Traité contre la pollution plastique: sommet ministériel pour donner un élan aux négociations

Cette photographie montre des déchets piégés par un filet dans un canal d'évacuation des eaux pluviales, à Rouen, dans le nord-ouest de la France, le 28 mars 2023. (AFP).
Cette photographie montre des déchets piégés par un filet dans un canal d'évacuation des eaux pluviales, à Rouen, dans le nord-ouest de la France, le 28 mars 2023. (AFP).
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Publié le Samedi 27 mai 2023

Traité contre la pollution plastique: sommet ministériel pour donner un élan aux négociations

  • La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna et son homologue de la Transition écologique Christophe Béchu recevront une quarantaine de représentants d'Etats du monde entier pour tenter de donner une impulsion politique aux débats
  • L'enjeu est de taille alors que le plastique, dérivé du pétrole, est partout: emballages, fibres de vêtements, matériel de construction, outils médicaux...

PARIS : Un "événement de haut niveau" pour mettre fin à la pollution plastique est organisé samedi par la France à l'Unesco pour donner de l'élan à la délicate session de négociations qui vont se dérouler la semaine prochaine.

La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna et son homologue de la Transition écologique Christophe Béchu recevront une quarantaine de représentants d'Etats du monde entier pour tenter de donner une impulsion politique aux débats.

Mais ceux-ci commenceront véritablement lundi avec le début des discussions à proprement parler entre négociateurs de 175 nations aux ambitions divergentes et soumises à la pression opposée des industriels et des ONG.

Il y a un peu plus d'un an à Nairobi (Kenya), un accord de principe a été trouvé pour mettre fin à la pollution plastique dans le monde avec l'ambition d'élaborer d'ici fin 2024 un traité juridiquement contraignant sous l'égide des Nations unies.

Après une première session de négociations achevée le 2 décembre à Punta del Este (Uruguay), Paris accueillera ainsi la deuxième session sur les cinq prévues au total. Les questions de gouvernance ont jusqu'à présent dominé les échanges mais les cinq jours de discussions doivent permettre de commencer à dessiner de grandes orientations.

Ces discussions "pourront constituer une étape cruciale, avec la préparation d’une première version du texte final du traité", espère Christophe Béchu.

L'enjeu est de taille alors que le plastique, dérivé du pétrole, est partout: emballages, fibres de vêtements, matériel de construction, outils médicaux...

Et sa production annuelle, qui a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes (Mt), pourrait encore tripler d'ici 2060 si rien n'est fait.

Une situation d'autant plus inquiétante que les deux-tiers partent au rebut après une seule ou quelques utilisations et que moins de 10% des détritus plastiques sont recyclés.

Des déchets de toutes tailles se retrouvent au fond des océans, dans la banquise, l'estomac des oiseaux et même au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang, le lait maternel ou le placenta.

Le plastique pose aussi problème pour son rôle dans le réchauffement climatique: il représentait 1,8 milliard de tonnes de gaz à effet de serre en 2019, 3,4% des émissions mondiales, chiffre qui pourrait plus que doubler d'ici 2060 selon l'OCDE.

Les pays les plus ambitieux (54 pays conduits par le Rwanda et la Norvège, notamment Union européenne, Canada, Mexique, Australie et, depuis vendredi, le Japon) souhaitent désormais une "réduction de l'usage et de la production de plastique".

Mais d'autres nations, du côté de l'Asie (Inde notamment) ou des États-Unis, pourraient se montrer plus timorées et insister sur la nécessité de recycler et de lutter contre les déchets abandonnés.


Le gouvernement britannique choisit Samir Shah pour diriger la BBC

Il est également directeur général de l'ONG One World Media, qui soutient des médias indépendants en particulier dans les pays en développement (Photo, AFP).
Il est également directeur général de l'ONG One World Media, qui soutient des médias indépendants en particulier dans les pays en développement (Photo, AFP).
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  • Né en Inde et arrivé au Royaume-Uni en 1960, Samir Shah dirige actuellement la société de production indépendante Juniper
  • Sa nomination doit désormais être approuvée par les députés

LONDRES: Le gouvernement britannique a recommandé mercredi de nommer à la tête de la BBC Samir Shah, un cadre expérimenté de l'audiovisuel, après la démission de son ancien dirigeant pour conflit d'intérêts.

Épinglé pour un coup de pouce aux finances privées de Boris Johnson, le président de la BBC Richard Sharp avait annoncé sa démission fin avril, secouant une nouvelle fois ce géant de l'audiovisuel public dont l'impartialité est régulièrement mise en cause.

Après quelques mois d'intérim, le gouvernement a rendu public mercredi le nom de son successeur potentiel, Samir Shah, 71 ans, qui travaille dans l'audiovisuel britannique depuis près de 40 ans et a déjà occupé par le passé des postes de responsabilité au sein de la BBC.

