Des Tortues Ninja aux 100 ans de Disney, l'animation à l'honneur à Annecy après l'effroi

Des personnes font la queue le 11 juin 2019 dans le hall de Bonlieu lors du Festival international du film d'animation à Annecy, dans les Alpes françaises. (Jean-Pierre Clatot/AFP)
Des personnes font la queue le 11 juin 2019 dans le hall de Bonlieu lors du Festival international du film d'animation à Annecy, dans les Alpes françaises. (Jean-Pierre Clatot/AFP)
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Publié le Samedi 10 juin 2023

Des Tortues Ninja aux 100 ans de Disney, l'animation à l'honneur à Annecy après l'effroi

  • Le principal rendez-vous mondial de l'animation, placé «sous le signe des valeurs qu'il a toujours défendues: le partage, la solidarité et la fraternité», accueillera plus de 13.000 participants jusqu'au 17 juin
  • Le lancement des séances en plein air a été reporté à lundi «en signe de soutien aux familles et aux victimes»

PARIS  : Trois jours après l'attaque qui a semé l'effroi à Annecy, la ville va tenter de retrouver un peu de légèreté en accueillant dimanche son festival international d'animation, où l'engouement autour des Tortues Ninja ou du centenaire de Disney se conjuguera à celui des oeuvres pour adultes, en plein essor.

Dès jeudi, la direction et l'équipe du festival ont fait part de leur «stupeur», adressant dans un communiqué leurs «pensées» aux victimes de l'agression au couteau qui a fait six blessés, dont quatre très jeunes enfants.

Compte tenu du «caractère isolé» de l'attaque, elles ont depuis décidé de maintenir le principal rendez-vous mondial de l'animation, placé «sous le signe des valeurs qu'il a toujours défendues: le partage, la solidarité et la fraternité», pour accueillir plus de 13.000 participants jusqu'au 17 juin.

Toutefois, le lancement des séances en plein air a été reporté à lundi «en signe de soutien aux familles et aux victimes». «Le petit Nicolas, qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?» aurait notamment dû être projeté dimanche aux abords du lac d'Annecy, un an après y avoir remporté le Cristal d'Or.

Onze longs-métrages, un record, sont en lice pour lui succéder, dont «Sirocco et le Royaume des courants d'air» de Benoît Chieux, qui ouvre le bal dimanche et suit deux sœurs prises au piège dans l'univers de leur livre favori.

Suivront des films pour adultes, comme «La Sirène» de la dissidente iranienne Sepideh Farsi sur la guerre Iran-Irak, le polar de science-fiction «Mars Express» du Français Jérémie Perin, «Art College 1994» du Chinois Liu Jian, et des oeuvres plus adaptées aux enfants, comme «Le royaume de Kensuké», tiré du best-seller éponyme du Britannique Michael Morpurgo.

Hors compétition, Disney, qui fête cette année son centenaire, viendra présenter les premières images de son film de fin d'année, «Wish, Asha et la bonne étoile». Le studio aux grandes oreilles offrira aussi une leçon de cinéma de son dessinateur Eric Goldberg («Aladdin», «Pocahontas»...) et une projection d'«Élémentaire», le nouveau Pixar qui a clôturé le 76e Festival de Cannes.

- «Age d'or» -

Le réalisateur Guillermo del Toro, oscarisé en mars pour «Pinocchio», reviendra lui à Annecy pour représenter le Mexique, pays à l'honneur de cette 47e édition également aux couleurs des «fiertés et diversité».

Autre temps fort, la projection d'une version en cours de travail de «Ninja Turtles: Teenage Years» (Paramount et Nickelodeon), sur l'adolescence de Donatello, Michelangelo, Leonardo et Raphaël, coproduite par le comédien américain Seth Rogen.

