posséder des armes à feu en Serbie. Le ministère de l'Intérieur a annoncé jeudi des contrôles aux domiciles pour vérifier si les armes étaient gardées dans des coffres-forts, conformément aux règles en vigueur.

Tout au long de la journée de jeudi, des milliers d'habitants de Belgrade ont déposé des fleurs, des jouets, des messages, et ont allumé des bougies devant l'école Vladislav Ribnikar, dans le centre-ville, où le carnage a eu lieu.

Des veillées aux chandelles ont également lieu à Zagreb, en Croatie, et à Banja Luka, en Bosnie.

Des messes pour les victimes ont été célébrées dans les églises de Belgrade. Le chef de l'Eglise orthodoxe serbe, le patriarche Porfirije, a qualifié la fusillade de "catastrophe comme il ne s'en est jamais produit dans notre nation et notre patrie".


Pour la Croix-Rouge l'intensification des hostilités par Israël à Gaza «est intolérable»

Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
Short Url
  • "Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure"
  • "C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza

GENEVE: Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi.

"L'intensification des hostilités à Gaza signifie plus de morts, plus de déplacements, plus de destructions et plus de panique", a dit Christian Cardon, le porte-parole de l'organisation basée à Genève, dans un message à l'AFP.

"Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure".

"C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza contre prisonniers palestiniens aux mains des Israéliens.

Depuis le 7-Octobre, le CICR a essayé activement mais en vain d'avoir accès aux otages pris en Israël par le Hamas et ses alliés, lors de l'attaque sans précédent qui a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils.

Quelque 49 otages dont 27 morts sont toujours détenus dans la bande de Gaza.

L'objectif de l'armée israélienne est de prendre la ville de Gaza qu'elle considère comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien, après 22 mois de bombardements et de siège.

Ils ont fait plus de 62.000 morts majoritairement des civils, totalement dévasté le petit territoire, où tentent de survivre 2 millions de personnes quasiment privées de nourriture, d'eau et de soins.


Zelensky attend les garanties de sécurité, avant une rencontre avec Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
Short Url
  • M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin
  • Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe.

M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin.

Une fois que cela sera fait, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", comme le souhaite Donald Trump,  a expliqué M. Zelensky, pour qui ce serait la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.

En fonction de ses résultats, le président américain pourrait ensuite participer à une réunion trilatérale avec les deux dirigeants, selon M. Zelensky.

Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Mais l'intensité des hostilités ne faiblit pas et chaque partie semble se préparer à la poursuite des combats.

Les inconnues restent nombreuses tant les positions de Moscou et Kiev sont opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés et sur les garanties de sécurité que Kiev négocie avec ses alliés.

Le président ukrainien a mentionné la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour sa rencontre avec son homologue russe. Il a en revanche écarté la Hongrie restée proche du Kremlin, préférant une "Europe neutre".

Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là.

Mais ni date ni lieu n'a été annoncé, et Moscou a semblé calmer les ardeurs mercredi en soulignant qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin".

Renforcement russe dans le sud 

Trouver un accord sur les garanties de sécurité s'annonce également complexe.

Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux "article 5" de l'Otan au déploiement d'un contingent militaire en Ukraine ou encore à un soutien en matière de formation, aérien ou naval.

L'Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir, d'où l'importance de ces garanties.

Moscou, qui considère l'expansion de l'Otan à ses frontières comme l'une des "causes profondes" ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart de ces éventualités et veut que ses exigences soient prises en compte.

Volodymyr Zelensky a aussi exclu l'idée de Moscou que la Chine soit un garant de sécurité pour l'Ukraine.

"Premièrement, la Chine ne nous a pas aidés à mettre fin à cette guerre dès le début. Deuxièmement, la Chine a aidé la Russie en (lui) ouvrant (son) marché des drones", a-t-il expliqué.

En dépit des réunions diplomatiques, le conflit ne montre aucun signe de ralentissement.

La Russie a ainsi lancé dans la nuit de mercredi à jeudi sa plus grosse attaque de drones et missiles depuis des semaines, faisant un mort et une quinzaine de blessés, selon les autorités locales.

Moscou a utilisé 574 drones et 40 missiles, a affirmé l'armée de l'air ukrainienne.

Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de masser des troupes dans la partie occupée de la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, en vue d'une potentielle offensive.

Selon le dirigeant ukrainien, Moscou transfère vers cette zone ses forces depuis la région russe de Koursk, dont une petite partie avait été occupée par les forces ukrainiennes jusqu'au printemps dernier et où Kiev affirme poursuivre ses attaques.

De son côté, l'Ukraine cherche à augmenter sa production d'armement, une façon de réduire sa dépendance à l'aide des alliés.

Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d'une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.

"Il s'agit actuellement de notre missile le plus performant", a-t-il salué, évoquant une production de masse possible d'ici la fin de l'année ou début 2026.


Aux Etats-Unis, décès du juge «le plus gentil du monde» à 88 ans

 Le juge américain Frank Caprio, star des réseaux sociaux et figure de la télévision, réputé "juge le plus gentil du monde", est décédé à 88 ans, a annoncé son fils sur la page Instagram de son père. (AFP)
Le juge américain Frank Caprio, star des réseaux sociaux et figure de la télévision, réputé "juge le plus gentil du monde", est décédé à 88 ans, a annoncé son fils sur la page Instagram de son père. (AFP)
Short Url
  • "Le juge Caprio était un trésor du Rhode Island", a écrit mercredi, dans un communiqué, le gouverneur de cet Etat, Dan McKee, annonçant la mise en berne des drapeaux du Rhode Island, en sa mémoire
  • "Il était davantage qu'un juriste - il était un symbole d'empathie au prétoire, nous montrant ce qu'il est possible de faire quand la justice est tempérée avec humanité", a poursuivi le gouverneur

WASHINGTON: Le juge américain Frank Caprio, star des réseaux sociaux et figure de la télévision, réputé "juge le plus gentil du monde", est décédé à 88 ans, a annoncé son fils sur la page Instagram de son père.

"C'est avec une profonde tristesse que je partage la nouvelle que mon père, le juge Frank Caprio, s'est éteint aujourd'hui, paisiblement, entouré par sa famille et ses amis après une bataille longue et courageuse contre un cancer du pancréas", a déclaré son fils, dans une vidéo publiée mercredi sur le compte Instagram de Frank Caprio, suivi par 3,4 millions de personnes.

M. Caprio, juge retraité du Rhode Island, Etat du nord-est des Etats-Unis, s'est bâti une réputation grâce à l'émission télévisée qu'il présentait, "Caught in Providence".

L'émission plongeait le téléspectateur dans la salle d'audience du magistrat, où, "les gens et les affaires étaient traités avec gentillesse et compassion", selon sa page YouTube.

C'est grâce à ce show, dans lequel il faisait preuve d'empathie à l'égard de personnes notamment poursuivies pour des infractions au code de la route et des amendes de stationnement, qu'il a gagné le surnom de "juge le plus gentil du monde" et des millions d'abonnés sur les réseaux sociaux.

Des extraits vidéos, avec des millions de vue sur les réseaux sociaux, le montraient souvent abandonner les poursuites pour des familles en difficultés financières.

L'annonce de son décès a suscité une avalanche d'hommages en ligne.

"Le juge Caprio était un trésor du Rhode Island", a écrit mercredi, dans un communiqué, le gouverneur de cet Etat, Dan McKee, annonçant la mise en berne des drapeaux du Rhode Island, en sa mémoire.

"Il était davantage qu'un juriste - il était un symbole d'empathie au prétoire, nous montrant ce qu'il est possible de faire quand la justice est tempérée avec humanité", a poursuivi le gouverneur.

Après 38 ans passés au service de la justice, Frank Caprio avait publié fin 2023 une vidéo sur Instagram racontant, ému, n'avoir jamais oublié son premier jour en tant que juge.

Après l'audience, son père, dans la salle, lui reproche de ne pas avoir su écouter une femme, mère de trois enfants, se disant incapable de payer 300 dollars d'amendes de stationnement.

"Ce n'est jamais arrivé à nouveau après ça, jamais", se souvient M. Caprio.

En annonçant le décès du juge Caprio, son fils a fait passer un message.

"En sa mémoire, s'il-vous-plaît, faites preuve d'un peu de gentillesse aujourd'hui. Je sais qu'il adorerait ça."