En Israël, des kibboutz se réinventent, loin du socialisme des débuts

Des résidents sont assis dans le kibboutz israélien de Hanita (Photo, AFP).
Des résidents sont assis dans le kibboutz israélien de Hanita (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 11 juin 2023

En Israël, des kibboutz se réinventent, loin du socialisme des débuts

  • Situé en Haute-Galilée, près de la frontière avec le Liban, Hanita, fondé en 1938, compte aujourd'hui environ 750 habitants
  • Aidés par la Kibbutz Industry Association, les kibboutz s'initient aux technologies

HANITA: "On peut encore voir un peu d'huile sur les murs", montre Youval Vakrat dans l'ancienne usine métallurgique qui accueille aujourd'hui une galerie d'art, plusieurs boutiques et une distillerie au kibboutz Hanita, dans le nord-ouest d'Israël.

A l'image de l'homme revenu vivre au kibboutz dans lequel il est né il y a 43 ans, d'autres ont regagné le bercail, attirés par les nouvelles opportunités qui s'offrent à eux dans ces anciens villages agricoles collectivistes.

Situé en Haute-Galilée, près de la frontière avec le Liban, Hanita, fondé en 1938, compte aujourd'hui environ 750 habitants.

Créé par des Juifs européens sionistes venus s'installer en Palestine ottomane, puis sous mandat britannique, les kibboutz ont longtemps représenté le dynamisme du jeune Etat israélien proclamé en 1948.

"Tout était commun", explique le sociologue Youval Achouch, spécialiste du kibboutz, mot qui signifie "assemblée" ou "ensemble" en hébreu. "Il n'y avait pas de propriété privée."

"Le kibboutz a été la société socialiste qui a le mieux réussi dans l'histoire de l'humanité", avant qu'il ne décline dans les années 1980, assure l'enseignant-chercheur au Western Galilee Academic College à Acre (nord).

Les difficultés économiques et la chute de l'URSS dans les années 1990 ont contribué à remettre en cause le modèle coopératif et égalitaire des kibboutz, très endettés, dit-il, entraînant une crise démographique.

De nombreux jeunes ont quitté ces villages pour la ville avant que l'apparition de nouvelles valeurs individualistes n'achève de faire prendre au kibboutz un virage libéral au début du XXe siècle, poursuit M. Achouch.

Des vaches à la technologie 

La majorité des quelque 270 kibboutz du pays ont alors entamé un processus de "privatisation". "Ils ont mis de côté les principes idéologiques, le socialisme, et ont essayé de s'intégrer dans le système économique ambiant pour survivre", affirme le sociologue.

A l'image de Hanita, qui s'est ouvert aux entrepreneurs, les kibboutz encouragent aujourd'hui les initiatives privées pour attirer les jeunes et la population croît à nouveau depuis une dizaine d'années, souligne M. Achouch.

Parti faire le tour du monde avant de revenir il y a quelques années, M. Vakrat tient aujourd'hui une boutique de jeux et d'objets en bois qu'il fabrique dans l'ancienne usine métallurgique.

"Des projets ont commencé à voir le jour pour les jeunes et cela répondait à nos besoins", confie-t-il.

"J'ai en outre eu la possibilité d'acheter une vieille maison à un bon prix et j'ai saisi cette opportunité", dit-il en vantant le cadre de vie et la proximité avec la nature, Hanita étant niché au sommet d'une colline, "entouré d'une forêt et près de la mer".

Selon Gil Lin, PDG de la Kibbutz Industry Association, organisme qui regroupe et représente les kibboutz, ceux-ci représentent 40% de la production agricole du pays et 11% de son industrie. Et ils se diversifient aujourd'hui en investissant de plus en plus dans l'immobilier et les services.

Ils se réinventent également grâce à des investissements dans le secteur des techniques de pointe, moteur de l'économie d'Israël, qui se targue d'être une "start-up nation".

Au kibboutz Yiron, dans le nord-est d'Israël, une société agrotechnologique, Agroscout, s'est installée il y a un an et demi dans l'ancienne étable, rénovée spécialement pour eux.

"Il y a encore 30 ans, il y avait des vaches ici", raconte à l'AFP Simha Shore, fondateur et directeur général de cette entreprise qui propose des solutions technologiques aux agriculteurs.

«Approches innovantes»

La grande photo en noir et blanc de l'étable affichée dans l'entrée montre un contraste saisissant avec le cadre actuel.

Des cloisons vitrées ont pris place dans l'ancienne salle de stabulation et sur le plateau, des employés sont plongés dans leurs écrans d'ordinateurs tandis que d'autres manipulent des drones qu'ils s'apprêtent à faire voler au-dessus d'un champ voisin.

La technologie développée par Agroscout permet de collecter des informations sur des cultures et de détecter la présence de nuisibles par le biais de drones, de satellites ou de téléphones portables.

Aidés par la Kibbutz Industry Association, les kibboutz s'initient aux technologies et investissent dans des jeunes pousses avec lesquelles ils partagent les mêmes "approches innovantes", note M. Lin.

"Les kibboutz ont été les premières start-ups" d'Israël, assure-t-il.

"La culture israélienne ose et elle est créative. A l'époque, les kibboutz incarnaient cet état d'esprit, aujourd'hui ce sont les start-ups", renchérit M. Achouch.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.