Sa nomination doit désormais être approuvée par les députés.

"Sa connaissance de la BBC (...) et son travail considérable pour promouvoir la diversité dans l'audiovisuel seront inestimables pour garantir que la BBC reflète, représente et sert les communautés à travers tout le Royaume-Uni", a déclaré la ministre de la Culture Lucy Frazer.

La BBC s'est également "félicitée" de cette annonce.

Institution incontournable du paysage audiovisuel britannique, cette entreprise a fêté son centenaire en plein doute il y a près d'un an, tourmentée par la concurrence des plateformes payantes et par les menaces qui planent sur son financement public.

Elle cherche actuellement à réaliser 500 millions de livres d'économies (583 millions d'euros) et a récemment fait état de réductions budgétaires pour son programme phare "Newsnight".

"Ce serait un honneur de pouvoir mettre à profit les compétences, l'expérience et la compréhension du service public de radiodiffusion acquises pendant ma carrière pour aider cette brillante organisation", s'est réjoui Samir Shah.

Il sera notamment chargé de négocier avec le gouvernement une augmentation de la redevance, qui constitue la principale source de financement de la BBC.

Les médias britanniques ont récemment rapporté que le Premier ministre Rishi Sunak envisageait de bloquer une augmentation de 9% de la redevance annuelle, qui s'élève actuellement à 159 livres sterling (185 euros) par foyer.

Né en Inde et arrivé au Royaume-Uni en 1960, Samir Shah dirige actuellement la société de production indépendante Juniper. Il est également directeur général de l'ONG One World Media, qui soutient des médias indépendants en particulier dans les pays en développement.

Il a été par le passé responsable des actualités et des programmes politiques à la BBC et un des directeurs non exécutifs de la société entre 2007 et 2010.


L'Iran a lancé une «capsule de vie» dans l'espace

L'Iran a déclaré mercredi avoir envoyé une capsule sur une orbite non divulguée transportant des animaux alors qu'il se prépare à des missions humaines dans les années à venir (Photo, AP).
L'Iran a déclaré mercredi avoir envoyé une capsule sur une orbite non divulguée transportant des animaux alors qu'il se prépare à des missions humaines dans les années à venir (Photo, AP).
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  • L'Iran a connu plusieurs échecs dans le lancement de satellites en raison de problèmes techniques
  • Cette capsule de 500 kg a été transportée par un lanceur de nouvelle génération

PARIS: L'Iran a annoncé mercredi avoir lancé avec succès une "capsule de vie" dans l'espace, nouvelle étape dans l'ambitieux programme aérospatial développé par la République islamique malgré les inquiétudes des pays occidentaux sur ses finalités.

"Après une décennie de pause, la nouvelle capsule de vie de notre pays a été lancée avec succès à 130 km d'altitude par un lanceur fabriqué localement", a déclaré le ministre des Télécommunications Issa Zarepour, cité par l'agence officielle Irna.

Cette capsule de 500 kg a été transportée par un lanceur de nouvelle génération, dénommé "Salman", qui est développé avec l'ambition d'envoyer des astronautes dans l'espace.

L'Iran avait lancé sa première "capsule de vie" en 2010 avec, à son bord, des animaux vivants - un rat, deux tortues et un ver de terre. Il avait ensuite envoyé dans l'espace en 2013 un singe, qui était revenu vivant.

Plusieurs échecs 

L'Iran a connu plusieurs échecs dans le lancement de satellites en raison de problèmes techniques.

Mais le 27 septembre, les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient annoncé avoir placé en orbite un satellite d'imagerie, Nour-3, à 450 km au dessus de la Terre.

Téhéran maintient que ses activités aérospatiales sont pacifiques et conformes à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.

Mais les gouvernements occidentaux craignent que ses systèmes de lancement de satellites intègrent des technologies interchangeables avec celles utilisées dans les missiles balistiques capables de livrer une ogive nucléaire, ce que l'Iran a toujours nié vouloir construire.


L'Ukraine face au défi d'un soutien occidental qui se fissure

Une garde d'honneur se tient à côté des tombes de soldats ukrainiens lors de la Journée des forces armées ukrainiennes, au cimetière Lychakiv, dans la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, le 6 décembre 2023 (Photo, AFP).
Une garde d'honneur se tient à côté des tombes de soldats ukrainiens lors de la Journée des forces armées ukrainiennes, au cimetière Lychakiv, dans la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, le 6 décembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Volodymyr Zelensky devait s'exprimer virtuellement mardi devant le Congrès américain pour tenter de débloquer une nouvelle enveloppe
  • La grande contre-offensive ukrainienne lancée en juin a largement échoué à libérer les territoires occupés dans l'Est et le Sud

PARIS: "Peur d'être lâchée": l'Ukraine, dont la contre-offensive face aux Russes n'a pas donné les résultats escomptés, est prise dans des vents contraires avec une aide américaine en question et une unité européenne chancelante à l'approche d'un Conseil européen décisif la semaine prochaine.

