Ukraine et secteur bancaire au menu des ministres des Finances du G7 au Japon

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s'exprime lors d'une conférence de presse lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 à Toki Messe à Niigata le 11 mai 2023. (Photo Shuji Kajiyama / POOL / AFP)
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s'exprime lors d'une conférence de presse lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 à Toki Messe à Niigata le 11 mai 2023. (Photo Shuji Kajiyama / POOL / AFP)
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Publié le Jeudi 11 mai 2023

Ukraine et secteur bancaire au menu des ministres des Finances du G7 au Japon

  • La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen fait le déplacement malgré le contexte difficile à Washington, avec les négociations sur le relèvement de la dette publique américaine toujours dans l'impasse, menaçant les Etats-Unis d'un défaut
  • Mme Yellen devrait rappeler jeudi lors d'une conférence de presse la volonté des membres du G7 de soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire

NIIGATA: Le soutien à l'Ukraine en guerre devrait dominer l'agenda des grands argentiers des pays du G7 réunis à partir de jeudi au Japon, mais une ribambelle d'autres sujets les attendent, comme l'inflation toujours élevée et les tensions du secteur bancaire.

Les ministres des Finances et les banquiers centraux du G7, ainsi que de grandes institutions financières mondiales comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, ont rendez-vous pour trois jours d'échanges à Niigata (centre du Japon), dernière grande étape avant le sommet des dirigeants du G7 à Hiroshima (ouest) en fin de semaine prochaine.

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen fait le déplacement malgré le contexte difficile à Washington, avec les négociations sur le relèvement de la dette publique américaine toujours dans l'impasse, menaçant les Etats-Unis d'un défaut de paiement dès début juin.

Le président américain Joe Biden n'a pas exclu mardi d'annuler sa tournée prévue en Asie- Pacifique devant démarrer par le sommet du G7 à Hiroshima, si le blocage sur la dette au Congrès persistait d'ici là.

Mme Yellen devrait rappeler jeudi lors d'une conférence de presse la volonté des membres du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada) de soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire et de renforcer l'efficacité de leurs sanctions contre la Russie.

"Cette année, un élément central de notre stratégie consiste à prendre de nouvelles mesures pour empêcher la Russie de se soustraire à nos sanctions" selon des extraits du discours de Mme Yellen communiqués en amont par le département du Trésor.

La réunion de Niigata pourrait aboutir à de nouvelles actions centrées sur des pays tiers

contournant les sanctions contre la Russie, "à commencer par la Chine", pense John Kirton, directeur du Groupe de recherche sur le G7 de l'université de Toronto (Canada), interrogé par l'AFP.

- Supervision bancaire plus "intrusive"? -

La Commission européenne vient d'ailleurs d'emboîter le pas aux Etats-Unis en soumettant aux Etats membres de l'UE un onzième paquet de mesures restrictives contre Moscou, destiné à éviter le contournement des sanctions européennes.

Bruxelles propose entre autres de viser pour la première fois huit entreprises chinoises et hongkongaises, accusées de réexporter des biens sensibles vers la Russie.

Les récentes turbulences dans le secteur bancaire aux Etats-Unis et en Europe et les moyens pour les contenir devraient être un autre sujet dominant à Niigata, a expliqué cette semaine le ministre japonais des Finances Shunichi Suzuki.

Des divergences pourraient cependant apparaître entre les Etats-Unis et les Européens du G7, plus enclins à renforcer la règlementation pour éviter des paniques bancaires ("bank run") accélérées par les nouvelles technologies, selon M. Kirton.

La supervision bancaire doit être plus "intrusive" pour prévenir de telles crises, a plaidé la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde dans un entretien au quotidien économique japonais Nikkei diffusé mercredi.

La lutte contre l'inflation élevée sans faire dérailler l'économie, le soutien aux pays en voie de développement, les cryptomonnaies ou encore la finance pour la transition énergétique et contre les risques climatiques seront aussi au menu de la réunion de Niigata.

Le Japon est particulièrement désireux de convier d'autres pays aux réunions du G7 sous sa présidence cette année. Outre la participation en ligne du ministre ukrainien des Finances, les ministres des Finances de l'Inde, de l'Indonésie et du Brésil seront présents à Niigata, comme leurs homologues de Corée du Sud et de Singapour.

Cette ouverture du G7 est aussi perçue comme une tentative de contrebalancer la propre influence de la Russie et surtout de la Chine dans diverses régions du monde.

Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire n'a pas fait le déplacement au Japon, ayant été retenu par un agenda chargé en France.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.