Volcan au Mexique: les habitants entre prudence et vieilles croyances

Vue du volcan Popocatepetl et des indications des voies d'évacuation prises à Santiago Xalitzintla, État de Puebla, Mexique, le 25 mai 2023. (AFP).
Vue du volcan Popocatepetl et des indications des voies d'évacuation prises à Santiago Xalitzintla, État de Puebla, Mexique, le 25 mai 2023. (AFP).
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Publié le Samedi 27 mai 2023

Volcan au Mexique: les habitants entre prudence et vieilles croyances

  • Vendredi, le massif qui culmine à 5 452 mètres s'est encore agité
  • Mis en place dimanche, le niveau d'alerte 3 a été maintenu. Il s'agit du seuil qui précède une éventuelle évacuation des habitants et des panneaux indiquent les routes à emprunter

SAN ANDRES CALPAN, Mexique : "Don Goyo est en colère parce qu'il n'a pas reçu son offrande". Au pied du volcan Popocatepetl, qui connait un regain d'activité, les habitants restent aux aguets sur fond de vieilles croyances autour de la "montagne qui fume" dans le centre du Mexique.

Vendredi, le massif qui culmine à 5 452 mètres s'est encore agité: "secousses fréquentes d'une intensité faible à modérée, associée à des émissions continues de gaz, de vapeur d'eau et de cendres", d'après le dernier bulletin des autorités.

Mis en place dimanche, le niveau d'alerte 3 a été maintenu. Il s'agit du seuil qui précède une éventuelle évacuation des habitants et des panneaux indiquent les routes à emprunter.

Habitante de San Andres Calpan, une localité située à environ 25 km de la "montagne qui fume", Eufemia de Jesus Ramos, 65 ans, n'envisage pas de partir.

"Nous avons nos animaux. Si nous partons, les voleurs en profitent", affirme jeudi à l'AFP la commerçante qui vend des volailles sur le marché.

De fait, ni elle, ni sa famille n'ont bougé en décembre 2000 quand les autorités ont ordonné l'évacuation de quelque 50 000 personnes face à un risque d'éruption.

"Nous sommes habitués depuis 1994. Nous n'avons plus peur", glisse Eufemia, faisant référence à l'année du réveil du "Popo" après 70 ans de léthargie.

En arrière-plan, par moment, les nuages se dissipent et laissent voir le "Popo" -également appelé Don Goyo- et ses rejets de fumerolles.

Toute la semaine, le volcan a recraché des cendres jusque dans les faubourgs de Puebla, la capitale de l'Etat du même nom, à 80 km au sud-est de Mexico.

Domingo de los Santos, 45 ans, vendeur de cochons, affirme lui qu'il partira en cas d'alerte rouge: "Avec regret, les animaux resteraient derrière nous. Si c'est nécessaire, on attrape un sac et l'on s'en va".

Croyances, mythes et légendes

Le regain d'activité du volcan -comme en 1994, 1997, 2000....- a aussi réveillé des légendes et des croyances qui perdurent dans la vallée de Mexico, un plateau perché à plus de 2 000 m au milieu des massifs volcaniques.

D'après un récit méso-américain, le Popocatepetl, également appelé "Don Goyo", était un guerrier amoureux de la femme blanche (l'"Iztaccíhuatl"), le nom de la montagne voisine qui le jouxte à 5 215 m.

Mais le père de l'"Izta" préférait un autre colosse, le pic d'Orizaba (Citlaltépetl en náhuatl), le toit du Mexique du haut de ses 5.636 mètres.

"Le pic d'Orizaba était un traître", affirme Isabel, 54 ans, habitante du village de Xalitzintla. "Il a coupé la tête au Popocatepetl, d'où la formation du cratère".

Le volcan est aussi connu sous le nom de "Gregorio Chino Popocatépetl", rappelle les anciens de Xalitzintla.

Le 12 mars, jour de la fête de Saint Grégoire le grand, un hommage lui est rendu, sorte de fête d'anniversaire.

L'année dernière, des centaines de fidèles ont grimpé sur les flancs du volcan pour lui offrir de la tequila, du mezcal, des fleurs, avec des chants d'anniversaire...

Cette année, les autorités ont interdit la procession.

"Don Goyo est en colère parce qu'il n'a pas reçu ses offrandes", affirme avec conviction José Luis, un commerçant de 55 ans.

"Nous avons déjà demandé à Don Goyo qu'il attende l'année prochaine", affirme le maire de la localité voisine San Nicolas de Los Ranchos, Gumaro Sandre Popoca.

De façon plus rationnelle, le volcan est surveillé nuit et jour par des scientifiques du Centre national de prévention des désastres (Cenapred).

"On n'a pas observé la présence d'un dôme de lave", ont-ils écrit après un survol du "Popo" vendredi, constatant que le "cratère principal" s'est rempli de fragments de magma.

Les scientifiques prévoient la poursuite d'une "activité similaire" avec des secousses "fréquentes et d'amplitude variable" et des explosions "occasionnellement fortes".

Ils prévoient d'autres "émissions de cendres", ainsi que le rejet "de fragments incandescents" dans le rayon d'exclusion de 12 km mis en place autour du volcan.

A toutes fins utiles, ils recommandent aux habitants "de ne pas monter vers le cratère"...les offrandes doivent encore attendre.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.