Trump en Géorgie: message brouillé, stratégie risquée

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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

Trump en Géorgie: message brouillé, stratégie risquée

  • Depuis sa défaite, qu'il n'a pas reconnue, le président américain sème la confusion, et son camp s'inquiète
  • Donald Trump tente de jeter discrédit sur le système électoral américain, sans apporter d'éléments concrets mais en relayant rumeurs infondées et théories du complot

WASHINGTON : Donald Trump en campagne dans le Sud des Etats-Unis pour soutenir des candidats républicains ? Sur le papier, la formule est gagnante. Mais depuis sa défaite, qu'il n'a pas reconnue, le président américain sème la confusion, et son camp s'inquiète.

L'enjeu est énorme : l'élection partielle du 5 janvier dans l'Etat de Géorgie déterminera la couleur politique du Sénat et, par ricochet, une grande partie du début de mandat de Joe Biden, tant les votes de la Chambre haute sont cruciaux.

Si les républicains perdent les deux sièges en jeu, le Sénat sera à 50-50, ce qui reviendrait à une victoire démocrate, car la vice-présidente Kamala Harris serait alors, comme le prévoit la Constitution, placée dans un rôle d'arbitre.

Depuis l'élection, remportée par Joe Biden, Donald Trump tente de jeter discrédit sur le système électoral américain, sans apporter d'éléments concrets mais en relayant rumeurs infondées et théories du complot.

En dépit d'une avalanche de revers judiciaires, il n'a pas changé de ton depuis un mois. Dans un message vidéo décousu de 46 minutes diffusé mercredi, il a une nouvelle fois dénoncé les "forces corrompues" qui se seraient rendues coupables de fraudes "massives".

Dans ce contexte, son appel à se mobiliser dans les urnes pour soutenir les sénateurs républicains David Perdue et Kelly Loeffler pourrait perdre en puissance.

Donald Trump est attendu samedi à Valdosta, dans le sud du "Peach State" où l'élection présidentielle fut extrêmement serrée : Joe Biden l'a emporté avec quelque 13.000 voix d'avance.

Sa capacité à galvaniser les électeurs est, incontestablement, son atout maître, et l'estrade de campagne reste son terrain de jeu favori.

Mais l'équation est cette fois plus compliquée, le pari plus risqué.

Quel sera le discours de ce président qui ne gouverne presque plus et a promis d'utiliser "125%" de son énergie à démontrer qu'il n'a pas perdu l'élection du 3 novembre ?

Parlera-t-il de ses griefs, ou de l'enjeu du Sénat ? Dira-t-il "Tout est truqué !" ou "Allez voter!"?

Certains, dans son camp, redoutent que les électeurs restent chez eux en estimant que les dés sont pipés. Voire, pour les plus trumpistes d'entre eux, refusent de voter pour les deux sénateurs sortants jugeant qu'ils n'ont pas soutenu avec assez d'allant leur président dans sa croisade.

Lin Wood, l'un des avocats appartenant à la nébuleuse ayant mené des actions en justice en Géorgie pour contester la victoire de Biden, elle est allée jusqu'à appeler à ne pas voter lors d'"une autre élection frauduleuse", avant de tenter de rectifier le tir quelques jours plus tard.

Insultes et tensions

"J'irai en Géorgie pour un grand meeting de campagne Trump pour soutenir nos deux formidables sénateurs républicains, David et Kelly", a tweeté le président américain. "Nous devons travailler dur pour nous assurer qu'ils l'emportent"

"Je suis si fière d'avoir le soutien de notre président et enthousiaste à l'idée de l'accueillir de nouveau en Géorgie!", a répondu Kelly Loeffler.

Mais les tensions sont réelles dans la famille républicaine.

D'autant que le locataire de la Maison Blanche s'est montré d'une agressivité inouïe envers plusieurs responsables du Grand Old Party de l'Etat, au premier rang desquels le gouverneur, Brian Kemp.

"Il n'a absolument rien fait. J'ai honte de l'avoir soutenu", a-t-il lancé, furieux qu'il n'ait pas désavoué le secrétaire d'Etat local Brad Raffensperger, lui aussi républicain, qui a validé le résultat du scrutin.

L'attitude du gouverneur samedi sera observée avec attention : accueillera-t-il Donald Trump à sa descente d'Air Force One? Les deux hommes s'afficheront-ils ensemble ?

Seule certitude, le parti républicain joue gros. Et Donald Trump, qui évoque désormais ouvertement une nouvelle candidature en 2024, aussi.

Pour l'éditorialiste conservateur Marc Thiessen, ancien "speechwriter" de George W. Bush, l'avenir politique de 45e président de l'histoire pourrait se jouer sur sa gestion de ce scrutin.

"Si Trump utilise son capital politique pour mener le parti républicain à la victoire en Géorgie, ce pourrait être la première étape d'une réhabilitation", a-t-il écrit cette semaine dans le Washington Post.

"Mais s'il laisse les démocrates reprendre le Sénat parce qu'il était obnubilé par la dénonciation d'une sombre théorie sur un complot communiste visant à voler l'élection de 2020, alors il tombera en disgrâce. Et il l'aura mérité".

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.