«Hé les gars!» : Macron en opération reconquête des Français

Le président français Emmanuel Macron arrive pour manger à la cantine lors d'une visite au lycée Bernard Palissy, un lycée professionnel français à Saintes, dans l'ouest de la France, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron arrive pour manger à la cantine lors d'une visite au lycée Bernard Palissy, un lycée professionnel français à Saintes, dans l'ouest de la France, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 07 mai 2023

«Hé les gars!» : Macron en opération reconquête des Français

  • Catharsis pour les uns, exutoire pour les autres, ces «petits débats» selon les propos d'un ministre ont remplacé le Grand débat national initié par le chef de l'Etat en 2019 en réponse à la crise des Gilets jaunes
  • Pour Adrien Rivierre, spécialiste de la prise de parole en public, le président est «plutôt dans sa zone de confort» dans ce genre d'exercice

PARIS: Opération "retour en grâce" contre "casserolades":  Emmanuel Macron, qui cristallise toutes les colères sur la réforme des retraites,  multiplie depuis son adoption les sorties au contact des Français, jouant la proximité et l'écoute pour tenter de relancer son quinquennat et de reprendre la main face à la contestation.

Les opposants à la réforme, maintenus à bonne distance par les forces de l'ordre, l'attendent, à chaque déplacement, à grand renfort de casseroles et de sifflets ? Il s'invite au même moment sur un marché pour discuter avec des passants, ou se rend dans un lycée, entouré de jeunes le pressant de faire un selfie.

Une dame l'interpelle sur la lenteur de ses réformes ? "Je voudrais que ça aille plus vite !". 

"Face au risque de violence résultant de la colère collective, il se doit de mettre en scène une stratégie d’apaisement", considère Fabienne Martin-Juchat, professeure en sciences de la communication à l'université Grenoble-Alpes.

Le chef de l'Etat, qui a vécu en retrait à l'Elysée depuis le début du conflit social et politique, cherche désormais "des situations de face-à-face pour 'ritualiser' le fait qu’il garde le contrôle, renoue le dialogue", souligne-t-elle, rappelant que la politique est aussi affaire de "confrontation corporelle", de ressenti et d'émotions.

Sur une terrasse de café, un marché, la halte n'est jamais due au hasard, même si l'effet de surprise est bien là. Le spectacle s'invite aussitôt sur les chaînes d'information.

Catharsis pour les uns, exutoire pour les autres, ces "petits débats" selon les propos d'un ministre ont remplacé le Grand débat national initié par le chef de l'Etat en 2019 en réponse à la crise des Gilets jaunes.

Attention, danger 

Englué déjà dans une contestation vertigineuse, Emmanuel Macron avait alors invité les Français à exprimer leurs doléances dans des réunions publiques - il y en eut plus de 10 000.

Mais l'exercice paraissait difficile à rééditer dans un nouveau climat de défiance.

Le marché où il s'est rendu à Dole (Jura) "symbolise le peuple, un espace de rencontre quotidien, presque familier, de l'ordre de la vie sociale ordinaire. Faire ses courses c'est ce qu’il y a de plus basique dans l’espace domestique", relève Fabienne Martin-Juchat.

Au même moment, les casserolades battaient leur plein 100 kilomètres plus loin, dans le Doubs, où le chef de l'Etat était attendu pour commémorer l'abolition de l'esclavage.

"Son message c'est alors: 'On me dit que je suis coupé de la réalité ? Et bien non, je suis dans la réalité. Je peux sortir et vous ne réussirez pas à m'enfermer'", résume François Jost, sémiologue et professeur émérite à La Sorbonne Nouvelle.

Les échanges peuvent être vifs, musclés mais ils ont lieu. Emmanuel Macron acquiesce aussi souvent qu'il le peut, s'efforce d'éviter toute provocation qui puisse alimenter son procès en arrogance.

"Le danger c’est qu'il est quand même assez impulsif, comme lorsqu'il a invité un chômeur à traverser la rue pour trouver un emploi", observe François Jost.

«Zone de confort»

Volontiers familier et direct - "ouais", "hé les gars", "je me suis suffisamment fait engueuler", "je suis 100% d'accord avec vous" - il tente de mettre rapidement à l'aise son interlocuteur, comme pour mieux le désarmer.

Pour Adrien Rivierre, spécialiste de la prise de parole en public, le président est "plutôt dans sa zone de confort" dans ce genre d'exercice.

"Il a une capacité rhétorique, à prendre des questions, à y répondre, une très bonne capacité de réaction. Il connaît bien ses sujets, il peut avoir de l'humour, il a de la répartie".

Mais la fascination pour ce président jeune, venu de nulle part et disruptif, est retombée depuis le premier quinquennat.

"L’auditoire a grandi, se laisse moins prendre. Il se permet de l'interpeller de manière beaucoup plus violente. Certains lui parlent comme ils parleraient à leur frère ou cousin", note Adrien Rivierre.

Et, si cette tentative de reprise de contact avec les Français ne débouche sur rien, "il sera dans une impasse", met-il en garde, pointant également un risque de "paternalisme".

"A un moment donné, le 'je vous comprends, je sais ce que vous vivez' ne marche plus parce qu'on sait qu’il ne vient pas de là".


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.