Barrage détruit en Ukraine: des milliers de civils évacués, risque de catastrophe écologique

Le barrage de Nova Khakovka dans le sud de l'Ukraine, le 28 mai 2022. (AFP)
Le barrage de Nova Khakovka dans le sud de l'Ukraine, le 28 mai 2022. (AFP)
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Publié le Jeudi 08 juin 2023

Barrage détruit en Ukraine: des milliers de civils évacués, risque de catastrophe écologique

  • A Kherson, ville reconquise par les Ukrainiens en novembre dernier située à 70 km en aval du barrage de Kakhovka, les évacuations étaient toujours en cours mercredi sous la pression de l'eau du fleuve tout proche
  • La veille, l'Ukraine a accusé Moscou d'avoir fait « exploser» le barrage, une stratégie qui vise selon elle à « freiner» ses troupes à l'approche d'une vaste contre-offensive

KHERSON: L'Ukraine et les forces d'occupation russes continuaient mercredi l'évacuation des civils des zones inondées après la destruction la veille dans une zone sous contrôle russe du barrage de Kakhovka sur le fleuve Dniepr dans le sud de l'Ukraine, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique.

La Russie a par ailleurs accusé mercredi l'Ukraine d'avoir fait exploser dans un "acte terroriste" un pipeline reliant la ville russe de Togliatti au port ukrainien d'Odessa, essentiel pour l'exportation d'amoniac et les engrais, désactivé depuis février 2022 mais dont Moscou espérait la remise en route.

A Kherson, ville reconquise par les Ukrainiens en novembre dernier située à 70 km en aval du barrage de Kakhovka, les évacuations étaient toujours en cours mercredi sous la pression de l'eau du fleuve tout proche. Une habitante, Natalia Korj, 68 ans, raconte avoir dû nager pour quitter son domicile.

"Toutes mes pièces sont sous l'eau. Mon frigo flotte, le congélateur, tout. On a l'habitude des tirs (d'artillerie), mais une catastrophe naturelle c'est un vrai cauchemar", se désole-t-elle, les pieds nus et les mains transies de froid après avoir été secourue par les services locaux.

Elle n'a pu emporter avec elle que quelques affaires et des médicaments, abandonnant ses deux chiens et son chat. "Je ne sais pas ce qui leur est arrivé", se désole-t-elle.

«Nous n'avons plus rien»

Dans les rues du centre, l'eau arrive à la taille. En contrebas au bord du Dniepr, c'est de cinq mètres que le fleuve est monté.

"Tout a été inondé", se lamente Dmitri Melnikov, 46 ans. "Nous sommes ici depuis le début de la guerre, nous avons survécu à l'occupation. Mais maintenant nous n'avons plus de maison, plus rien".

Ce père de cinq enfants vient d'être secouru par les sauveteurs ukrainiens: "Toute la zone est maintenant sous l'eau", explique-t-il à l'AFP.

"Soit le danger vient de là, soit d'ici", peste Svetlana Abramovitch, 56 ans, une autre habitante, pointant la ligne de front au loin où se situent les canons russes, puis l'eau à ses pieds.

Selon Oleksandre Prokoudine, chef de l'administration militaire de la région de Kherson, "1 700 personnes ont été évacuées" des zones inondées sous contrôle ukrainien.

Les autorités ukrainiennes vont devoir évacuer "plus de 17 000" civils, avait indiqué mardi le procureur général ukrainien Andriï Kostine. Côté russe, les autorités ont évacué 1 274 personnes et l'état d'urgence a été décrété dans la partie de la région de Kherson contrôlée par Moscou.

Un nombre inconnu de civils ont également quitté les zones inondées des deux côtés par leurs propres moyens.

La veille, l'Ukraine a accusé Moscou d'avoir fait "exploser" le barrage, une stratégie qui vise selon elle à "freiner" ses troupes à l'approche d'une vaste contre-offensive.

Moscou, à l'inverse, accuse Kiev d'un "sabotage délibéré" à des fins militaires.

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a estimé mercredi dans un discours donné en ligne au cours d'un événement à l'OCDE que la Russie avait provoqué "l'une des pires catastrophes environnementales de ces dernières décennies".

Sur des images satellites partagées par Maxar Technologies, on pouvait très clairement voir l'ampleur de l'inondation de zones situées sur les rives du fleuve Dniepr.

Les alliés occidentaux de l'Ukraine ont, eux, condamné un acte mettant en danger la vie des civils, dans une région déjà meurtrie par les combats.

La Maison Blanche a dit craindre que la destruction du barrage entraîne de "nombreux morts".

La Chine a exprimé mercredi sa "vive préoccupation", et le président turc Recep Tayyip Erdogan a suggéré la création d'une commission d'enquête internationale.

Catastrophe environnementale

Selon Volodymyr Zelensky, qui craint "des dégâts environnementaux massifs", "des milliers et des milliers d'animaux sont piégés dans les inondations". Plus de 150 tonnes d'huile de moteur ont été répandues dans le fleuve et des milliers d'hectares de terres arables vont être inondées, selon Kiev.

Le ministère de l'Agriculture a dit avoir déjà enregistré une mortalité de poissons dans la zone, prédisant également des pénuries d'eau pour l'irrigation des cultures, le réservoir de Kakhovka se vidant.

La végétation en amont du barrage "mourra à cause du drainage, tandis que les zones situées en aval seront inondées, y compris les complexes steppiques et forestiers", a alerté pour sa part l'ONG ukrainienne Ecoaction.

La destruction de ce barrage construit dans les années 1950 a aussi suscité de nouvelles inquiétudes pour la centrale nucléaire de Zaporijjia, sous contrôle russe, située à 150 km en amont et refroidie par l'eau du barrage.

Il n'y a "pas de danger nucléaire immédiat", a toutefois rassuré l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA).

Quant à l'explosion qui a selon Moscou détruit le pipeline d'amoniac lundi soir près de Massioutovka, un petit village contrôlé par les forces russes dans la région de Kharkiv (nord-est de l'Ukraine), elle a touché un équipement "crucial pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde", a affirmé mercredi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Le pipeline, qui relie la ville russe de Togliatti, sur les rives de la Volga, à Odessa, le port ukrainien le plus important de la mer Noire, permettait à la Russie d'exporter annuellement plus de 2,5 millions de tonnes d'ammoniac - composant clé des engrais minéraux - notamment à destination de l'Union européenne.

Son fonctionnement avait été suspendu avec le début de l'invasion russe en février 2022 et Moscou exigeait son redémarrage.

 


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.