S'y ajoutera la présentation des coulisses du «Seigneur des anneaux: la guerre des Rohirrim», du Japonais Kenji Kamiyama. Cette nouvelle déclinaison de l'univers de Tolkien, située 250 ans avant les événements de la trilogie de Peter Jackson, doit sortir en 2024.

D'autres films dévoilés en avant-première atterriront plus rapidement dans les salles ou sur les plateformes, comme le prochain Dreamworks, «Ruby l'Ado Kraken» (28 juin), ou «Nimona», adaptation d'une BD de N.D. Stevenson disponible le 30 juin sur Netflix, par ailleurs à l'origine d'une suite de «Chicken Run».

De nombreuses conférences dédiées à des oeuvres aussi diverses que la déjantée «Rick et Morty» ou la mignonne «Bluey» ponctueront une semaine qui, avec le marché afférent au festival, permettra de prendre le pouls du secteur.

Celui-ci vit «toujours un âge d'or», rassure Mickaël Marin, le directeur de l'organisateur Citia. «Il y a plus de public transgénérationnel, beaucoup plus de productions» internationales au-delà du podium Etats-Unis/Japon/France, tandis que les plateformes de streaming ont favorisé l'essor de l'animation pour adultes «avec des films qui ailleurs n'auraient jamais pu voir le jour», dit-il à l'AFP.

Et ce, même si ces plateformes, en difficulté après des années flamboyantes de croissance, semblent freiner leurs commandes, se «recentrant» pour certaines sur «la qualité plutôt que la quantité».

Preuve que le secteur se porte bien: c'est un film d'animation, «Spider-Man: Across the Spider-Verse», en partie dévoilé à Annecy l'année dernière, qui domine cette semaine les box-offices français et nord-américain.


Tanger, le «havre de liberté» des grands noms du jazz

Abdellah El Gourd, légende marocaine de la musique gnawa âgée de 77 ans, pose pour une photo dans la vieille ville de Tanger le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Abdellah El Gourd, légende marocaine de la musique gnawa âgée de 77 ans, pose pour une photo dans la vieille ville de Tanger le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Cette année, la cité, bordée par la Méditerranée et l'Atlantique, a été désignée ville-hôte de la Journée internationale du jazz, par l'Unesco
  • Randy Weston et Abdellah El Gourd vont de leur côté repousser les limites de la création, devenant les précurseurs de la fusion entre sonorités jazz et gnaoua

TANGER: Au siècle dernier, Randy Weston, Idrees Sulieman ou Max Roach ont traversé l'Atlantique pour découvrir Tanger, devenue le repère des grands jazzmen américains. Un héritage qui sera célébré mardi dans la métropole du nord du Maroc, lors de la Journée internationale du jazz.

"La ville a eu un pouvoir d'attraction fascinant sur une vague d'intellectuels et musiciens. Ce n'est pas pour rien qu'un écrivain disait qu'il y avait toujours un paquebot qui chauffait à New York en partance pour Tanger", explique à l'AFP Philippe Lorin, fondateur d'un festival de jazz dans la grande ville portuaire.

Cette année, la cité, bordée par la Méditerranée et l'Atlantique, a été désignée ville-hôte de la Journée internationale du jazz, par l'Unesco. A partir de samedi, elle abrite des conférences et spectacles en plein air qui culmineront dans un grand concert mondial avec le pianiste Herbie Hancock et les bassistes Marcus Miller et Richard Bona ou le guitariste Romero Lubambo.

Le cosmopolitisme de Tanger puise ses racines dans son statut d'ancienne zone internationale, administrée par plusieurs puissances coloniales de 1923 jusqu'en 1956 quand le Maroc a pris son indépendance.

Son rayonnement a été alimenté par le passage d'écrivains et poètes du mouvement littéraire de la "beat generation" mais aussi de jazzmen afro-américains "en quête de leurs racines africaines", souligne l'historien Farid Bahri, auteur de "Tanger, une histoire-monde du Maroc".

"Tanger était un havre de liberté comme l'est la musique jazz", note M. Lorin.

