En Arabie saoudite, l’égalité hommes-femmes signifie une très forte hausse du PIB

Dr Khaled Al-Dhaher, directeur général d’Accenture en Arabie saoudite, et Dawn Metcalfe, auteure et conseillère en culture d'entreprise. (Accenture/Photo fournie)
Dr Khaled Al-Dhaher, directeur général d’Accenture en Arabie saoudite, et Dawn Metcalfe, auteure et conseillère en culture d'entreprise. (Accenture/Photo fournie)
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Publié le Samedi 05 décembre 2020

En Arabie saoudite, l’égalité hommes-femmes signifie une très forte hausse du PIB

  • L'innovation et la productivité bénéficient des réformes sur le lieu de travail, selon le rapport
  • Les entreprises saoudiennes qui ont plus d'égalité entre les hommes et les femmes obtiennent de meilleurs résultats

DJEDDAH: La création de l'environnement du travail avec une véritable égalité entre les employés de sexe masculin et féminin encouragera l'innovation et la productivité, et pourrait augmenter le PIB (Produit Intérieur Brut) de l'Arabie saoudite jusqu'à 400 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, selon une nouvelle étude.

Les entreprises saoudiennes qui ont plus d'égalité entre les hommes et les femmes obtiennent de meilleurs résultats dans l'ensemble, selon un rapport conjoint publié en novembre par la société mondiale de services professionnels Accenture et Al-Nahda Society, basée à Riyad, une organisation à but non lucratif dédiée à l'autonomisation socio-économique des femmes.

Le rapport intitulé «Les Femmes dans la Force de travail saoudienne» estime que les améliorations qui créent une culture d'égalité entre les sexes profitent non seulement aux femmes, mais également aux entreprises en général. Cela devrait encourager les entreprises saoudiennes à investir davantage dans la formation des femmes et à créer un environnement accueillant et solidaire, a-t-il ajouté.

Dans le cadre du rapport, Al-Nahda a constaté que beaucoup de choses ont changé au cours de la dernière décennie pour les femmes actives saoudiennes. En 2009, 14% des Saoudiennes de plus de 15 ans travaillaient principalement dans le secteur public, alors qu'elles n'occupaient que 8,5% des emplois du secteur privé. Aujourd'hui, elles représentent jusqu’à 32% du secteur privé.

La recherche a montré que dans le passé, de nombreux obstacles empêchaient les femmes d'entrer sur le marché du travail, notamment les obligations et restrictions familiales et conjugales, l'inégalité de salaires, et le manque de services de garde d'enfants et de transport abordables.

Cependant, le Royaume encourage l’autonomisation des femmes depuis l’annonce de ses objectifs pour la Vision 2030, levant l’interdiction de conduire, introduisant des programmes de garde d’enfants, et permettant aux femmes de voyager sans le consentement de leur tuteur.

Khaled Al-Dhaher, directeur général d'Accenture en Arabie saoudite, a affirmé que le leadership devait émaner des cadres supérieurs.

«En Arabie saoudite, le point de départ déterminant pour l'avancement professionnel des femmes se trouve au sommet de la hiérarchie. Notre recherche aboutit à la conclusion qu'un climat favorable de la part de la direction de l'entreprise contribuera grandement à présenter les arguments à la fois moraux et commerciaux en faveur de l'égalité des sexes», a-t-il déclaré.

«En fin de compte, une culture d'entreprise positive facilite un changement dans l'état d'esprit collectif - et, à son tour, permet une économie résiliente moins dépendante du pétrole et plus dépendante d'une génération jeune et émergente prête à saisir les opportunités illimitées de l'avenir.»

Les entreprises qui suivent ce module, où les 10% les plus élevés dans la hiérarchie se retrouvent à égalité, ont des employées dont l'ambition et le niveau de confiance sont de 23% plus élevés que la moyenne, et ont également une probabilité de 62% d'accéder à des postes de direction.

De tels environnements encouragent également l'innovation parmi les employés des deux sexes, a déclaré Al-Dhaher. Leur capacité à être créatifs est de 50% supérieure à celle des entreprises considérées comme moins égalitaires pour les femmes.

