Géopolitique régionale et relations bilatérales au menu de la visite d’État de Sissi en France

Le partenariat franco-égyptien s’inscrit dans la durée, affirme la source de l’Élysée, et a pour «vocation première de travailler à la stabilité de cette région volatile». (AFP)
Le partenariat franco-égyptien s’inscrit dans la durée, affirme la source de l’Élysée, et a pour «vocation première de travailler à la stabilité de cette région volatile». (AFP)
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Publié le Samedi 05 décembre 2020

Géopolitique régionale et relations bilatérales au menu de la visite d’État de Sissi en France

  • La visite d’État d’Abdel Fattah al-Sissi prévoit la rencontre du maréchal avec une série de personnalités, comme le ministre des Affaires étrangères, la maire de Paris, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat
  • Les entretiens des deux présidents porteront sur une large palette de sujets d’intérêt commun dans la région. Lutte contre le terrorisme, Libye, Méditerranée orientale ou encore conflit israélo-palestinien seront au centre des discussions

PARIS: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi entame dimanche une visite d’État en France, qui fait suite à celle qui a été effectuée par le président français en Égypte en janvier 2014. Selon une source de l’Élysée, la rencontre aura pour objectif de marquer l’importance du partenariat entre les deux pays. Elle s’inscrit dans le cadre d’une crise sanitaire mondiale qui frappe particulièrement l’Égypte.

Le partenariat franco-égyptien s’inscrit dans la durée, affirme la source de l’Élysée, et a pour «vocation première de travailler à la stabilité de cette région volatile», dans un contexte international mouvant, avec l’élection récente de Joe Biden à la présidence des États-Unis.

Les entretiens des deux présidents porteront sur une large palette de sujets d’intérêt commun «sur lesquels nous travaillons ensemble», affirme encore la source. La question de la lutte contre le terrorisme dans la région et dans le Sahel figurera au menu des discussions des deux hommes. «La Libye est un dossier sur lequel nous travaillons avec les Égyptiens, le but étant d’assurer un cadre de stabilité et le départ des forces étrangères», en particulier les Russes, les Turcs et divers mercenaires présents sur le sol libyen. Les deux hommes feront également le point sur les «les évolutions récentes positives», dont le récent cessez-le-feu et le forum de dialogue politique inter-libyen actuellement en cours.

Des visions communes

Il sera également question de la situation en Méditerranée orientale, où «la France et l’Égypte partagent une même volonté et travaillent pour faire de la Méditerranée un espace de coopération, dans lequel les souverainetés des différents États sont respectées». Force est de constater que la politique turque, qualifiée d’agressive par la France, s’invitera dans les discussions, que cela concerne son rôle en Méditerranée ou en Libye, pays dans lequel elle a envoyé des mercenaires.

Les entretiens géopolitiques entre Macron et Al-Sissi évoqueront par ailleurs le conflit israélo-palestinien, où les deux pays «ont des positions convergentes», selon la source élyséenne, les deux hommes partant «du constat que le problème n’est pas réglé et qu’ils sont tous les deux attachés à la solution à deux États.». D’autres thématiques seront abordées comme la crise au Liban, ou la situation en Iran et en Irak.

Il s’agira aussi sur le plan bilatéral «de travailler au renforcement de nos relations dans des secteurs où elles sont déjà fortes»,  indique la source, qui mentionne plus particulièrement des accords prévus dans le domaine de la protection sociale, de l’énergie et de la coopération universitaire.

Les deux présidents auront l’occasion de revenir sur la question de l’islamisme et Macron fera «les mises au point qui s’imposent et donnera si nécessaire des explications» à ce sujet. Les deux présidents ont la même position concernant la lutte contre l’islam politique, mais le président égyptien avait critiqué la publication par Charlie Hebdo des caricatures du Prophète.

Le programme de cette visite d’État commencera par une rencontre et un dîner avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Le lendemain, une cérémonie d’accueil officielle sera organisée à l’Hôtel des Invalides, et le président égyptien sera reçu au palais de l’Élysée pour un entretien avec le président Emmanuel Macron, avant de rencontrer Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale. Lors de sa tournée dans la capitale, il s’entretiendra également avec Anne Hidalgo, la maire de Paris, puis reviendra à l’Élysée pour un dîner d’État avec son homologue français. 

Le programme  comportera aussi une visite à la Cité internationale universitaire ou Al-Sissi assistera à la pose de la première pierre de la Maison de l’Égypte. Par la suite, un déjeuner sera organisé avec le Premier ministre, Jean Castex, puis avec le président du Sénat, Gérard Larcher.

 


Gaza: l'armée israélienne annonce la remise de trois dépouilles d'otages à la Croix-Rouge

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
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  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui prévoit des échanges de dépouilles.

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne.

 

 


A Gaza, des enfants reprennent les cours après deux ans de guerre

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
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  • Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive
  • Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles

GAZA: Des élèves de l'école Al Hassaina à Nousseirat,  dans le centre de la bande de Gaza, viennent de reprendre les cours malgré les destructions dans le territoire palestinien, où l'ONU a annoncé rouvrir progressivement des établissements, a constaté samedi l'AFPTV.

Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive, après deux ans de guerre dévastatrice délenchée par l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023.

Le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré sur X mardi que plus de 25.000 écoliers avaient déjà rejoint les "espaces d'apprentissage temporaires" de l'agence, tandis qu'environ 300.000 d'entre eux suivraient des cours en ligne.

Dans l'école Al Hassaina, des images de l'AFPTV ont montré dans la matinée des jeunes filles se rassemblant dans la cour en rang pour pratiquer des exercices en clamant "Vive la Palestine!"

Environ 50 filles se sont ensuite entassées dans une salle de classe, assises à terre sans bureaux, ni chaises.

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là.

Pendant la guerre entre Israël et le Hamas, cette école, comme de nombreuses autres installations de l'UNRWA, s'était transformée en refuge pour des dizaines de familles.

Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles.

Une autre salle de classe accueillait un nombre similaire d'adolescentes, presque toutes portant des hijabs et également assises au sol, cahiers posés sur leurs genoux.

Warda Radoune, 11 ans, a déclaré avoir hâte de reprendre sa routine d'apprentissage. "Je suis en sixième maintenant, mais j'ai perdu deux années de scolarité à cause du déplacement et de la guerre", a-t-elle confié à l'AFP.

"Nous reprenons les cours lentement jusqu'à ce que l'école soit à nouveau vidée (des déplacés), et que nous puissions continuer à apprendre comme avant", a-t-elle ajouté.

"Alors que l'UNRWA travaille à ouvrir davantage d'espaces d'apprentissage temporaires dans les abris, certains enfants sont contraints d'apprendre sur des escaliers, sans bureaux ni chaises. Trop d'écoles sont en ruines", a pointé cette semaine l'UNRWA sur X.

Le directeur régional Moyen-Orient d'Unicef, Edouard Beigbeder, avait souligné fin octobre à l'AFP que la communauté humanitaire était engagée dans une "course contre la montre" pour "remettre l'éducation au centre des priorités" à Gaza, au risque sinon d'y laisser une "génération perdue".


Israël menace d'intensifier les attaques contre le Hezbollah dans le sud du Liban

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.  L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé. L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah
  • A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer"

JERUSALEM: Israël a menacé dimanche d'intensifier ses attaques au Liban contre le Hezbollah, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé de tenter de se "réarmer", exhortant Beyrouth à tenir ses engagements de le désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le mouvement pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions libanais du Hezbollah et d'occuper cinq positions frontalières dans le sud du Liban.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah.

"L'engagement du gouvernement libanais à désarmer le Hezbollah et le chasser du sud du Liban doit être pleinement tenu", a d'abord déclaré dans un communiqué le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirmant que le groupe "joue avec le feu" et que "le président libanais traîne des pieds".

"Nous ne tolèrerons aucune menace contre les habitants du nord" d'Israël, a-t-il ajouté.

A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer".

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", a-t-il averti.

"Nous ne permettrons pas au Liban de redevenir un nouveau front contre nous et nous agirons comme il faudra".

Des milliers d'Israéliens vivant près de la frontière nord avaient dû évacuer leurs domiciles pendant des mois, après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël à la suite de la guerre déclenchée à Gaza en octobre 2023.

Les tirs de roquette du mouvement chiite avaient provoqué un conflit de plus d'un an, culminant par deux mois de guerre ouverte avant la conclusion d'un cessez-le-feu fin 2024.

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent, invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.

Raid meurtrier et nouvelle frappe 

L'armée israélienne a intensifié ses attaques contre des cibles du Hezbollah ces derniers jours.

Jeudi, elle a mené un raid meurtrier dans le sud du Liban, poussant le président libanais, Joseph Aoun, à ordonner à l'armée de faire face à de telles incursions.

M. Aoun avait appelé à des négociations avec Israël à la mi-octobre, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu à Gaza, parrainé par le président américain Donald Trump.

Il a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de dialogue en intensifiant ses attaques, avant qu'une nouvelle frappe israélienne ne tue quatre personnes samedi dans le sud du pays, dans le district de Nabatiyeh.

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.

L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah.

"Le terroriste était impliqué dans le transfert d'armes et dans les tentatives de reconstitution des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle indiqué, précisant que trois autres membres du groupe avaient été tués.

"Les activités de ces terroristes constituaient une menace pour l'Etat d'Israël et ses civils, ainsi qu'une violation des accords entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

La veille, elle avait annoncé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement.

A Nabatiyeh, des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche pour rendre hommage aux cinq membres du Hezbollah tués, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les participants lançaient des pétales de fleurs sur les cercueils, recouverts du drapeau du Hezbollah, en scandant: "Mort à Israël, mort à l'Amérique".

"Voici le prix que le Sud (du Liban) paie chaque jour", a déclaré à l'AFP Rana Hamed, la mère de l'un des cinq hommes tués. "Nous savons qu'Israël est notre ennemi depuis des décennies."

L'émissaire américain, Tom Barrack, a exhorté samedi le Liban à engager des pourparlers directs avec Israël, affirmant que si Beyrouth franchissait le pas, les Etats-Unis pourraient faire "pression sur Israël pour qu'il se montre raisonnable".