Pour Dolce et Gabbana, la crise «aiguise l'inventivité»

Les stylistes italiens Domenico Dolce et Stefano Gabbana, 62 et 58 ans (Photo, AFP)
Les stylistes italiens Domenico Dolce et Stefano Gabbana, 62 et 58 ans (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 07 décembre 2020

Pour Dolce et Gabbana, la crise «aiguise l'inventivité»

  • «Nous avons enregistré une croissance de 170% en quatre mois sur l'e-commerce, car tout le monde achète de cette manière»
  • Dans cette collection «nous avons proposé des vêtements plutôt classiques, comme une petite robe noire, pour les femmes plus mûres»

MILAN: Les stylistes italiens Domenico Dolce et Stefano Gabbana, 62 et 58 ans, estiment que la crise de la Covid-19, source d'énormes difficultés, a été aussi un stimulus incroyable pour la créativité et l'inventivité. 

Cette crise les a forcés à lever le pied et à retrouver une ambiance proche de leurs débuts au milieu des années 1980, ont expliqué les deux créateurs au cours d'un entretien dans un magnifique palais de la griffe à Milan à l'occasion du tournage de mini-films pour les collections haute couture. 

Ces vidéos, sur le thème – cher à la maison – de la famille, sont diffusées en ligne et proposées en lieu et place du traditionnel défilé, Covid oblige. 

Question: Comment vivez-vous en tant que créateurs cette période très particulière ? 

Stefano Gabbana: «Domenico et moi sommes deux personnes positives, nous ne nous sommes pas laissés abattre par le fait qu'on ne pouvait pas faire certaines choses. Mais bien sûr, tout est plus difficile.» 

«Mais je dois rappeler que, quand la marque est née en 1984, nous n'avions que 3 millions de lires (1 500 euros). Nous faisions des manteaux à partir de molleton parce que nous ne pouvions pas les faire en cachemire, nous faisions des vêtements en jersey faute d'argent pour acheter des tissus plus précieux. C'est une situation que l'on peut comparer à celle d'aujourd'hui: nous ne pouvons pas acheter cela, faire cela. Cela aiguise l'inventivité. Quand Domenico et moi sommes sous pression, nous donnons le meilleur de nous-mêmes. Nous aimons les défis.» 

Domenico Dolce: «Ceci fait partie de l'“italianité”. Nous sommes vraiment italiens à 1 000%. Dans les moments de catastrophe, il faut recourir à l'inventivité, la créativité, ne pas s'arrêter, ne pas pleurer sur son sort, il faut réagir, avec optimisme, positivité.» 

Q: La situation est compliquée pour le secteur du luxe qui va voir cette année ses ventes chuter de plus de 20 % mondialement. Comment cela se passe-t-il pour votre maison? 

Stefano Gabbana: «La majeure partie du travail se fait en ligne. Dans certains pays, les magasins sont ouverts comme en Chine, dans d'autres non, notamment en Europe et aux États-Unis. Nous avons enregistré une croissance de 170 % en quatre mois sur l'e-commerce, car tout le monde achète de cette manière. Il y a un côté positif à cette situation, on s'adapte à un nouveau mode d'acquisition, qui était déjà très développé aux États-Unis et en Amérique du Sud.» 

Q: Comment avez-vous pu réaliser cette collection haute couture? 

Stefano Gabbana: «Nous avons toutes les ressources humaines en interne, les couturiers (ières), les brodeurs (euses), tout est fait à Milan. Nous avons réussi lentement à le faire, nous n'étions pas certains d'y parvenir.» 

Domenico Dolce: «Les défilés haute couture sont prévus généralement six mois, voire un an à l'avance (...) Nous nous sommes demandés: qu'est-ce qui est important en ce moment? Faire un défilé classique nous semblait un peu inutile, un peu stérile. Au début, Stefano était pour faire quelque chose, moi un peu contre. Je ne voulais rien faire, mais lui a insisté. Pour nous, cette collection a été thérapeutique. Peut-être que cette situation qui nous a bloqués d'un certain côté nous a débloqués de l'autre. Nous nous sommes sentis libres de rompre les règles.» 

Stefano Gabbana: «Dans cette collection, nous avons proposé des vêtements plutôt classiques, comme une petite robe noire, pour les femmes plus mûres (...), mais pour les plus jeunes nous avons cassé tout ce qu'il était possible de casser, et nous avons reconstruit, d'une manière complètement nouvelle.» 

Q: Est-ce que la crise a changé votre façon de travailler? 

Stefano Gabbana: «Avant, on avait trop de choses à faire, le rythme était frénétique, là il s'est ralenti.» 

Domenico Dolce: «Il y avait cette angoisse du faire, de manquer de temps, maintenant – et cela nous rend très heureux – nous avons le temps de penser. Nous sommes revenus comme dans les années 1985-86 (...) Nous avons retrouvé le bonheur de savourer notre travail.» 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.