De la prison à la renaissance artistique: Halim Ali Flowers, un Américain à Paris

L'artiste, écrivain, activiste et ambassadeur de Represent Justice Halim A. Flowers (G) et le rappeur et activiste Momolu S.K Stewart posent lors d'une séance photo à Paris le 12 mai 2023. Amis d'enfance, Halim A. Flowers et Momolu S.K Stewart ont tous deux été condamnés à la prison à vie à Washington DC. (Photo, AFP)
L'artiste, écrivain, activiste et ambassadeur de Represent Justice Halim A. Flowers (G) et le rappeur et activiste Momolu S.K Stewart posent lors d'une séance photo à Paris le 12 mai 2023. Amis d'enfance, Halim A. Flowers et Momolu S.K Stewart ont tous deux été condamnés à la prison à vie à Washington DC. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 15 mai 2023

De la prison à la renaissance artistique: Halim Ali Flowers, un Américain à Paris

  • Une quinzaine des toiles de ce quadra américain, autodidacte, issu des ghettos noirs de Washington sont exposées jusqu'à dimanche à la galerie Champop, dans le centre de Paris
  • Colorées et pleines de symboles, elles mettent en lumière les marginaux, détenus, sans-abris ou personnes souffrant de maladies mentales et s'inspirent de celles de Basquiat, à l'origine de sa passion pour la peinture

PARIS: Adolescent condamné à tort à la prison à vie, l'artiste Halim Ali Flowers, qui a collaboré à un documentaire de Kim Kardashian sur le système carcéral américain, expose ses toiles à Paris et raconte à l'AFP sa renaissance par l'art.

Une quinzaine des toiles de ce quadra américain, autodidacte, issu des ghettos noirs de Washington sont exposées jusqu'à dimanche à la galerie Champop, dans le centre de Paris. Colorées et pleines de symboles, elles mettent en lumière les marginaux, détenus, sans-abris ou personnes souffrant de maladies mentales et s'inspirent de celles de Basquiat, à l'origine de sa passion pour la peinture.

"Je dessine tous les jours parce que je n'ai commencé à peindre qu'en mars 2020, en plein confinement", ajoute l'artiste au regard lumineux, assis devant le dessin qu'il vient de réaliser au pastel gras noir, façon graff, sur fond blanc dans le studio photo de l'AFP.

Un hommage à Matisse et à tous les "fauves" passés et à venir "qui auront leur place demain dans les musées", explique l'artiste, également poète, auteur, rappeur, styliste et conférencier.

La vie n'a pas toujours été tendre pour celui qui a grandi dans les années 80, dans un univers d'extrême violence.

En 1997, à 16 ans, Halim Ali Flowers est arrêté puis condamné à deux peines de prison à perpétuité pour un meurtre qu'il n'a pas commis.

Kim Kardashian

Sa libération, rendue effective en 2019 en vertu d'une nouvelle loi sur les mineurs condamnés à perpétuité, a été documentée dans le film "The Justice Project" de la star de la télé-réalité, Kim Kardashian, qui a repris des études de droit.

C'est grâce à son intervention que l'artiste Momolu SK Stewart - l'ami d'enfance d'Halim Ali Flowers qui l'accompagne aujourd'hui à Paris - est lui aussi sorti de prison.

L'expérience d'Halim Ali Flowers a également été diffusée sur HBO dans le documentaire "Thug Life in DC", récompensé par un Emmy.

"Etre enfant et s'entendre dire qu'on est un monstre, une bête, savoir qu'on va mourir en prison après y avoir passé sa vie a été très difficile", confie-t-il.

"Mais ce qui est magnifique, c'est que quand vous êtes au fond du trou, vous ne pouvez que remonter. J'avais suffisamment d'amour pour moi pour ne pas m'abandonner. Je savais que j'étais innocent, que ma peine de prison était injuste, j'ai eu le désir et la force de me battre pour ma dignité", ajoute-t-il.

L'art, "je l'ai découvert en écoutant mon grand-père jouer du jazz. J'avais un goût personnel pour le rap et j'ai commencé à rapper librement en assemblant les mots de façon poétique", raconte-t-il.

Basquiat

"C'est en écoutant Jay Z et Jean-Michel Basquiat (également musicien, ndlr) que j'ai découvert l'art visuel. Je ne savais pas qui était Basquiat jusqu'à ce que je lise un article sur lui, car en prison on n'a ni smartphone, ni ordinateur".

"C'est quelqu'un qui s'est construit socialement en tant que Noir et voir que quelqu'un comme moi avait été révélé au monde m'a encouragé", dit-il.

Lorsqu'on l'accuse de "copier" son maître, il rétorque que la ressemblance vient du "même esprit" qu'ils "partagent".

Il considère aujourd'hui qu'il a une "mission": celle de faire de ses oeuvres un "vaccin" contre la "pandémie de manque d'amour qui touche toutes les sphères de la société".

Ceux "qui sortent de prison et dont on attend, à tort, qu'ils soient en colère et amers, qu'on considère comme des super prédateurs, peuvent devenir demain ceux qui seront dans les musées", dit-il.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
Short Url
  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Short Url
  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.