Venezuela: le premier exportateur de pétrole d'Amérique latine en crise

Le président vénézuélien Nicolas Maduro (C) s'exprimant aux côtés du ministre vénézuélien de la Défense Padrino Lopez (L) et le commandant du Commandement stratégique opérationnel des forces armées, Remigio Ceballos, lors d'une réunion avec des membres des Forces armées nationales bolivariennes (FANB), à Caracas le 23 octobre 2020. (Jhonander Gamarra / Présidence vénézuélienne / AFP)
Le président vénézuélien Nicolas Maduro (C) s'exprimant aux côtés du ministre vénézuélien de la Défense Padrino Lopez (L) et le commandant du Commandement stratégique opérationnel des forces armées, Remigio Ceballos, lors d'une réunion avec des membres des Forces armées nationales bolivariennes (FANB), à Caracas le 23 octobre 2020. (Jhonander Gamarra / Présidence vénézuélienne / AFP)
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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

Venezuela: le premier exportateur de pétrole d'Amérique latine en crise

  • L'opposition et une partie de la communauté internationale ne reconnaissent pas le second mandat de Nicolas Maduro commencé en janvier 2019
  • Entre manifestations et appel au soulèvement, Juan Guaido a échoué depuis deux ans à évincer Nicolas Maduro, soutenu par son armée, la Russie, la Chine, Iran et Cuba

PARIS : Le Venezuela, premier exportateur d'or noir d'Amérique latine, où le parti du président Nicolas Maduro devrait reprendre le parlement à l'opposition dimanche lors des législatives, est plongé dans une grave crise politique, économique et migratoire.

Maduro, héritier de Chavez, contesté

Élu président en 1999, Hugo Chavez lance une "révolution bolivarienne", du nom du leader de l'indépendance Simon Bolivar. Il bâtit sa popularité sur de nombreux programmes sociaux dans un pays aux inégalités criantes, avec un style de gouvernement alliant gauchisme et militarisme. Elu pour un troisième mandat en 2012, il meurt d'un cancer l'année suivante.

Son successeur Nicolas Maduro devient rapidement impopulaire alors que le pays traverse une grave crise économique, générant de violentes manifestations en 2014 (43 morts).

En 2016, l'opposition devient majoritaire au parlement, dont la Cour suprême annule les votes. En 2017, quatre mois de manifestations se soldent par 125 morts. Une Assemblée constituante est élue, une manœuvre pour conserver le pouvoir selon l'opposition, qui boycotte le scrutin.

L'opposition et une partie de la communauté internationale ne reconnaissent pas le second mandat de Nicolas Maduro commencé en janvier 2019. L'opposant Juan Guaido, président du Parlement lequel a déclaré Nicolas Maduro "usurpateur", s'auto-proclame président par intérim, reconnu par une soixantaine de pays, Etats-Unis en tête.

Entre manifestations et appel au soulèvement, Juan Guaido a échoué depuis deux ans à évincer Nicolas Maduro, soutenu par son armée, la Russie, la Chine, Iran et Cuba.

Pays de l'or noir

Ce pays des Caraïbes de 916.445 km2 et 28,5 millions d'habitants (Banque mondiale 2019) est l'un des deux membres latino-américains de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Faute de liquidités pour moderniser les champs pétroliers, sa production de brut, qui s'élevait à 3,2 millions de barils par jour il y a douze ans, est tombée à moins de 400.000 barils par jour, soit les niveaux des années 1930. 

Pour asphyxier le régime chaviste, les Etats-Unis imposent des sanctions sur le pétrole depuis avril 2019.

Malgré ses réserves pétrolières, les premières au monde, le Venezuela a dû récemment recourir à des navires citernes venant d'Iran pour pallier une pénurie aiguë de carburant.

Nicolas Maduro veut ouvrir le secteur à ses alliés avec une loi controversée qui facilite les investissements sous anonymat.

Effondrement de l'économie

Avant le coronavirus, qui aggrave encore la crise, l'économie vénézuélienne s'est contractée de moitié en six ans, l'hyperinflation a atteint 9.000% en 2019 et la devise locale, le bolivar, a fondu.

Affecté par l'effondrement des cours du brut depuis 2014, le Venezuela, qui tire 96% de ses revenus du pétrole, souffre d'un manque de devises qui l'a plongé dans une crise aiguë, générant un exode de plus de 5 millions de Vénézuéliens fuyant les pénuries alimentaires, de médicaments, d'eau, d'essence et d'électricité.

Nicolas Maduro affirme que la crise résulte d'une "guerre économique" livrée par la droite et les Etats-Unis pour le renverser.

Un des pays les plus violents

Ce pays parmi les plus violents au monde a vu officiellement son taux d'homicides chuter en 2019 à 21 pour 100.000 habitants, chiffre contesté par l'ONG Observatoire vénézuélien de la violence, qui dénombre 60,3 homicides pour 100.000, dont un tiers lors d'opérations anti-criminalité de la police.

Succès de l'éducation musicale

"El Sistema", programme d'éducation musicale fondé par José Antonio Abreu pour des jeunes des quartiers populaires, a acquis une renommée mondiale et a été répliqué dans plus de 50 pays. Son visage le plus connu est le chef d'orchestre Gustavo Dudamel.

Autres artistes célèbres, le peindre cinétique Carlos Cruz-Diez, décédé en 2019, le comédien Edgar Ramirez, César du meilleur espoir masculin pour "Carlos", ou le romancier franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy, en lice dans plusieurs prix littéraires.

 


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.