Ingérence étrangère et prêt russe au RN: Marine Le Pen entendue mercredi à l'Assemblée

Groupe parlementaire de l'Assemblée nationale La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 mai 2023. (AFP).
Groupe parlementaire de l'Assemblée nationale La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 mai 2023. (AFP).
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Publié le Mercredi 24 mai 2023

Ingérence étrangère et prêt russe au RN: Marine Le Pen entendue mercredi à l'Assemblée

  • «On a dit dès le début que Marine Le Pen serait à la disposition de la commission d'enquête, on n'a pas changé d'avis», avait expliqué la semaine dernière le député RN Jean-Philippe Tanguy
  • La convocation de la triple candidate malheureuse à la présidentielle est à l'initiative de la majorité macroniste et notamment de la rapporteure de la commission d'enquête, la députée Renaissance Constance Le Grip

PARIS : Marine Le Pen est attendue mercredi après-midi à l'Assemblée nationale devant la commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères pour une audition qui doit faire la part belle à la Russie et à un prêt contracté par l'ex-FN en 2014.

"On a dit dès le début que Marine Le Pen serait à la disposition de la commission d'enquête, on n'a pas changé d'avis", avait expliqué la semaine dernière le député RN Jean-Philippe Tanguy, également président de la commission d'enquête, en estimant toutefois qu'"aucun fait nouveau mis en lumière par les précédentes auditions ne justifie cette audition".

La convocation de la triple candidate malheureuse à la présidentielle est à l'initiative de la majorité macroniste et notamment de la rapporteure de la commission d'enquête, la députée Renaissance Constance Le Grip.

Le prêt russe du RN est au cœur des attaques portées par les adversaires de Marine Le Pen, en premier lieu Emmanuel Macron, qui avait estimé que la candidate d'extrême droite parlait "à (son) banquier quand elle parle de la Russie", lors du débat d'entre-deux tours de la présidentielle de 2022.

Lors d'une audition devant la commission d'enquête il y a 15 jours, l'ancien eurodéputé FN Jean-Luc Schaffhauser avait expliqué qu'il avait été chargé par Marine Le Pen des négociations pour que le parti conclue en 2014 un prêt avec des banques russes, mais sans "contrepartie" ou "pression politique".

L'ex-eurodéputé, par ailleurs consultant, avait expliqué qu'après le refus de "toutes les banques occidentales" d'octroyer un prêt au Front national, "nous ne pouvions trouver que du côté chinois, de l'Iran, ou la Russie: Marine Le Pen a considéré que la Russie était ce qu'il y a de mieux".

Un prêt de 9,4 millions d'euros a finalement été conclu en 2014 avec une banque tchéco-russe, dont la créance a été reprise par diverses sociétés à la suite de faillites en cascade, toujours en cours de remboursement.

Négociateur déroutant

Se revendiquant comme un "grand connaisseur de la Russie", partisan d'une "Europe chrétienne jusqu'à l'Oural", membre de l'Opus Dei, soutien de Bachar El-Assad mais pourfendeur des Etats-Unis et du protestantisme "fondé sur l'argent", M. Schaffhauser avait parfois dérouté les membres de la commission, en premier lieu M. Tanguy, soucieux de souligner que les convictions de son interlocuteur étaient "en opposition" avec celles du Front national devenu Rassemblement national.

Jean-Luc Schaffhauser avait en outre reconnu lors de son audition avoir rencontré Vladimir Poutine, "mais dans un cadre professionnel, pas comme élu", en faisant par ailleurs valoir, au détour d'une autre réponse, qu'"il est évident que si le pouvoir en place (Vladimir Poutine, NDLR) était contre, l'affaire (du prêt) ne se serait pas faite".

La négociation de ce prêt avait-elle engendré des demandes de contreparties politiques? "Evidemment que non", avait toutefois insisté l'émissaire, en affirmant que "s'(il) avait senti une pression politique, nous aurions trouvé une autre solution".

Et, lorsqu'il avait été interrogé sur le "hasard" entre "la prise de position de Marine Le Pen en faveur de l'annexion russe de la Crimée et, quelques semaines plus tard, le fait qu'il y a ait un emprunt qui se réalise", M. Schaffhauser avait éludé en faisant valoir que Mme Le Pen "connaissait son histoire".

