France: le 82ème prix Albert Londres décerné à Allan Kaval du Monde

C'est la troisième année consécutive qu'un journaliste du Monde remporte le «Pulitzer français», après Benoît Vitkine (correspondant à Moscou) et Elise Vincent (spécialiste du terrorisme djihadiste). (AFP)
C'est la troisième année consécutive qu'un journaliste du Monde remporte le «Pulitzer français», après Benoît Vitkine (correspondant à Moscou) et Elise Vincent (spécialiste du terrorisme djihadiste). (AFP)
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Publié le Samedi 05 décembre 2020

France: le 82ème prix Albert Londres décerné à Allan Kaval du Monde

  • Ce sont ses articles sur l'«enfer syrien», publiés en octobre 2019, qui ont valu à ce spécialiste du Moyen-Orient la reconnaissance du jury, séduit notamment par «ses portraits empreints d'humanité», conjugués «avec une analyse pertinente qui aide à la co
  • Le 4ème prix du Livre a lui été remis à l'écrivain voyageur de 38 ans Cédric Gras pour «Alpinistes de Staline» (éditions Stock), fruit d'une enquête de deux ans sur le destin des frères Abalakov, qui ont gravi des sommets à la gloire du pouvoir soviétique

PARIS : Le 82ème prix Albert Londres, récompense la plus prestigieuse du journalisme francophone, a été attribué samedi à Allan Kaval, reporter du journal le Monde grièvement blessé début octobre au Nagorny Karabakh, pour une série de reportages sur la Syrie, a annoncé l'association.

Le journaliste de 31 ans était toujours hospitalisé en soins de suite à Paris samedi, deux mois après avoir été victime d'un bombardement au Nagorny Karabakh (ou Haut Karabakh), enclave séparatiste d'Azerbaïdjan à majorité arménienne, au centre d'un conflit meurtrier cet automne.

Ce sont ses articles sur l'«enfer syrien», publiés en octobre 2019, qui ont valu à ce spécialiste du Moyen-Orient la reconnaissance du jury, séduit notamment par «ses portraits empreints d'humanité», conjugués «avec une analyse pertinente qui aide à la compréhension», d'après le communiqué de l'association Albert Londres.  

Son reportage sur «la mort lente des prisonniers dijahistes» dans le nord-est de la Syrie, plongée bouleversante et dérangeante dans un centre géré par des forces kurdes où s'entassent des combattants ou partisans de l'Etat islamique, lui avait déjà permis en octobre de remporter le prix Bayeux des correspondants de guerre et le prix Ouest-France Jean Marin.

 «Travail d'équipe»

«C'est un immense honneur», a réagi Allan Kaval, contacté par l'AFP. «Mais derrière chaque reportage il y a une dizaine de personnes qui restent dans l'anonymat et qui sont pourtant absolument essentielles, c'est vraiment un travail d'équipe», a-t-il souligné, citant notamment la photographe Laurence Geai qui l'a accompagné en Syrie.

C'est la troisième année consécutive qu'un journaliste du Monde remporte le «Pulitzer français», après Benoît Vitkine (correspondant à Moscou) et Elise Vincent (spécialiste du terrorisme djihadiste). 

Le 36e prix de l'audiovisuel a quant à lui consacré les réalisateurs Sylvain Louvet (38 ans) et Ludovic Gaillard (40 ans), pour leur documentaire «Sept milliards de suspects», qui met en lumière les dangers de la surveillance de masse, de Nice à la Chine en passant par Israël, diffusé en avril sur Arte.

Reconnaissance faciale, drones...»Sous couvert de lutte contre le terrorisme, ces techniques de surveillance ont fleuri un peu partout à une vitesse folle», a résumé Sylvain Louvet auprès de l'AFP, soulignant la «résonance» de son film avec l'actualité, voire son caractère «prophétique». 

