Avec la pandémie, plus d'Américains souffrent de la faim, surtout des enfants

File de voitures lors d’une distribution d’aides aux personnes en situation d'insécurité alimentaire en raison de la pandémie de coronavirus, le 1er décembre 2020 à Los Angeles, Californie. Robyn Beck / AFP
File de voitures lors d’une distribution d’aides aux personnes en situation d'insécurité alimentaire en raison de la pandémie de coronavirus, le 1er décembre 2020 à Los Angeles, Californie. Robyn Beck / AFP
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Publié le Lundi 07 décembre 2020

Avec la pandémie, plus d'Américains souffrent de la faim, surtout des enfants

  • Selon le département du Commerce américain, 12% des adultes affirment ne pas avoir eu "parfois" ou "souvent" assez à manger le mois dernier
  • L'organisation de charité Feeding America estime qu'environ 50 millions de personnes seront considérées comme en situation d'insécurité alimentaire cette année, dont environ 17 millions d'enfants

COCKEYSVILLE, États-Unis : Avant que la pandémie ne ferme son école et que les agents d'immigration américains expulsent son père au Salvador, Kimberly Orellana, 14 ans, ne craignait pas la faim.

Mais le salaire de sa mère, maintenant seule à faire des ménages, ne suffit pas pour la nourrir elle et ses deux petites sœurs. Alors la jeune fille fait la queue devant une école pour une distribution de produits alimentaires organisée par une association à but non lucratif.

"Parfois, nous avons besoin d'un peu de provisions pour garder notre réfrigérateur plein", explique Kimberly, à Cockeysville au nord de la ville américaine de Baltimore, pendant une pause de ses cours d'école qui se déroulent désormais en ligne.

De plus en plus d'enfants ont faim aux États-Unis. L'épidémie de coronavirus, qui a tué environ 280.000 personnes dans le pays, a provoqué une profonde crise économique.

Selon le département du Commerce, 12% des adultes affirment ne pas avoir eu "parfois" ou "souvent" assez à manger le mois dernier. Quelque 10% des mères d'enfants de moins de cinq ans ont déclaré que ceux-ci avaient souffert de la faim à un moment en octobre et novembre, selon une enquête de la Brookings Institution.

L'organisation de charité Feeding America estime qu'environ 50 millions de personnes seront considérées comme en situation d'insécurité alimentaire cette année, dont environ 17 millions d'enfants.

"On peut dire que l'insécurité alimentaire est actuellement la plus élevée jamais enregistrée au cours de l'ère moderne", a déclaré à l'AFP Lauren Bauer, chargée d'études économiques à la Brookings Institution.

Choquant

Les chiffres sont choquants pour la plus grande économie du monde, et l'un des donateurs majeurs d'aide alimentaire aux autres pays.

"L'alimentation et l'agriculture représentent environ 20% de l'économie américaine, mais 100% des gens mangent", rappelle Chloe Waterman, responsable de programme pour le groupe de défense Friends of the Earth, qui insiste sur le rôle du ministère de l'Agriculture pour s'attaquer au problème.

L'arrivée de la pandémie en mars et les fermetures d'entreprises qui ont suivi ont provoqué un chômage massif et une forte récession économique.

Les écoles ont également fermé leurs portes, ce qui a empêché les enfants les plus pauvres d'obtenir des repas gratuits. Selon Lauren Bauer, les pénuries de produits de base dans les supermarchés ont aussi touché en premier lieu les parents à faible revenu.

Le Congrès a apporté une réponse en permettant aux Etats américains de donner aux familles des cartes de prestations égales à la valeur de repas scolaires, tandis que de nombreuses circonscriptions ont continué à fournir de la nourriture aux élèves.

Mais il y a des trous dans ce filet de sécurité, affirme Mme Bauer, en particulier pour les parents qui ne peuvent pas se rendre là où les écoles distribuent leurs repas gratuits.

Et le principal programme du gouvernement pour fournir de la nourriture aux familles dans le besoin, le Programme d'aide supplémentaire à la nutrition (SNAP), n'indemnise pas assez pour vivre, ce qui transfère le fardeau de la montée du chômage sur les organismes de bienfaisance, souligne Chloé Waterman.

C'est le cas de l'association Baltimore Hunger Project, qui fournit des produits d'alimentation le weekend dans la ville du Maryland et les banlieues environnantes.

Les demandes ont triplé depuis le début de la pandémie, et l'association aide maintenant 2.000 familles.

Parmi elles, Kimberly a pu récupérer des oeufs, du pain et d'autres produits de base, pour sa mère et elle-même, toutes deux sans papiers, et ses deux soeurs nées aux États-Unis.

"C'est vraiment difficile parfois, mais il faut continuer", dit-elle.

"Cela me brise le coeur", confie Ayo Akinremi, un immigrant nigérian aux États-Unis, qui a commencé à venir chercher de la nourriture pour sa femme et ses enfants après avoir perdu son emploi, et qui est maintenant bénévole.

"Cela a été un choc culturel pour moi de venir aux États-Unis pour trouver autant d'insécurité alimentaire", dit-il.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.