La commission d'enquête avait été lancée par le groupe RN à l'Assemblée fin 2022, précisément pour tenter de couper court aux accusations faisant du parti d'extrême droite un agent de l'influence russe en France. Les autres camps dénoncent une "diversion" du Rassemblement national.

Pour l'audition de Mme Le Pen, prévue à 14H00, Jean-Philippe Tanguy déléguera la présidence de la commission, probablement au député MoDem Laurent Esquenet-Goxes, l'un des vice-présidents de la commission.

La parole sera donnée à tous les membres de la commission et, si le temps le permet, à deux députés représentant les groupes communiste et Liot (indépendants).

Le rapport de la commission doit être rédigé le 26 mai et ses conclusions présentées officiellement début juin.


À Paris, un Français crache sur une femme musulmane qui porte un hijab

Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
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  • Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime
  • L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste»

PARIS: Un incident a récemment suscité l'indignation: à Paris, un Français a craché sur une femme musulmane qui portait un hijab.  

Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime. 

 

Cette jeune femme de 22 ans a affirmé qu'un homme d'âge moyen qui faisait son jogging alors qu'elle se trouvait sur un trottoir a craché sur son hijab. 

Saidi a filmé son agresseur, qui a craché à nouveau, sur la caméra cette fois. 

Fatima Saidi a décidé de porter plainte contre cet individu auprès du commissariat de police de Paris Centre.  

L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste». 


France: au moins cinq migrants décédés lors d'une tentative de traversée de la Manche

Photo d'archives d'un contrebandier réparant le moteur du bateau sur la plage de Gravelines, près de Dunkerque, dans le nord de la France, le 12 octobre 2022, pour tenter de traverser la Channe anglaise (Photo, AFP).
Photo d'archives d'un contrebandier réparant le moteur du bateau sur la plage de Gravelines, près de Dunkerque, dans le nord de la France, le 12 octobre 2022, pour tenter de traverser la Channe anglaise (Photo, AFP).
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  • Douze migrants avaient perdu la vie en 2023 dans ces circonstances, selon la Préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord
  • En 2023, 29.437 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises, contre 45.774 en 2022, année record, d'après des chiffres du ministère britannique de l'Intérieur

WIMEREUX: Au moins cinq migrants, dont une enfant, sont décédés après "un mouvement de foule" en mer lors d'une tentative de traversée de la Manche dans la nuit de lundi à mardi à partir d'une plage du nord de la France.

Trois hommes et une femme figurent également parmi les personnes décédées et une personne a été légèrement blessée, a indiqué à l'AFP la préfecture du département du Pas-de-Calais, confirmant une information de La Voix du Nord.

Les faits ont eu lieu à 5H00 (3h00 GMT), quand un small-boat avec plus de 110 personnes à bord a pris la mer depuis la plage de Wimereux, selon le récit de la préfecture.

"Après un premier échouage sur un banc de sable, le bateau a de nouveau repris la mer", a indiqué la préfecture. "Un mouvement de foule serait survenu dans l'embarcation surchargée, générant plusieurs victimes."

La tentative de traversée a eu lieu sur une mer calme et avec un temps dégagé, mais avec une température à peine quelques degrés au dessus de zéro.

Avec ce drame, au moins quinze personnes ont perdu la vie en tentant de traverser la Manche en direction de la Grande-Bretagne en 2024, selon un décompte de l'AFP.

Douze migrants avaient perdu la vie en 2023 dans ces circonstances, selon la Préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord.

Année record 

Le dernier drame remonte au 3 mars avec le décès par noyade d'une fillette de sept ans dans le canal de l'Aa, un petit fleuve qui se jette dans la mer du Nord, alors qu'elle se trouvait sur une petite embarcation avec 15 autres migrants.

Fin février, un Turc de 22 ans est décédé en tombant de son embarcation au large de Calais et deux autres migrants sont portés disparus. Un Erythréen a été mis en examen et incarcéré samedi dans ce dossier.

Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont un adolescent syrien de 14 ans, sont morts à Wimereux alors qu'ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau à 9 degrés.

Le corps d'un homme a par ailleurs été découvert le 19 mars dans le chenal de l'Aa, à Grand-Fort-Philippe, probablement un migrant signalé disparu alors qu'il tentait, selon les associations, de rejoindre le Royaume-Uni en bateau.

En 2023, 29.437 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises, contre 45.774 en 2022, année record, d'après des chiffres du ministère britannique de l'Intérieur.

Le Parlement britannique a approuvé dans la nuit de lundi à mardi le projet de loi permettant l'expulsion vers le Rwanda de demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni.

Annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur de Rishi Sunak et présenté comme une mesure-phare de sa politique de lutte contre l'immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile - d'où qu'ils viennent- entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la Manche sur des canots pneumatiques.


Grenades factices au consulat d'Iran à Paris: 10 mois de prison avec sursis

La police de Paris a déclaré avoir mené une opération au consulat iranien après qu'un témoin ait rapporté avoir vu dehors un homme portant une grenade et un gilet explosif, vendredi 19 avril 2024 (Photo, AP).
La police de Paris a déclaré avoir mené une opération au consulat iranien après qu'un témoin ait rapporté avoir vu dehors un homme portant une grenade et un gilet explosif, vendredi 19 avril 2024 (Photo, AP).
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  • L'homme de 61 ans, qui vit en France depuis de longues années, a également été condamné par le tribunal correctionnel à une obligation de soins, une interdiction de porter une arme et une interdiction de paraître au consulat
  • Le prévenu, qui s'exprime dans un français correct mais souffre de problèmes d'audition, comparaissait pour «menace de mort»

PARIS: Un homme d'origine iranienne qui s'était introduit vendredi dans le consulat d'Iran à Paris avec des grenades factices pour se "venger" du gouvernement de Téhéran a été condamné lundi à Paris à 10 mois de prison avec sursis.

L'homme de 61 ans, qui vit en France depuis de longues années, a également été condamné par le tribunal correctionnel à une obligation de soins, une interdiction de porter une arme et une interdiction de paraître au consulat, ainsi que dans le 16e arrondissement de Paris où les faits ont eu lieu.

A la barre, il a expliqué qu'il n'avait voulu "menacer personne", mais avait souhaité "se venger" des autorités iraniennes, "terroristes" à ses yeux.

La veille des faits, "on m'a informé que mon cousin avait été pendu en Iran, et que ma soeur avait été arrêtée", a affirmé Nicolas K., qui réside en banlieue parisienne et participe régulièrement à des manifestations d'opposants iraniens à Paris.

Le prévenu, qui s'exprime dans un français correct mais souffre de problèmes d'audition, comparaissait pour "menace de mort" et "violences avec préméditation".

Vendredi après-midi, il était entré dans la section consulaire de l'ambassade d'Iran, muni d'un gilet avec des explosifs factices.

Selon des témoins, dont les récits ont été rapportés à l'audience par le président du tribunal, il avait "fait tomber des drapeaux" iraniens, et répété "j'ai envie de mourir, je suis à bout".

Intervention des négociateurs 

L'intervention de négociateurs de la police avait finalement permis son interpellation; il était de lui-même sorti du bâtiment sans son gilet.

Selon un expert psychiatre, il ne souffre ni d'une altération, ni d'une abolition de son discernement. A la barre, il a fait de longues digressions sur la situation politique en Iran. "Ça ne m'intéresse pas, nous devons rester sur les faits", lui a rétorqué le président.

Le représentant du parquet a estimé que les faits poursuivis ne relevaient pas d'un "acte de résistance politique", mais bien d'"infractions de droit commun".

"C'est l'acte isolé d'une personne qui certes ne va pas bien, mais qui n'a aucune légitimité pour se venger de qui que ce soit", a dit le procureur, qui avait requis un an de prison, dont quatre mois avec sursis.

L'avocate du prévenu, Me Louise Hennon, a elle a plaidé la relaxe, faisant notamment valoir qu'une condamnation porterait une "ingérence disproportionnée dans la liberté d'expression" de son client.