Borne en visite à La Réunion au chevet du «  quotidien » de ses habitants

"Vous avez dû remarquer que j'avais eu un agenda parlementaire un peu chargé. C'est la première fois que je peux dégager un temps suffisant" pour une visite outre-mer, a expliqué Mme Borne dans l'avion à destination de La Réunion. (AFP).
"Vous avez dû remarquer que j'avais eu un agenda parlementaire un peu chargé. C'est la première fois que je peux dégager un temps suffisant" pour une visite outre-mer, a expliqué Mme Borne dans l'avion à destination de La Réunion. (AFP).
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Publié le Jeudi 11 mai 2023

Borne en visite à La Réunion au chevet du «  quotidien » de ses habitants

  • Juste avant son départ mercredi soir, elle a célébré à Paris la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions
  • Entre cérémonies et entretiens officiels, séquences dédiées à l'écologie, au logement, à l'emploi ou à l'agriculture, un intense programme attend la Première ministre

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Élisabeth Borne a entamé jeudi son premier déplacement outre-mer, à La Réunion, où elle restera jusqu'à samedi pour "comprendre" et "répondre" aux "préoccupations quotidiennes" des habitants, sur fond de contestation annoncée des oppositions.

L'avion de la Première ministre a atterri à 07h23 locales (05h23 françaises) à Saint-Denis-de-la-Réunion. Le cortège a quitté la zone aéroportuaire sous un imposant dispositif policier, évitant les quelque dizaines de manifestants, certains munis de casseroles, qui attendaient son arrivée.

Après un dépôt de gerbe au Monument aux morts de Saint-Denis, la Première ministre visitera un projet de basculement des eaux (aqueduc souterrain) et inaugurera une maison France Service dans la commune de Salazie, au centre de l'île, avant de rencontrer l'après-midi plusieurs élus et acteurs économiques.

Juste avant son départ mercredi soir, elle a célébré à Paris la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions, une question qui reste sensible outre-mer.

Entre cérémonies et entretiens officiels, séquences dédiées à l'écologie, au logement, à l'emploi ou à l'agriculture, un intense programme attend la Première ministre pour cette visite de trois jours dans l'océan Indien, qu'elle effectue avec quatre ministres Christophe Béchu (Transition écologique), Marc Fesneau (Agriculture), Olivier Klein (Logement) et Jean-François Carenco (Outre-mer).

"Le fil rouge, c'est vraiment la vie quotidienne, les préoccupations des habitants de l'île et comment on répond à toutes ces préoccupations", explique-t-on à Matignon.

"Vous avez dû remarquer que j'avais eu un agenda parlementaire un peu chargé. C'est la première fois que je peux dégager un temps suffisant" pour une visite outre-mer, a expliqué Mme Borne dans l'avion à destination de La Réunion.

Casseroles 

Une volonté affichée, également, d'aller au contact de la population dans un contexte de contestation persistante de la réforme des retraites et de déplacements officiels perturbés.

La tâche s'annonce délicate pour la cheffe du gouvernement à La Réunion où les syndicats et La France insoumise ont lancé des appels à protester, casseroles en main, tout au long de la visite.

Aucune interdiction de manifester n'est envisagée à ce stade. "La Première ministre vient pour aller à la rencontre des Réunionnais", insiste-t-on rue de Varenne.

Sans majorité absolue à l'Assemblée, fragilisée par l'utilisation du 49.3 sur les retraites, Élisabeth Borne affronte une équation politique des plus incertaines, nantie d'une nouvelle feuille de route gouvernementale imposante et mouvante -l'exécutif a une nouvelle fois changé de calendrier sur le volet immigration- et d'une clause de revoyure présidentielle fixée au 14 juillet.

C'est cette feuille de route, qui s'étend au delà des "cent jours" décrétés par le chef de l’État, que Mme Borne exposera à La Réunion. En amont d'un Comité interministériel sur l'outre-mer prévu "dans les prochaines semaines", selon Matignon.

Dans ce département français de l'océan Indien, où selon l'Insee, 36% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté et où les pensions sont les plus faibles de France, la réforme des retraites a soulevé un fort mécontentement. Le 31 janvier, 10.000 personnes avaient répondu à l'appel à manifester lancé par l'intersyndicale locale.

Inflation 

La mobilisation dans la rue a ensuite diminué au fil des rassemblements. "13 jours de grève et donc 13 jours sans être payé, ce n'est pas supportable pour beaucoup de travailleurs" explique Joël Dalleau, secrétaire général de la CFDT.

Selon l'Insee, l'inflation a atteint 3,9% en un an sur l'île. Sur la même période les produits alimentaires ont augmenté de 1,6%. Ces hausses sont enregistrées alors que les prix étaient déjà en moyenne 37% plus élevés qu'en Métropole.

Quelque 230.000 des 860.000 habitants de La Réunion perçoivent le RSA (revenu de solidarité active). Au cours de son déplacement, Élisabeth Borne visitera notamment l'agence Pôle Emploi de Saint-Leu-Les Trois Bassins. L'île fait partie des départements expérimentant la réforme France Travail visant à renforcer l'accompagnement des bénéficiaires.

En revanche, selon Matignon, pas d'incursion prévue à Mayotte où se poursuit l'opération "Wuambushu" menée par les autorités françaises pour déloger des bidonvilles des sans-papiers en grande majorité venus des îles voisines des Comores.

Une visite, a fortiori primo-ministérielle, étant "la dernière chose dont les fonctionnaires engagés sur le terrain ont besoin" dans ces circonstances, explique-t-on à Matignon.


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.