Johnny Depp accueilli parmi les stars à Cannes, malgré la polémique

L'acteur américain Johnny Depp arrive avec l'actrice française Maiwenn pour la cérémonie d'ouverture et la projection du film «Jeanne du Barry» lors de la 76e édition du Festival de Cannes, le 16 mai 2023 (Photo, AFP).
L'acteur américain Johnny Depp arrive avec l'actrice française Maiwenn pour la cérémonie d'ouverture et la projection du film «Jeanne du Barry» lors de la 76e édition du Festival de Cannes, le 16 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 17 mai 2023

Johnny Depp accueilli parmi les stars à Cannes, malgré la polémique

  • Depp a enchaîné selfies et autographes sur le tapis rouge, avant d'assister à la cérémonie d'ouverture pilotée par l'actrice Chiara Mastroianni, aux côtés de Maïwenn
  • Plusieurs organisations féministes ont fait part de leur écoeurement mardi, Osez le Féminisme appelant même au boycott du Festival

CANNES: Johnny Depp a été accueilli chaleureusement parmi les mégastars comme Uma Thurman, Michael Douglas ou Catherine Deneuve qui ont fait l'ouverture du Festival de Cannes mardi soir, nonobstant les critiques des féministes sur la réhabilitation d'une personnalité contestée.

Costume foncé, catogan et lunettes de soleil, l'ancien "Pirate des Caraïbes", banni des plateaux de tournage américains depuis les procès qui l'ont opposé à son ex-épouse Amber Heard sur fond d'accusations de violences conjugales, a retrouvé les honneurs du monde du cinéma.

Loin des images du procès et de son grand déballage, ainsi que des accusations de violences qui n'ont pas été jugées sur le fond et qu'il nie, Depp a enchaîné selfies et autographes sur le tapis rouge, avant d'assister à la cérémonie d'ouverture pilotée par l'actrice Chiara Mastroianni, aux côtés de Maïwenn.

L'actrice et réalisatrice française l'a choisi pour interpréter Louis XV dans son film "Jeanne du Barry", retenu par les organisateurs du Festival pour faire l'ouverture. Un privilège qui a suscité une levée de boucliers de féministes.

Interrogé sur le choix du film, le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, a souligné s'intéresser à Depp "comme acteur", auquel rien n'interdisait de tourner, et dont la prestation est "extraordinaire". "Je n'ai qu'une seule conduite dans la vie, la liberté de penser, de parler, d'agir dans le cadre de la loi".

Il assure n'avoir pas suivi la saga judiciaire ultra-médiatisée qui a opposé Depp à son ex-épouse. Johnny Depp a finalement remporté le procès pour diffamation qui s'est tenu aux Etats-Unis, et l'actrice a subi un torrent d'attaques misogynes sur les réseaux sociaux.

«Sentiment d'impunité»

Questionnée par l'AFP sur sa décision d'embaucher Johnny Depp, Maïwenn a expliqué avoir tourné "l'été dernier, (alors qu'il) sortait de son deuxième procès. J'avais plein d'inquiétudes, je me disais: qu'est-ce que son image va devenir ?".

Plusieurs organisations féministes ont fait part de leur écoeurement mardi, Osez le Féminisme appelant même au boycott du Festival. "Le sentiment d’impunité qui ressort (du choix de ce film en ouverture) nous glace", ont dénoncé plusieurs collectifs comme 50/50, le Lab Femmes de cinéma ou 1 000 visages.

Des acteurs et actrices français, dont Julie Gayet et Laure Calamy, ont également pris la parole, dans une tribune au journal Libération, critiquant un Festival de Cannes qui déroule "le tapis rouge aux hommes et femmes qui agressent", en référence à Johnny Depp et à Maïwenn. Cette dernière a récemment agressé le fondateur du site d'information Mediapart, Edwy Plenel, dans un restaurant.

"Le Festival envoie le message que (...) la violence est acceptable dans les lieux de création", ajoutent-ils dans ce texte également signé par Swann Arlaud (à l'affiche de "Anatomie d'une chute" de Justine Triet, en compétition).

Uma Thurman et Michael Douglas

Leur incompréhension est plus générale, six ans après le début du mouvement #MeToo, et alors qu'un lent rééquilibrage entre les sexes semble à l'œuvre dans une industrie dominée depuis toujours par les hommes. Le Festival lui-même présente un jury paritaire (hors président) et, cette année, un nombre record de sept réalisatrices est en lice pour la Palme d'or, sur un total de 21 films en compétition.

Interrogée en conférence de presse sur la présence de Johnny Depp, l'actrice Brie Larson, membre du jury, a esquivé la question. Très engagée dans #MeToo, elle s'était fait remarquer en 2017 sur la scène des Oscars en refusant d'applaudir l'acteur Casey Affleck, accusé de harcèlement sexuel.

Ces questions, lancinantes dans le monde du cinéma, n'ont pas éclipsé l'ouverture du Festival, avec son traditionnel défilé de stars, moins fourni toutefois que l'an dernier, édition anniversaire.

Parmi elles: Helen Mirren, en total look bleu ciel, de la robe aux cheveux, l'actrice chinoise Gong Li, en noir avec une robe ras du cou, Madds Mikkelsen, qui joue dans le nouvel "Indiana Jones", événement du festival, ou encore Pierre Richard, qui a égayé le casting du film de Maïwenn avec son costume bleu marine marié à une large écharpe.

Le Festival a rendu hommage à un monument de Hollywood, l'acteur Michael Douglas, qui a reçu une Palme d'or d'honneur des mains d'Uma Thurman, qui a loué une "star éternelle et un artiste lumineux".

Cette 76e édition a ensuite été déclaré officiellement ouverte par Catherine Deneuve, aux côtés de sa fille Chiara Mastroianni, après qu'elle a déclamé un poème en soutien aux Ukrainiens.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.