Weston débarque à Tanger 

"La présence des musiciens américains à Tanger était également liée à une diplomatie américaine très active", complète l'historien marocain.

Le célèbre pianiste Randy Weston a posé ses valises durant cinq ans à Tanger après une tournée dans 14 pays africains en 1967, organisée par le département d'Etat américain.

Le virtuose de Brooklyn a joué un rôle déterminant dans la construction du mythe de la ville du détroit, à laquelle il a dédié son album "Tanjah" (1973).

"Randy était un homme d'exception aimable et respectueux, il a beaucoup donné à la ville et ses musiciens", confie à l'AFP Abdellah El Gourd, un maître gnaoua (musique spirituelle originaire d'Afrique de l'ouest, introduite par les descendants d'esclaves), ami et collaborateur du pianiste américain décédé en 2018.

Un autre moment charnière de cette épopée est l'enregistrement en 1959 d'une session musicale avec le vénérable trompettiste Idrees Sulieman, le pianiste Oscar Dennard, le contrebassiste Jamil Nasser et le batteur Buster Smith au studio de la Radio Tanger International (RTI) à l'invitation de Jacques Muyal.

Ce Tangérois d'à peine 18 ans, animateur d'une émission de jazz sur RTI, produit alors, avec les moyens du bord et sans le savoir, un album de référence qui circulera dans les cercles de jazz avant son édition sous le titre "The 4 American Jazzmen In Tangier" en 2017.

«Expérience unique»

Randy Weston et Abdellah El Gourd vont de leur côté repousser les limites de la création, devenant les précurseurs de la fusion entre sonorités jazz et gnaoua.

"La barrière de la langue n'a jamais été un problème car notre communication se faisait à travers les gammes. Notre langage était la musique", raconte M. El Gourd, dans une salle de répétition aux murs tapissés de photos souvenirs de tournées internationales notamment avec Weston et le saxophoniste Archie Shepp.

Une longue collaboration qui donnera naissance 25 ans plus tard à l'album "The Splendid Master Gnawa Musicians of Morocco" (1992).

En 1969, le pianiste américain décide d'ouvrir un club de jazz baptisé "African Rythms Club" au-dessus du célèbre cinéma Mauritania.

"On répétait là-bas, Randy y invitait ses amis musiciens. C'était une belle époque", se remémore le maâlem (maître) de 77 ans qui a parcouru le monde aux côtés de Weston.

Puis en 1972, l'Américain se lance dans la folle aventure d'organiser un premier festival de jazz à Tanger avec des invités de marques dont le percussionniste Max Roach, le flûtiste Hubert Laws, le contrebassiste Ahmed Abdul-Malik, le saxophoniste Dexter Gordon mais aussi Abdellah El Gourd.

"C'était une expérience assez unique car c'était la première fois qu'on jouait devant un public aussi nombreux", se souvient le musicien, jusqu'alors habitué aux performances gnaouas réservées à l'époque à des cercles restreints.

L'expérience ne durera qu'une seule édition mais inspirera Philippe Lorin pour créer, près de trois décennies plus tard, le festival Tanjazz, organisé chaque année en septembre.


L'actrice de «Bridgerton» confie qu'on lui a conseillé de ne pas faire campagne pour les Palestiniens

L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
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  • Nicola Coughlan déclare que des initiés d'Hollywood l’ont avertie que son engagement pourrait nuire à sa carrière
  • La star irlandaise se sent « moralement responsable » de faire campagne pour le cessez-le-feu et de continuer à collecter des fonds

LONDRES : L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que sa défense de la cause palestinienne pourrait nuire à sa carrière.

La star de « Bridgerton » et de « Derry Girls » a déclaré à Teen Vogue que des personnes à Hollywood l'avaient avertie de ne pas soutenir ouvertement les droits des Palestiniens, mais elle a continué à faire campagne pour un cessez-le-feu à Gaza et porte toujours publiquement un pin's Artists4Ceasefire.

