Grèce: Kyriakos Mitsotakis, un conservateur libéral venu du monde de la finance

Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre et chef du parti Nouvelle Démocratie (Photo, AFP).
Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre et chef du parti Nouvelle Démocratie (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 22 mai 2023

Grèce: Kyriakos Mitsotakis, un conservateur libéral venu du monde de la finance

  • Si la Grèce a connu une croissance de 5,9% l'an dernier, de nombreux Grecs rencontrent des difficultés financières
  • De nombreux observateurs redoutent par ailleurs une forte abstention dimanche

ATHÈNES: Le Premier ministre grec sortant, Kyriakos Mitsotakis, en tête des élections dimanche selon des résultats partiels, est un conservateur libéral qui a mis en avant la relance de l'économie mais est aussi accusé d'inquiétantes atteintes à l'Etat de droit.

Devançant de vingt points son rival de gauche Alexis Tsipras, selon des résultats partiels, le dirigeant de Nouvelle-Démocratie (ND), l'emporte pour la deuxième fois consécutive après sa première victoire en 2019.

Moins de trois mois plus tôt, il était pourtant dans la tourmente, étrillé pour sa gestion jugée calamiteuse de la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts et déclenché une vague de colère dans le pays.

Au cours de son premier mandat, il a donné un coup de fouet à une économie encore en convalescence à son arrivée au pouvoir après la débâcle financière et les plans de sauvetage.

A la tête d'un important patrimoine immobilier dont il a hérité, il a réduit l'imposition sur la grande propriété.

Il a également profité de ses quatre années pour rapprocher au sein de sa formation l'aile nationaliste et le courant libéral qu'il représente.

Issu d'une grande famille politique crétoise, Kyriakos Mitsotakis, 55 ans, est le fils cadet de l'ancien Premier ministre Konstantinos Mitsotakis (1990-1993).

Sa sœur Dora Bakoyannis fut notamment ministre des Affaires étrangères et maire d'Athènes. L'un de ses neveux est l'actuel maire de la capitale grecque, un autre fut son chef de cabinet jusqu'à l'été 2022.

Diplômé de l'université américaine Harvard, il a d'abord mené une carrière de conseiller financier à Londres, chez McKinsey notamment, puis à Athènes, avant de reprendre le flambeau politique familial.

Il est élu député de la ND pour la première fois en 2004 avant d'assumer des portefeuilles ministériels dans différents gouvernements conservateurs.

Nommé ministre de la Reforme de l'administration au pic de la crise grecque (2013-2015), il procède à des réductions massives d'effectifs dans la fonction publique dans le cadre de la cure d'austérité dictée par les créanciers du pays.

Il accède à la présidence de la ND en 2016, un an après la défaite de son camp vaincu par la gauche radicale d'Alexis Tsipras.

VTT et Netflix 

Cet homme de grande taille, aux cheveux poivre et sel, peu à l'aise dans les bains de foule, s'efforce de corriger son image en apparaissant en tenue décontractée dans ses déplacements de campagne, en chemise blanche, sans cravate, ou en blouson à capuche.

Il se laisse aussi photographier avec sa femme Mareva Grabowski et leurs trois enfants et n'hésite pas à s'épancher dans les médias sur la crise conjugale qu'il a traversée.

"Quand je veux vraiment me détendre (...) je regarde Emily in Paris", la série sur Netflix, a-t-il confié.

Omniprésent sur les réseaux sociaux, il a mené campagne sur TikTok -- tout en interdisant à ses ministres de l'utiliser-- et répondu aux questions d'une jeune youtubeuse.

En plein confinement strict durant la pandémie, une photo le montrant pédalant son VTT sur un mont près d'Athènes a fait scandale. Ses opposants, en premier lieu Alexis Tsipras, lui reprochent son "arrogance".

«Economie robuste»

Il a fait campagne en vantant "l'économie robuste" portée par une croissance à 5,9% en 2022 grâce en partie au florissant secteur du tourisme. La Grèce a aussi bénéficié d'un des plus gros paquets d'aide européenne pendant la pandémie pour parer aux pertes des entreprises.

Le président de l'Eurogroup, l'Irlandais Paschal Donohoe, a assuré que la Grèce avait grâce à M. Mitsotakis "des bases économiques plus solides qu'aucun gouvernement précédent depuis longtemps".

Mais ses contempteurs dénoncent aussi un tour de vis sécuritaire.

Le renforcement des effectifs policiers, le verrouillage les frontières pour lutter contre l'"invasion" de migrants, selon ses mots, lui ont valu de vives critiques.

Le scandale des écoutes illégales visant journalistes et hommes politiques, dont le dirigeant socialiste Nikos Androulakis, a également ébranlé son gouvernement à l'été 2022.

La liberté de la presse a également connu un inquiétant recul en Grèce devenue lanterne rouge de l'Union européenne, derrière la Hongrie et la Pologne, dans le classement de Reporters sans frontières.

Interpellé, l'intéressé a balayé d'un revers de la main les critiques, qualifiant ce baromètre de "merde".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.