Covid-19: flambée aux Etats-Unis, vaccinations en Russie et au Royaume-Uni

Une femme subit un test gratuit de Covid-19 à l'intérieur de Penn Station à New York.(AFP)
Une femme subit un test gratuit de Covid-19 à l'intérieur de Penn Station à New York.(AFP)
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Publié le Lundi 07 décembre 2020

Covid-19: flambée aux Etats-Unis, vaccinations en Russie et au Royaume-Uni

  • Le pays le plus endeuillé par l'épidémie (plus de 281.000 morts) a enregistré près de 230.000 nouveaux cas de contaminations et 2.527 morts liés au Covid pour la seule journée de samedi, selon les chiffres de l'université Johns Hopkins
  • Depuis le 24 novembre, plus de 10.000 nouveaux morts sont enregistrés chaque jour sur la planète (10.674 samedi), un niveau jamais atteint auparavant

WASHINGTON : Les Etats-Unis ont enregistré un nombre record de contaminations au Covid-19, signe que l'épidémie reste vive en attendant les campagnes de vaccins, déjà lancée en Russie et prévue mardi au Royaume-Uni.

Le pays le plus endeuillé par l'épidémie (plus de 281.000 morts) a enregistré près de 230.000 nouveaux cas de contaminations et 2.527 morts liés au Covid pour la seule journée de samedi, selon les chiffres de l'université Johns Hopkins. 

Depuis deux semaines, le nombre quotidien de décès aux Etats-Unis est régulièrement supérieur à 2.000, comme c'était le cas au printemps au pic de la première vague, et depuis cinq jours dépasse les 2.500 morts par jour - du jamais vu.

Au lendemain d'un nouveau meeting de Donald Trump où très peu de ses partisans respectaient les consignes sanitaires, les autorités de santé ont alerté dimanche sur la nécessité de respecter les gestes barrières et préconisé «l'usage universel» du masque, car «les Etats-Unis sont entrés dans une phase de transmission de haut niveau».

«Le futur sera sombre ces six prochaines semaines», a déclaré sur CBS l'influent ancien chef de l'Agence des médicaments, Scott Gottlieb, prédisant 400.000 morts fin janvier.

Dans le petit hôpital United Memorial au Texas, le Dr Joseph Varon travaille sans congé depuis plus de 260 jours. Il dort une à deux heures par nuit. «Ne me demandez pas comment je fais ça», confie le médecin, qui a aussi pris 15 kilos. «Je mange tout ce qu'ils apportent, parce que vous ne savez pas quand vous pourrez remanger de nouveau».

Le nouveau coronavirus a tué au moins 1.529.324 personnes et en a contaminé plus de 66.498.750 à travers le monde depuis son apparition en Chine il y a un an, selon un bilan établi dimanche par l'AFP.

Depuis le 24 novembre, plus de 10.000 nouveaux morts sont enregistrés chaque jour sur la planète (10.674 samedi), un niveau jamais atteint auparavant.

Début des vaccinations 

Mais la lumière semble au bout du tunnel avec le lancement de campagnes de vaccinations, qui ont commencé samedi en Russie. Le vaccin Spoutnik V a été inoculé à Moscou aux travailleurs sociaux, aux personnels médicaux et aux enseignants dans 70 centres de vaccination ouverts dans la capitale. 

Le Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe (61.014 morts), devrait emboîter le pas mardi. »Nous faisons passer en premier les plus vulnérables et les plus de 80 ans, le personnel des maisons de retraite» et du service public de santé, selon le ministre de la Santé Matt Hancock.

D'après certains journaux britanniques, le reine Elizabeth II, 94 ans, et son époux le prince Philip, 99 ans, seront vaccinés prochainement, le Mail on Sunday affirmant qu'ils comptent le rendre public afin «d'encourager le plus grand nombre à se faire vacciner».

Comme dans nombre d'autres pays, une partie de la population reste méfiante face aux vaccins, conçus en un temps record.

Le Royaume-Uni a été le premier pays à donner son feu vert au vaccin des laboratoires Pfizer et BioNTech. 

La Belgique, la France et l'Espagne prévoient des campagnes de vaccinations en janvier, en se concentrant d'abord sur les plus vulnérables.

La course au vaccin s'est transformée en une compétition planétaire : 51 candidats vaccins sont actuellement testés sur des humains, 13 étant en dernière phase d'essais, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Tour de vis en Corée

La Corée du Sud a relevé dimanche son alerte sanitaire à Séoul et dans la région au deuxième niveau le plus élevé, en raison d'une reprise de l'épidémie : avec 631 nouveaux cas dimanche, il s'agit du chiffre quotidien le plus élevé en neuf mois, alors qu'une stratégie agressive de tests et de traçage avait permis de contenir l'épidémie.

Dans le sud-est de l'Allemagne, la Bavière va durcir mercredi le confinement déjà en vigueur, instaurer un couvre-feu dans les zones à forte transmission et fermer certaines écoles, car «la situation est malheureusement grave», a estimé le ministre-président Markus Söder.

Au Portugal, la deuxième vague de Covid-19 a commencé à refluer, mais les autorités ont décidé de maintenir les restrictions sanitaires en vigueur, afin de pouvoir les alléger pendant les fêtes de fin d'année.

En Italie, les restrictions anti-Covid ont été assouplies dimanche dans plusieurs régions comme la Toscane (centre) ou la Campanie (sud), grâce notamment à l'allègement de la pression sur les hôpitaux et à la stabilisation de la courbe des contagions. Le pays, premier pays européen frappé durement par la première vague, a dépassé dimanche la barre des 60.000 morts et enregistré plus de 1,7 million de cas, selon le ministère de la Santé.

En Tunisie, le couvre-feu (entre 20H00 et 05H00) en vigueur depuis octobre a été prolongé partout jusqu'au 31 décembre et le masque reste obligatoire.

Les mesures anti-Covid transforment les coutumes et traditions de Noël, provoquant l'annulations d'innombrables festivités et spectacles à travers la planète.

A Bethléem, où les chrétiens situent la naissance de Jésus, l'arbre de Noël a été exceptionnellement illuminé samedi soir sans public au lieu de la foule habituelle.

Et à Prague, Saint Nicolas en costume d'évêque a respecté les mesures barrières en distribuant des cadeaux avec une perche aux enfants passant en voiture au milieu de saltimbanques.

 


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.