Manifestations Sécurité globale : scènes de vandalisme à Paris, mobilisation en baisse

Selon une source policière, ces individus étaient au nombre de 4 à 500, au pic de la manifestation parisienne, dont ils ont occupé la tête du cortège. A Paris, 42 personnes ont été interpellées, a indiqué peu après 20h la Préfecture de police.(AFP°
Selon une source policière, ces individus étaient au nombre de 4 à 500, au pic de la manifestation parisienne, dont ils ont occupé la tête du cortège. A Paris, 42 personnes ont été interpellées, a indiqué peu après 20h la Préfecture de police.(AFP°
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Publié le Dimanche 06 décembre 2020

Manifestations Sécurité globale : scènes de vandalisme à Paris, mobilisation en baisse

  • A 20h samedi, 64 personnes avaient été interpellées en France, selon la place Beauvau. Le parquet de Paris a de son côté fait état de 21 personnes placées en garde à vue, dont deux mineurs, à Paris
  • Dans la capitale, la progression du cortège a été ralentie par une série d'incidents, actes de vandalisme et autres feux sporadiques... La manifestation, partie à 14h15 de la porte des Lilas, n'a atteint son point d'arrivée, place de la République, que ve

PARIS : Voitures incendiées, mobilier urbain saccagé et vitrines endommagées : la manifestation contre la loi Sécurité globale a été émaillée de scènes de vandalisme samedi à Paris, où la mobilisation était en baisse comme dans le reste du pays. 

A 20h samedi, 64 personnes avaient été interpellées en France, selon la place Beauvau. Le parquet de Paris a de son côté fait état de 21 personnes placées en garde à vue, dont deux mineurs, à Paris. 

Dans la capitale, la progression du cortège a été ralentie par une série d'incidents, actes de vandalisme et autres feux sporadiques... La manifestation, partie à 14h15 de la porte des Lilas, n'a atteint son point d'arrivée, place de la République, que vers 18h, alors que la plupart des participants avaient déjà quitté les rangs.

Sur le chemin, au moins six voitures et un camion stationné le long de l'avenue Gambetta, dans le 20e arrondissement, ont été incendiés et plusieurs vitrines de banques et agences immobilières ont été endommagées. Des chantiers ont servi de base d'approvisionnement en projectiles divers et des incendies sporadiques ont été allumés ça et là, par des groupes vêtus de noir et très mobiles. Enfin, l'évacuation de la Place de la République en soirée s'est faite dans un climat très tendu.

Selon une source policière, ces individus étaient au nombre de 4 à 500, au pic de la manifestation parisienne, dont ils ont occupé la tête du cortège. A Paris, 42 personnes ont été interpellées, a indiqué peu après 20h la Préfecture de police.

"Les casseurs cassent la République", a réagi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à l'issue de la manifestation, faisant état de huit blessés parmi les forces de l'ordre.

"Soutien à nos policiers et nos gendarmes, une nouvelle fois très violemment pris à partie", a-t-il écrit sur son compte Twitter au moment où la manifestation était sur le point d'être dispersée. "64 interpellations (ndlr: sur l'ensemble de la France). Parmi les blessés, 8 forces de l’ordre. Leur courage et leur honneur forcent le respect de tous."

Un pompier a également été blessé par un jet de projectile à Paris, a-t-on appris de source policière.

Près de 90 rassemblements étaient programmés en France et des incidents ont également été signalés à Lyon, Dijon ou encore à Nantes, où cinq membres des forces de l'ordre ont été blessés dont l'un par un cocktail Molotov selon la préfecture de Loire-Atlantique.  

Ces rassemblements ont réuni 52.350 personnes sur l'ensemble du territoire, dont 5.000 personnes à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. Aucun chiffre côté organisateurs n'était disponible en fin de soirée.

La première journée de mobilisation contre la loi Sécurité globale avait mobilisé samedi dernier entre 133.000 personnes, dont 46.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur et 500.000 selon les organisateurs.

Initialement prévue comme un rassemblement syndical contre la précarité, traditionnellement organisé par la CGT le premier samedi de décembre, la journée a vu s'agréger la contestation contre les violences policières et la proposition de loi Sécurité globale.

Le texte est accusé par ses détracteurs de porter atteinte "à la liberté de la presse, à la liberté d'expression et à la liberté de manifester", et aussi d'instaurer "des outils de surveillance de masse". La défiance à son encontre a été renforcée par le passage à tabac filmé du producteur de musique Michel Zecler par des policiers, le 21 novembre.

 

Une concession

Le gouvernement n'a à ce jour annoncé qu'une concession: la réécriture de l'article 24, le plus polémique, encadrant l'image des policiers. La coordination réclame son retrait pur et simple, avec les articles 21 et 22 du texte, et conteste le "nouveau schéma national du maintien de l'ordre (SNMO)" qui limite la couverture médiatique des manifestations.

Accusé de multiplier les mesures "liberticides", Emmanuel Macron s'est adressé directement aux jeunes, très présents dans les manifestations, dans un entretien au média en ligne Brut vendredi. "Je ne peux pas laisser dire qu'on réduit les libertés en France", a affirmé le président de la République. "C'est un grand mensonge. On n'est pas la Hongrie ou la Turquie."

Le chef de l'Etat a prôné l'apaisement, en dénonçant à la fois les violences de certains policiers et celles commises contre les forces de l'ordre, notamment lors des manifestations de samedi dernier. 

"Je n'ai pas de problème à répéter le terme de violences policières mais je le déconstruis", car "c'est devenu un slogan pour des gens qui ont un projet politique", notamment "l'extrême gauche" selon lui.

- "Policiers floutés, justice aveugle" -

M. Macron a également expliqué vouloir regarder en face la question des contrôles au faciès. Il a promis le lancement en janvier d'une plate-forme nationale de signalement des discriminations, gérée par l'Etat, le Défenseur des droits et des associations. Les caméras-piétons pour les policiers seront parallèlement généralisées.

Des propos qui ont fait bondir les principaux syndicats de gardiens de la paix (Alliance, Unité SGP et Unsa-Police), qui ont appelé samedi à cesser les contrôles d'identité.

Au-delà de Paris, des rassemblements ont également eu lieu ailleurs en France, notamment à Toulouse --200 personnes contre la précarité puis un millier selon la préfecture contre la loi sécurité globale--, Marseille (2.600 personnes), Lille (1.500, selon la préfecture, 5.000 selon la CGT) et à Rennes, où ils étaient environ un millier selon la CGT, dont Francis, enseignant, venu "pour la liberté et pour que les policiers respectent la loi". 

A Strasbourg, les manifestants étaient environ un millier, dont Benoit, cheminot alsacien de 38 ans, dont la pancarte proclamait: "On veut des gardiens de la paix formés, pas des cowboys frustrés". "Policiers floutés, justice aveugle", a-t-on pu entendre à Lyon où quelque 5.000 personnes ont manifesté. 

 


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.