« On vous dit effectivement que vous ne trouverez pas de travail, que vous ne ferez pas ceci ou cela, mais je pense aussi qu'au fond de vous, si vous savez que vous ne voulez pas que des innocents souffrent, alors il ne faut pas se soucier des réactions des gens », a-t-elle déclaré.

« Ma famille a vécu à Jérusalem à la fin des années 70 et au début des années 80, avant ma naissance, et j'ai donc entendu de source directe des récits sur la vie là-bas ».

Elle explique que son père, qui a servi dans l'armée irlandaise, s'est rendu dans « de nombreuses régions déchirées par la guerre après le conflit pour tenter d'aider à la reconstruction », ce qui l'a profondément marquée.

« Je suis tellement chanceuse d'être arrivée à ce stade de ma carrière, et je suis déjà privilégiée étant une femme blanche ».

« Ensuite, le fait de pouvoir exercer le métier que j'aime, de voyager dans le monde entier et de rencontrer des gens extraordinaires me donne la responsabilité morale de rendre la pareille ».

Elle a mis un point d'honneur à continuer à faire campagne et à collecter des fonds autour de cette question, ajoutant : « Pour moi, il s'agit essentiellement de soutenir tous les innocents, ce qui peut paraitre très simple, mais je pense qu'il faut examiner les situations et se demander si nous  les soutenons , peu importe leur origine et leur identité. C'est ce qui me motive ».

Coughlan estime que les médias sociaux jouent un rôle dans la défense de la cause, mais qu'il faut faire preuve de nuance. « Nous devrions être plus nombreux à essayer de comprendre à quel point c'est bouleversant et traumatisant pour les Juifs, et combien il est horrible que tous ces innocents soient assassinés en Palestine », a-t-elle ajouté.

Plusieurs personnalités de Hollywood ont subi des revers pour avoir ouvertement soutenu les Palestiniens ou critiqué Israël.

L'actrice mexicaine Melissa Barrera a été renvoyée du dernier film « Scream » pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages de soutien à la Palestine, tandis que le réalisateur Jonathan Glazer a suscité la controverse en utilisant son discours de remerciement aux Oscars pour son film « The Zone of Interest » pour critiquer la guerre de Gaza.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Saudi Coffee Co. et Bieder & Maier mélangent deux cultures du café

Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
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  • Le fabricant de café viennois collabore avec une marque locale pour acheter des grains d'Arabica à Jazan
  • À partir de l'automne de cette année, un certain nombre de cafés seront ouverts en Arabie saoudite, avec Cenomi Retail comme partenaire de franchise

RIYAD : Le Royaume et l'Autriche ont récemment célébré la première mondiale du « Premium Saudi Blend » du fabricant de café viennois Bieder & Maier et de la Saudi Coffee Company.

Le lancement de ce produit rapproche les cultures saoudienne et autrichienne du café. Lors des présentations à Vienne et à Riyad, les invités ont pu goûter la nouvelle torréfaction, qui convient aussi bien à l'espresso qu'au café filtre et à l'infusion à froid.  

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Bieder & Maier collabore avec la marque Jazean pour se positionner comme la première marque mondiale à acquérir directement les meilleurs grains d'Arabica de Jazan. (Fourni)

« Le café incarne notre culture et notre identité », a déclaré Khalid AbouTheeb, PDG de Saudi Coffee Company, à Arab News. « Dans le but de renforcer l'industrie locale du café et de promouvoir notre tradition, nous avons collaboré avec Bieder & Maier, une entreprise viennoise de premier plan dans le domaine du café.

 AbouTheeb a précisé que cette collaboration avait été facilitée par le ministère saoudien de l'Investissement. « Grâce à cette collaboration, la Saudi Coffee Company proposera aux marchés saoudien et autrichien des cafés uniques avec des grains saoudiens mélangés à des grains internationaux », a-t-il déclaré.