Selon lui, la pandémie a accéléré ce processus, avec par exemple les applications de traçage des malades. Ou certaines dispositions de la loi «Sécurité globale» contre laquelle se déroulaient plusieurs manifestations samedi en France, notamment à l'appel des syndicats de journalistes.  

 «Nécessité du témoignage»

Le 4ème prix du Livre a lui été remis à l'écrivain voyageur de 38 ans Cédric Gras pour «Alpinistes de Staline» (éditions Stock), fruit d'une enquête de deux ans sur le destin des frères Abalakov, qui ont gravi des sommets à la gloire du pouvoir soviétique avant de subir les purges staliniennes.

Russophone, l'auteur a «pu avoir accès aux archives» du KGB «mais la mémoire officielle est encore très ambigüe», comme l'illustre «le contraste incroyable entre le statut de héros de propagande» des frères Abalakov et «les heures sombres qu'ils ont connues», a-t-il expliqué à l'AFP.

Face à un palmarès entièrement masculin, Hervé Brusini, le président du jury composé d'une vingtaine d'anciens lauréats, a évoqué auprès de l'AFP «une préoccupation évidente» concernant la représentation des femmes. Les moyens d'action restent à définir, a ajouté celui qui a succédé à Annick Cojean cet été.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 3.000 euros pour chacun des lauréats, qui doivent avoir moins de 41 ans.

Crise sanitaire oblige, la cérémonie de remise des prix, décalée de novembre à décembre, se tenait sans public au théâtre de l'Alliance française à Paris, sous la forme d'un «Live magazine» retransmis en direct sur les réseaux sociaux. 

L'occasion de «célébrer la liberté, l'engagement du journalisme», et la «nécessité du témoignage par tout moyen, par l'écrit comme par l'image», selon Hervé Brusini, au moment où des atteintes à la liberté de la presse sont dénoncées dans la rue. 

 


Rami Al-Ali intègre la haute couture à Paris

Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
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  • Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris
  • Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001

DUBAÏ : Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris, étouffant ses larmes à la fin d’un défilé de pièces délicatement taillées.

Travaillant dans une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le créateur a exploré le volume, la texture et la structure avec une approche architecturale affirmée.
Les silhouettes structurées, aux coupes asymétriques, étaient adoucies par des drapés élégants ou des ornements délicats.

Les robes longues en organza et mousseline de soie jouaient sur la fluidité, avec une transparence subtile leur conférant une qualité éthérée. Broderies à la main, tulle plissé et smocks complexes ont ajouté profondeur et intérêt visuel à l’ensemble.

Plusieurs modèles comportaient des détails tissés ou en treillis, que ce soit sur des panneaux entiers ou en touches décoratives, mettant en valeur la virtuosité artisanale. D'autres créations remarquables exploraient des volumes sculpturaux : une robe s’ouvrait en plis façon éventail, une autre adoptait des couches en cascade.

L’entrée d’Al-Ali dans le calendrier parisien marque une étape majeure, signifiant son accession au cercle le plus élitiste de la mode. Pour obtenir la désignation officielle de « haute couture », les maisons doivent satisfaire à des critères stricts, définis par la loi française.

« Une étape historique, célébrant le dévouement de toute une vie à l’artisanat, à la culture et à l’expression créative, enracinée dans l’héritage et portée par une vision », a posté la maison de couture sur Instagram à l’annonce de sa participation.

Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001.

Ses créations ont séduit de nombreuses célébrités, parmi lesquelles Amal Clooney, Eva Longoria, Jennifer Lopez ou encore Jessica Chastain.

Son travail est salué pour sa capacité à fusionner les influences moyen-orientales et occidentales : des silhouettes fluides enrichies de détails ludiques et raffinés, entre tradition et modernité.

Al-Ali rejoint ainsi un cercle restreint de créateurs arabes figurant au calendrier officiel, aux côtés de Georges Hobeika, Elie Saab, Zuhair Murad et Mohammed Ashi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com