L'ombre nazie plane sur une vente de bijoux d'exception à Genève

Cette photographie prise le 8 mai 2023 montre un employé de la maison de vente aux enchères Christie's tenant la "Briolette of India", un diamant incolore (D) de 90,36 carats, un collier de diamants qui devrait rapporter au moins 10 millions USD lors de la vente "World of Heidi Horten" à Genève. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)
Cette photographie prise le 8 mai 2023 montre un employé de la maison de vente aux enchères Christie's tenant la "Briolette of India", un diamant incolore (D) de 90,36 carats, un collier de diamants qui devrait rapporter au moins 10 millions USD lors de la vente "World of Heidi Horten" à Genève. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)
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Publié le Lundi 08 mai 2023

L'ombre nazie plane sur une vente de bijoux d'exception à Genève

  • Le Centre Simon Wiesenthal, spécialisé dans la traque des anciens nazis, s'oppose à la vente bien qu'elle doive bénéficier à des oeuvres de charité
  • Le «Briolette of India» avait été acquis par Cartier en 1909, avant d'être vendu au banquier George Blumenthal en 1911 puis au joaillier Harry Winston en 1946, puis prétendument vendu à un maharaja un an plus tard

GENÈVE : Des centaines de bijoux de la milliardaire autrichienne Heidi Horten sont proposés en mai par la maison Christie's, mais des organisations réclament la suspension des enchères en raison des liens de son mari avec les nazis.

Le Centre Simon Wiesenthal, spécialisé dans la traque des anciens nazis, s'oppose à la vente bien qu'elle doive bénéficier à des oeuvres de charité parce que Helmut Horten a bâti sa fortune en Allemagne sous le parti Nazi dont il a été membre pendant un temps.

L'une des pièces maîtresses de cette collection de 700 bijoux qui fut en possession de Mme Horten (1941-2022) est une bague Cartier sertie d'un rubis «sang de pigeon» de 25,59 carats, estimée entre 15 et 20 millions de dollars, a indiqué Rahul Kadakia, directeur international pour la joaillerie chez Christie's, à l'AFP, lors de la présentation lundi.

«Nous avons aussi le +Briolette d'Inde+», un diamant de 90,36 carats «de couleur D, la plus blanche, estimé entre 10 et 15 millions de dollars», rattaché à un collier formé d'une myriade de petits diamants blancs, a-t-il ajouté.

Ce diamant briolette avait été acquis par Cartier en 1909, avant d'être vendu au banquier George Blumenthal en 1911 puis au joaillier Harry Winston en 1946, puis prétendument vendu à un maharaja un an plus tard. Rachetée ensuite à plusieurs reprises, elle a été acquise par Mme Horten en 1971.

Parmi les autres lots phares figure un collier de trois rangées de perles naturelles, avec pour fermoir un diamant rose de 11,15 carats (estimé 7-10 millions de dollars). Un autre collier, moins onéreux (estimé 500.000-700.000 dollars), mais très imposant, en or et diamants, possède comme pendentif une très grosse émeraude de 362,45 carats du 19e siècle sculptée représentant une scène de l'épopée mythologique hindoue «Ramayana».

Cette collection «tout à fait extraordinaire» est évaluée entre 150 et 200 millions de dollars, selon M. Kadakia.

«La dernière fois que Christie's a organisé une vente aux enchères d'un tel niveau, c'était en 2011, lorsque nous avons vendu la collection d'Elizabeth Taylor, qui a rapporté environ 145 millions de dollars en deux jours, et il y avait 400 bijoux», a-t-il fait valoir.

Cette fois, «afin de ne pas avoir autant de bijoux sur le marché en même temps», les ventes ont été espacées.

- «Faire le bien» -

Ainsi, 300 lots sont proposés en ligne du 3 au 15 mai, moins de 100 seront dispersés en salle le 10 mai, 150 le 12 mai, et environ 300 autres en ligne en novembre.

Selon le classement Forbes, la fortune de Mme Horten, décédée en juin 2022, s'élevait à 2,9 milliards de dollars.

Mais l'origine de la fortune de son mari, qui possédait l'une des plus grandes chaînes de grands magasins en Allemagne, a suscité des critiques. En 1936, trois ans après l'accession d'Adolf Hitler à la chancellerie allemande, il avait repris la société textile Alsberg après la fuite de ses propriétaires juifs, avant de reprendre plusieurs autres magasins appartenant à des juifs avant la guerre.

Il a par la suite été accusé d'avoir profité de l'«aryanisation» des biens juifs (mesures de spoliation visant à transférer la propriété d'entreprises détenues par des personnes d'origine juive).

Ces derniers jours, le Centre Simon Wiesenthal et le Comité juif américain ont appelé Christie's à suspendre la vente.

«Ne récompensez pas ceux dont les familles ont pu s'enrichir grâce à des Juifs désespérés ciblés et menacés par les nazis», a plaidé dans un communiqué le rabbin Abraham Cooper, un des responsables du centre Simon Wiesenthal.

Mais la maison d'enchères a accepté de l'organiser car «tous les produits de la vente iront à des oeuvres de bienfaisance, (...) et Christie's fait séparément un don important en faveur de la recherche et l'éducation sur l'Holocauste», a expliqué M. Kadakia. «Nous sommes donc convaincus qu'en fin de compte, le produit de la vente fera le bien».

Pour le Comité juif américain, cela ne suffit pas: la vente doit être suspendue «jusqu'à ce qu'un effort sérieux soit fait pour déterminer quelle part de cette richesse est issue de victimes nazies», en vue de la restituer aux survivants et à des programmes éducatifs.


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le musée national Zayed explore l'histoire des Émirats arabes unis

Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région. (Fourni)
Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région. (Fourni)
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  • Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a d'illustres voisins, dont le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena

DUBAI : Alors que le musée national Zayed ("Zayed National Museum") s'apprête à ouvrir ses portes dans la capitale des Émirats arabes unis, Arab News s'est entretenu avec le directeur Peter Magee au sujet des objectifs du musée et de ce à quoi les visiteurs peuvent s'attendre.

La date d'ouverture n'a pas encore été annoncée, mais le centre se concentrera sur l'histoire des Émirats arabes unis et plus particulièrement sur le cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan. Il explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région.

"L'histoire du musée est guidée par les valeurs durables du père fondateur des Émirats arabes unis, le cheikh Zayed bin Sultan Al-Nahyan", a expliqué M. Magee. "Nous examinons ces valeurs et la manière dont elles l'ont guidé, mais aussi la manière dont elles reflètent les valeurs sociales qui existent dans les Émirats arabes unis, tant dans le passé que dans le présent - et dans l'avenir.

"C'est un musée national centré sur les Émirats arabes unis, mais il s'intéresse bien sûr aux liens régionaux qui existaient avec d'autres pays du golfe Persique, de l'océan Indien et même d'autres régions.

L'une des pièces maîtresses est la reconstitution grandeur nature d'un bateau Magan de l'âge du bronze, construit avec des roseaux et des cordes en fibre de palmier. Magee et son équipe ont navigué à bord de ce bateau pendant deux jours sur les eaux du golfe Persique.

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Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a d'illustres voisins, dont le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena. (Fourni)

Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a pour voisins illustres le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena.

"J'aime à penser que chacun de ces musées et institutions est sa propre étoile et qu'en les combinant, ils forment une constellation qui peut être lue de manière cohérente aussi bien ensemble qu'individuellement", a déclaré M. Magee.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com