Au cours des trois dernières années, Accenture s’est efforcé de redéfinir la nouvelle structure culturelle nécessaire pour stimuler l’économie du pays. Dans une enquête menée auprès de 70 000 employés, la compagnie a trouvé cinq «actions culturelles» majeures qui peuvent aider le Royaume à créer une plus grande égalité.

«Notre analyse met en évidence trois domaines d’intervention: créer des équipes de direction plus diversifiées au niveau des sexes; fixer des objectifs sur la diversité des sexes, mesurer et partager les progrès; et créer des environnements dans lesquels les femmes «ont droit à la parole.» Dans des environnements qui combinent ces objectifs, les femmes ont 33% de plus de chances d’accéder à des postes de direction et au-delà - et leur niveau d’ambition et de confiance augmente de 7%. L'état d'esprit d'innovation des employés augmente également de 4% », a déclaré Al-Dhaher.

Protéger les femmes contre la discrimination, le harcèlement et les comportements contraires à l'éthique, et créer un environnement dans lequel elles se sentent à l'aise pour signaler de tels mauvais comportements a augmenté l'ambition et la confiance de 21% dans les compagnies où cela se produit. La probabilité d’avancement des employées a enregistré une hausse de 15%.

Parmi les autres facteurs, figurent un environnement de travail flexible pour les employés, le congé parental pour les femmes et les hommes, et l'investissement dans des programmes de formation pour les deux sexes. Selon l’enquête d’Accenture, 88% des femmes saoudiennes ont convenu qu’il était important pour elles d’obtenir la formation adéquate qui les aide à faire progresser leurs compétences, alors que seuls 25% des employeurs étaient d’accord.

Les erreurs commises par les entreprises dans ce domaine sont similaires dans le monde entier, selon l'auteure et conseillère en culture d'entreprise Dawn Metcalfe, qui travaille en tant que consultante auprès d'entreprises saoudiennes depuis plus d'une décennie. Les entreprises ont tendance à considérer quelques cas de réussite comme suffisants pour inclure les femmes dans un environnement professionnel, alors qu'il reste encore beaucoup à faire, a-t-elle affirmé.

«Nous (les entreprises) ne pensons pas aux problèmes du système en place. Nous n’agissons pas de façon suffisante pour écarter les obstacles, pour nous assurer que toutes les personnes influentes comprennent la raison pour laquelle cela est dans leur intérêt», a-t-elle confié à Arab News.

«Nous n'autonomisons pas les femmes ici. Les femmes vont bien. Nous donnons du pouvoir à un pays en veillant à ce que 50% (51% dans le monde) de ses actifs soient pleinement utilisés», a-t-elle ajouté.

Metcalfe a précisé que les défis auxquels les entreprises sont confrontées sont également universels. D’après elle, l'histoire en est le plus grand élément.

«Nous avons une longue histoire où les mêmes personnes sont toujours aux commandes. Ce sont toujours les hommes. L'ensemble du système est mis en place pour les hommes», a-t-elle affirmé.

Le changement ne peut se produire qu'une fois que plus de femmes auront accédé à des postes supérieurs, a ajouté Metcalfe. Lorsque les femmes commenceront à occuper des postes de direction, elles engageront plus de femmes, tandis que les hommes commenceront à changer leurs idées préconçues sur les femmes au travail, et seront amenés à travailler avec des collègues de sexe féminin.

«Les entreprises saoudiennes doivent agir de la même façon que toutes les autres entreprises (afin de créer pour les femmes une force de travail égalitaire et créative). Si une chose est importante dans les affaires, nous lui consacrons alors des ressources et des objectifs, et tenons les gens pour responsables.»

L'autonomisation des femmes ne s’accomplira pas en répétant de belles phrases. Metcalfe a déclaré que les entreprises devaient investir dans les femmes et augmenter la représentation des femmes dans la force de travail, en créant des budgets qui les autonomisent. Ce n'est qu'alors que l'augmentation de 400 milliards de dollars du PIB saoudien sera atteinte d'ici 2030.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com