Entre Mexique et Etats-Unis, le "Mur de Trump" avance relativement peu

 Photo aérienne du mur frontalier États-Unis-Mexique le 1er décembre 2020 à Jacumba, en Californie. (Sandy Huffaker / Getty Images Amérique du Nord / Getty Images via AFP)
Photo aérienne du mur frontalier États-Unis-Mexique le 1er décembre 2020 à Jacumba, en Californie. (Sandy Huffaker / Getty Images Amérique du Nord / Getty Images via AFP)
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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

Entre Mexique et Etats-Unis, le "Mur de Trump" avance relativement peu

  • Sous la présidence Trump, 661,4 km du mur de séparation entre les Etats-Unis et le Mexique ont été érigés sur les 1.187,7 km initialement prévus
  • Joe Biden a fait savoir que s'il ne démolira pas ce qui a été érigé, il ne poursuivra pas les travaux

PUERTO PALOMAS, Mexique : Progressant au rythme d'une centaine de mètres par jour, le "mur de Trump" qui sépare les Etats-Unis du Mexique, ressemble encore à une passoire loin de dissuader les migrants.

A voir la douzaine d'ouvriers au visage couvert qui travaillent pourtant jour et nuit à Puerta Palomas, au milieu des 3.142 km de frontière, il semble difficile de croire qu'aboutira le projet tonitruant du président républicain qui doit quitter la Maison Blanche dans 45 jours.

D'autant que son successeur démocrate Joe Biden a fait savoir que s'il ne démolira pas ce qui a été érigé, il ne poursuivra pas les travaux.

Dans la poussière du désert et le vent glacial, la construction se poursuit 24 heures sur 24.

A ce rythme, selon le service américain des douanes et de la protection des frontières (CBP), seuls 5,5 km de mur devraient être construits d'ici le 19 janvier, dernier jour du mandat de Trump.

"Nous avançons de 120 mètres chaque jour. On ne nous a pas dit d'arrêter. Avec tout ce qui a déjà été dépensé, comment peut-on laisser ce travail inachevé ?", s'étonne un ouvrier avant d'être contraint de se taire par son contremaître.

Une grue déplace une grille d'acier qui est ensuite déposée dans une étroite tranchée de 2,4 mètres de profondeur.

Prochaine étape : la pose d'énormes barres d'acier de près de dix mètres de haut qui sera effectuée par la prochaine équipe.

Le segment de Puerto Palomas fait partie d'une section de 92 kilomètres de mur dans le secteur d'El Paso, au Texas, plaque tournante de nombreux migrants, selon le CBP.

De facto, sous la présidence Trump, 661,4 km de mur ont été érigés sur les 1.187,7 km initialement prévus, selon des données du CBP. Sa promesse électorale de fortifier la frontière sud des Etats-Unis est donc loin d'avoir été tenue.

Et seuls 94,8 kilomètres de mur ont été édifiés sur une portion de frontière entièrement ouverte.

La plus grande partie des autres segments a été renforcée. Coût total: 14,9 millions de dollars.

Rêves brisés de Terre Promise

La hauteur du mur ne dissuade cependant pas les migrants bien que beaucoup aient vu leurs rêves de passer aux Etats-Unis s'effondrer à cause de lui.

"J'ai vu ici des hommes se briser le crâne, les bras, les jambes. Certains sont aujourd'hui en fauteuil roulant, gravement handicapés à cause du mur. Il y en a beaucoup", confie Alejandro Calderon, un migrant cubain de 55 ans.

Il a été contraint de rester au Mexique en raison des restrictions imposées par la pandémie de coronavirus et gère un refuge pour migrants.

Pour lui, le désespoir peut inciter ceux qui fuient la pauvreté ou la violence dans leur pays à escalader la structure géante et à sauter dans le vide pour s'écraser en "Terre Promise".

"Ils sont renvoyés ici et comme nous n'avons pas de médecins, nous devons leur donner les premiers soins. C'est notre devoir", dit le Cubain, ingénieur de profession.

Avec Biden, l'espoir

Domingo Barahona, un Guatémaltèque de 45 ans, a échoué lors de deux tentatives d'entrée aux États-Unis. Momentanément logé à Puerto Palomas, il va faire un troisième essai.

Il y a quelques jours, il a vu deux autres immigrants sans papiers dont les os de la jambe étaient exposés par une déchirure, après s'être jetés par-dessus la barrière.

"Ils n'ont même pas eu droit à une aspirine", s'insurge-t-il.

"Ils arrivent à grimper, ils mettent un harnais, mais pour redescendre, il faut s'attacher", dit Barahona qui n'exclut pas de sauter.

L'homme pleure en se souvenant de son fils de 12 ans, qui l'attend à la maison, et du meurtre de son frère, un policier victime d'une vengeance de la part de "gens méchants", selon lui. Lui-même menacé de mort, Barahona voit les Etats-Unis comme sa seule option.

"Je vais mourir en me battant et non pas en restant assis à attendre d'être tué", promet-il.

Joe Biden "semble être une personne très humaine, non pas que Trump ne le soit pas, mais il ne nous aime pas", estime Elienai Lopes, un Brésilien de 27 ans qui a tenté à quatre reprises de traverser la frontière.

"Nous avons beaucoup d'espoir", souffle-t-il.

 

 


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.