Chômage, retraites, salaires: De nouvelles mesures sociales en Algérie

Selon les informations recueillies auprès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, ce plan a pour objectif de mieux accompagner les jeunes vers le marché du travail. (Photo fournie).
Selon les informations recueillies auprès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, ce plan a pour objectif de mieux accompagner les jeunes vers le marché du travail. (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 11 mai 2023

Chômage, retraites, salaires: De nouvelles mesures sociales en Algérie

  • Fonctionnaires, enseignants, retraités et jeunes chômeurs sont concernés par une augmentation graduelle des salaires, pensions de retraite et allocations chômage entre 2023 et 2024
  • Djaafar Abdelli, directeur général de la Caisse nationale des retraites, a déclaré devant les directeurs centraux de son organisme que plus de 3,4 millions de retraités bénéficieront d’une augmentation de leur pension dès juin 2023

PARIS: Le chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, œuvre à concrétiser les directives annoncées lors du Conseil des ministres du 25 décembre 2022. Il s’agit de prendre des mesures en faveur des personnes les plus vulnérables socialement et d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Ainsi, de nouvelles mesures sociales seront appliquées dans les prochaines semaines.

Fonctionnaires, enseignants, retraités et jeunes chômeurs, dont les diplômés de l’enseignement supérieur, sont concernés par une augmentation graduelle des salaires, pensions de retraite et allocations chômage entre 2023 et 2024. Abdelaziz Fayed, directeur général du budget au ministère des Finances, indique que la hausse des salaires de 2,8 millions de fonctionnaires, évaluée selon les catégories entre 4 000 et 8 500 dinars (1 dinar algérien = 0,0067 euro), sera appliquée entre 2023 et 2024 et qu’une enveloppe de 350 milliards de dinars sera consacrée en 2023 aux augmentations des bas salaires, notamment dans l’enseignement, le médical et le paramédical.

Valorisation

Pour les personnes sans emploi, les allocations chômage passeront de 13 000 à 15 000 dinars. Selon les informations recueillies auprès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, ce plan a pour objectif de mieux accompagner les jeunes vers le marché du travail. Ainsi, une plate-forme numérique a été créée afin d’améliorer la coordination entre les différents acteurs, dont ceux qui sont chargés de la formation professionnelle et des métiers.

Le directeur général de l’emploi et de l’insertion au ministère de tutelle, Mohamed Charaf-Eddine Boudiaf, confirme que plus de 75 000 bénéficiaires de l’allocation chômage sont inscrits dans des centres de formation professionnelle afin d’acquérir des compétences nécessaires à l’insertion dans le monde du travail. Il ajoute que plus de 100 000 places pédagogiques ont été mises en place pour répondre aux besoins de formation.

Le directeur général de l’emploi et de l’insertion au ministère de tutelle, Mohamed Charaf-Eddine Boudiaf, confirme que plus de 75 000 bénéficiaires de l’allocation chômage sont inscrits dans des centres de formation professionnelle afin d’acquérir des compétences nécessaires à l’insertion dans le monde du travail.

Pensions de retraite

Le 3 mai 2023, Djaafar Abdelli, le directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR), a déclaré devant les directeurs centraux de son organisme que plus de 3,4 millions de retraités bénéficieront d’une augmentation de leur pension à partir du mois de juin 2023.

Selon lui, «les augmentations seront appliquées avec effet rétroactif à partir de mai 2023». Il précise que la revalorisation des pensions de moins de 20 000 dinars sera de 5%, et de 4% pour les retraites entre 20 000 et 50 000 dinars. Quant aux pensions supérieures à 50 000 dinars, elles seront augmentées de 3%. M. Abdelli rappelle que ces décisions «réaffirment le maintien du caractère social de l’État consacré par la Constitution de 2020, visant à améliorer le niveau de vie des citoyens en général et des retraités en particulier».

Mécanismes de gestion

Le directeur de la CNR précise que des mécanismes de gestion ont été établis afin d’assurer les missions en réduisant pour les ayants droit les contraintes liées aux délais d’attente. Selon lui, des solutions numériques ont été mises en œuvre afin de permettre aux retraités de bénéficier des prestations à distance.

algerie
Fayçal Bentaleb, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. (Photo fournie).

De son côté, Fayçal Bentaleb, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a indiqué devant la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation de l’Assemblée populaire nationale (APN) qu’un projet de loi visant la révision de la pension minimale à 100% du salaire national minimum garanti (SNMG), au lieu de 75% actuellement, est en cours d’élaboration.

«Ce projet de loi intervient en application des recommandations du chef de l'État, énoncées lors du Conseil des ministres du 25 décembre 2022, en vue d'améliorer le pouvoir d'achat et de sauvegarder la dignité des retraités, en leur garantissant un revenu décent, à travers l'augmentation du montant de leurs pensions de retraite», a-t-il certifié devant les députés.


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.