OM champion d'Europe 1993: 30 ans après, Marseille refait la fête

Les supporters de football marseillais allument des fumigènes lors des célébrations du 30e anniversaire de la victoire de l'Olympique de Marseille (OM) en Coupe d'Europe de la Ligue des champions, à Marseille, en France (Photo, AFP).
Les supporters de football marseillais allument des fumigènes lors des célébrations du 30e anniversaire de la victoire de l'Olympique de Marseille (OM) en Coupe d'Europe de la Ligue des champions, à Marseille, en France (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 27 mai 2023

OM champion d'Europe 1993: 30 ans après, Marseille refait la fête

  • Quelques heures avant, les fans de l'OM s'étaient déjà retrouvés devant l'Hôtel de Ville
  • Laurent Tapie a annoncé le lancement d'une souscription pour la création d'une statue à l'effigie de son père

MARSEILLE: La Coupe aux grandes oreilles sur le Vieux Port, comme il y a 30 ans: Marseille a fièrement célébré vendredi le 30e anniversaire de la victoire de l'OM en Ligue des Champions avec une grande fête réunissant supporters et joueurs de l'époque.

Soudain, à 23h, les cloches de Notre-Dame de la Garde ont sonné à la volée et les premiers fumigènes et pots de fumée ont été allumés sur le parvis de la Basilique qui domine la ville.

C'était le signal et tout le littoral marseillais s'est alors embrasé pour un "craquage" de fumigènes massif, sur plus de 20 kilomètres, organisé par plusieurs groupes de supporters de l'OM. "Si la Bonne Mère est avec nous, on va montrer au monde entier de quoi Marseille est capable", avait lancé quelques instants plus tôt le responsable de l'un de ces groupes à ses troupes.

Quelques heures avant, les fans de l'OM s'étaient déjà retrouvés devant l'Hôtel de Ville, sur le vieux Port. "Merci au peuple marseillais, je vous aime !", a lancé Basile Boli, buteur et héros de la finale de Munich face à l'AC Milan, installé au balcon.

En bas, quelques milliers de supporters de l'OM s'étaient réunis dans une ambiance de stade, premiers fumigènes allumés et chants repris en chœur au signal d'un "capo" des South Winners, le principal groupe de supporters de l'OM.

Une statue de Bernard Tapie 

"Le soir du 26 mai, j’ai regardé la finale et le lendemain on est venu fêter le titre ici. On s’est jetés dans le Vieux Port avec des amis, des collègues, la famille. Voilà ce que ça représente pour nous", a déclaré Rémi, 39 ans, au moment où une immense bâche "A jamais les premiers" était dévoilée sur la façade de la mairie.

A l'intérieur du bâtiment, l'actuel président de l'OM Pablo Longoria a discuté avec Jean-Pierre Bernès, le bras droit du président de l'époque Bernard Tapie.

La famille de l'ancien homme politique et homme d'affaires a ensuite accueilli les joueurs de 1993, Boli et Eric Di Meco en tête, puis Jean-Marc Ferreri, Fabien Barthez, Jocelyn Angloma, Alen Boksic, Abedi Pelé...

Laurent Tapie, le fils du "Boss", toujours idolâtré par l'immense majorité des supporters marseillais malgré l'affaire de corruption VA-OM qui a suivi immédiatement le sacre de Munich, a ensuite annoncé le lancement d'une souscription pour la création d'une statue à l'effigie de son père.

Elle représentera l'ancien président de l'OM et six joueurs vainqueurs de la C1 (Deschamps, Boli, Di Meco, Desailly, Barthez et Sauzée) et sera installée devant le Vélodrome, dont une esplanade va désormais porter le nom de Bernard Tapie.

« L’OM A jamais les premiers !»

"Il y aura quelque chose à Marseille qui porte son nom et ça n'est pas anodin. Être près du Stade Vélodrome pour l'éternité, rien n'aurait pu lui faire plus plaisir", a dit Laurent Tapie.

Interrogé sur l'opportunité de donner le nom de Tapie, emprisonné dans le cadre de l'affaire VA-OM, à un espace public, le maire de Marseille Benoît Payan a vite balayé les critiques. "Je les invite à venir célébrer et à participer à la fête", a-t-il dit à propos d'éventuels mécontents.

Puis, au balcon, il a d'abord salué les supporters, sans lesquels "il n'y a pas d'OM", puis les joueurs de 1993.

"Ils sont au rendez-vous pour nous rappeler une chose: quoi qu'il arrive, nous sommes à jamais les premiers !", a-t-il lancé.

Ensuite, la fête a continué avec la rediffusion de la finale de Munich sur un écran géant, avec en point d'orgue le but de Boli à la 44e minute, salué par une foule aussi enthousiaste que si elle avait été au Vélodrome ou au Stade Olympique de Munich.

Samedi, la fête continuera encore avant le match OM-Brest au Vélodrome, où un tifo géant sera déployé sur les quatre tribunes pour un dernier hommage à la soirée du 26 mai 1993.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.