Illustration de la fébrilité ambiante, le président ukrainien Volodymyr Zelensky devait s'exprimer virtuellement mardi devant le Congrès américain pour tenter de débloquer une nouvelle enveloppe financière autant débattue que cruciale pour son pays en guerre. Une intervention finalement annulée à la dernière minute, sans donner de raison.

Le président français Emmanuel Macron recevra, lui, jeudi à l'Elysée le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui semble vouloir faire obstruction sur le soutien à Kiev.

M. Orban a réclamé l'ajournement de deux décisions clés pour l'Ukraine qui doivent être soumises au vote des pays membres de l'Union européenne: l'une relative au soutien budgétaire de 50 milliards d'euros, l'autre sur l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE.

La grande contre-offensive ukrainienne lancée en juin a largement échoué à libérer les territoires occupés dans l'Est et le Sud, questionnant sur la poursuite d'une aide occidentale massive.

Et si des gains ont été enregistrés en mer Noire, permettant à Kiev d'exporter plusieurs tonnes de produits agricoles, la situation militaire sur le front terrestre semble désormais figée, sans véritable solution tactique en vue à court terme. Kiev assure cependant pouvoir gagner si l'aide militaire occidentale se poursuit.

«Gérer Zelensky»

Or "même sous perfusion continue de l'Occident, l'Ukraine manque d'hommes, là où la Russie n'a pas ce problème", souligne auprès de l'AFP un haut responsable militaire européen en poste à l'Otan, constatant que "dans les cycles de formation (dispensée par l'Otan aux soldats ukrainiens, ndlr), ce sont des personnes plus âgées, moins expérimentées qui se présentent désormais".

"Il faut maintenant gérer Zelensky, le faire revenir de sa posture un peu jusqu'au-boutiste. Personne ne dit ça officiellement, mais je pense que c'est quand même un peu ce qui se prépare", commente cette source otanienne.

De source diplomatique française, on s'efforce d'atténuer ces propos en soulignant que l'Ukraine a pour l'heure "un taux de mobilisation très faible" et que du côté de la Russie, "les statistiques sont trafiquées".

Le moral des Ukrainiens s'est certes érodé, las de cette guerre. Mais sur le terrain, le discours des soldats ne change pas.

Bien que la guerre soit très coûteuse, "les Européens ne laisseront jamais tomber l'Ukraine car ils sont conscients que si (Vladimir) Poutine s'empare de l'Ukraine, ce serait un précédent extrêmement dangereux" avec des risques pour les pays baltes et la Pologne, estime en outre Tatiana Kastouéva-Jean, experte à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

La source diplomatique française souligne à cet égard que toutes les raisons ayant conduit à soutenir l'Ukraine, dès le 24 février 2022, restent d'actualité.

"Soutenir l'Ukraine, c'est un enjeu de sécurité pour l'Europe et pour la France", a déclaré cette source à quelques journalistes, ajoutant qu'il fallait aussi "battre en brèche l'idée qu'une crise en chassait une autre", en référence aux craintes des Ukrainiens que la guerre entre Israël et le Hamas ne détourne les Européens du conflit en Ukraine.

«Période à risques»

Il est naturel qu'il y ait des interrogations près de deux ans après le début de cette guerre, observe cette source diplomatique. "Tout le monde comprend qu'on est dans une période à risques mais je ne vois pas de défaitisme à Bruxelles ou à l'Otan".

Pour Tatiana Kastouéva-Jean, il y a néanmoins urgence pour les Européens à faire taire les voix dissonantes telles que celles de la Hongrie au moment où "tout joue en faveur d'un statu quo" sur le plan militaire, et ce, probablement jusqu'aux élections américaines de novembre 2024.

Un signal est d'autant plus souhaitable que sur le plan domestique ukrainien, "des querelles au sein des élites sont apparues", souligne l'experte, en référence notamment à la détérioration des relations entre le présdient Zelensky et le commandant en chef des forces armées Valery Zaloujny.

"Est-ce la fin de l'union sacrée derrière Zelensky ou est-ce juste une parenthèse liée au défi sur le front?", s'interroge-t-elle.

Dans ce contexte, les diplomates français s'efforcent de convaincre leurs partenaires européens et de l'Alliance Atlantique qu'il est également fondamental de poursuivre le soutien à l'Ukraine afin d'envoyer le signal à Vladimir Poutine de "ne pas compter sur l'épuisement du soutien" à Kiev.

Mais pour cela, les Européens doivent aussi accélérer sur la montée en puissance des cadences de leur industrie de la défense et sur l'interopérabilité des équipements.

L'ambassadrice ukrainienne auprès de l'Otan, Nataliia Galibarenko, déplorait récemment que les forces armées en Ukraine utilisaient plus de 200 systèmes différents d'armement.