Le musée de l'immigration rouvre pour raconter une «histoire commune»

Cette œuvre sans titre "Chemin de l'exil" de Barthelemy Toguo est exposée au Musée national de l'histoire de l'immigration dans la collection permanente, à Paris, le 8 juin 2023. Après 3 ans de travaux de rénovation, le Musée national de l'histoire de l'immigration rouvre sa galerie permanente le 17 juin 2023. (Photo AFP)
Cette œuvre sans titre "Chemin de l'exil" de Barthelemy Toguo est exposée au Musée national de l'histoire de l'immigration dans la collection permanente, à Paris, le 8 juin 2023. Après 3 ans de travaux de rénovation, le Musée national de l'histoire de l'immigration rouvre sa galerie permanente le 17 juin 2023. (Photo AFP)
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Publié le Dimanche 11 juin 2023

Le musée de l'immigration rouvre pour raconter une «histoire commune»

  • «L'immigration fait partie intégrante de l'Histoire de la France, d'une histoire commune. A chacune de ces dates, on va poser la place qu'ont eue les étrangers et la manière dont ils ont fait l'Histoire de France», rappelle la directrice générale du Palai
  • La visite démarre en 1685, année du Code noir, symbole de l'époque coloniale, mais aussi celle de la révocation de l'Edit de Nantes et de l'exil des Huguenots

PARIS : Comment les immigrés ont-ils façonné la société française ? C'est en substance la question à laquelle se propose de répondre le musée de l'immigration, qui doit rouvrir ses portes mardi à Paris après trois années de fermeture, entièrement repensé autour de cette «histoire commune».

Pour mieux donner à voir l'infusion progressive de l'immigration dans toutes les sphères de la société, l'exposition permanente suivra désormais un déroulé chronologique, qui s'appuie sur onze grandes dates, allant de 1685 à nos jours.

«L'immigration fait partie intégrante de l'Histoire de la France, d'une histoire commune. A chacune de ces dates, on va poser (...) la place qu'ont eue les étrangers et la manière dont ils ont fait l'Histoire de France», rappelle Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte Dorée, qui héberge le musée national de l'histoire de l'immigration.

Une démarche justifiée par le fait qu'«aujourd'hui, un Français sur trois est immigré, enfant d'immigré ou petit-enfant d'immigré», poursuit-elle.

«On a voulu rendre cette histoire dans sa complexité, avec l'histoire des gens qui sont déjà là», Français, et celle «de ceux qui arrivent, donc les migrants», souligne l'historienne Marianne Amar, l'une des commissaires scientifiques du musée. Pour «tisser ensemble ces deux histoires» qui n'avancent pas de façon «parallèle» mais «ensemble».

- «Pas un manuel scolaire» -

L'immigration aujourd'hui, c'est donc tout autant cette barque chargée de ballots de tissus africains et reposant sur des bouteilles vides, une oeuvre de l'artiste camerounais Barthélémy Toguo représentant les traversées risquées de la Méditerranée, que ces médecins et infirmiers étrangers photographiés dans les hôpitaux français durant la crise du Covid-19.

Avant d'en arriver là, le visiteur déambule dans les 1.800 mètres de l'exposition, dont 80% des oeuvres ont été renouvelées depuis la fermeture en décembre 2020.

La visite démarre en 1685, année du Code noir, symbole de l'époque coloniale, mais aussi celle de la révocation de l'Edit de Nantes et de l'exil des Huguenots: une date «volontairement provocatrice» car le musée, «ce n'est pas un manuel scolaire», assume Marianne Amar. C'est une date qui montre «que la France n'est pas qu'un pays d'immigration, mais aussi un pays d'émigration», poursuit-elle.

Le visiteur remonte ensuite les années et les turbulences d'une Histoire souvent contrariée, pour trouver réponse à cette question, résumée par la commissaire exécutive de l'exposition, Emilie Gandon: «Comment devient-on Français au fil du temps ?»

En 1848, la France assiste à l'arrivée des exilés polonais pendant qu'une pétition est lancée - et affichée au musée - par des réfugiés italiens et espagnols contre leur assignation à résidence en province.

A l'époque, celle du premier recensement des étrangers, ces derniers formaient 1% de la population, contre 10% aujourd'hui. Il faut dire qu'au milieu du XIXe siècle, les personnes originaires de Quimper ou de Carpentras venant à Paris étaient considérées dans les représentations artistiques comme des exilés.

- Lutter contre les «préjugés» -

Participation des étrangers à l'effort de guerre en 1917, indépendance de l'Algérie en 1962, conséquences des décolonisations, mobilisations en 1973 pour les droits des travailleurs étrangers... l'exposition donne à voir en cartes, photos, peintures et autres documents tous les événements-clés du maillage menant de l'immigration vers l'intégration.

Dans la section 1995, année de création de l'espace Schengen, le visiteur est accueilli par une série de photos de Thomas Mailaender représentant les «voitures cathédrales», comme les surnommaient à l'époque les dockers du port de Marseille, ces voitures aux toits surchargés de mobilier et d'électroménager à bord desquelles les familles immigrées prenaient la route l'été notamment vers le Maghreb.

C'est aussi l'époque éphémère de la «France Black-Blanc-Beur», observe Mme Amar, devant quelques marionnettes des Guignols, dont celle de Zinedine Zidane en maillot de l'équipe de France de football.

Rapidement, le visiteur sort de la chronologie pour être témoin de l'immigration vue aujourd'hui par les artistes: les photos des campements sous le boulevard périphérique parisien juxtaposées à celles des Ukrainiens accueillis à bras ouverts. Et, autre nouveauté, quelques données démographiques issues des dernières études, placardées aux murs.

«Notre conviction, c'est que les préjugés» naissent «d'une forme d'ignorance», estime la directrice du Palais, Constance Rivière.

Le musée, officiellement inauguré mardi, doit ouvrir au grand public le 17 juin.


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le musée national Zayed explore l'histoire des Émirats arabes unis

Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région. (Fourni)
Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région. (Fourni)
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  • Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a d'illustres voisins, dont le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena

DUBAI : Alors que le musée national Zayed ("Zayed National Museum") s'apprête à ouvrir ses portes dans la capitale des Émirats arabes unis, Arab News s'est entretenu avec le directeur Peter Magee au sujet des objectifs du musée et de ce à quoi les visiteurs peuvent s'attendre.

La date d'ouverture n'a pas encore été annoncée, mais le centre se concentrera sur l'histoire des Émirats arabes unis et plus particulièrement sur le cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan. Il explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région.

"L'histoire du musée est guidée par les valeurs durables du père fondateur des Émirats arabes unis, le cheikh Zayed bin Sultan Al-Nahyan", a expliqué M. Magee. "Nous examinons ces valeurs et la manière dont elles l'ont guidé, mais aussi la manière dont elles reflètent les valeurs sociales qui existent dans les Émirats arabes unis, tant dans le passé que dans le présent - et dans l'avenir.

"C'est un musée national centré sur les Émirats arabes unis, mais il s'intéresse bien sûr aux liens régionaux qui existaient avec d'autres pays du golfe Persique, de l'océan Indien et même d'autres régions.

L'une des pièces maîtresses est la reconstitution grandeur nature d'un bateau Magan de l'âge du bronze, construit avec des roseaux et des cordes en fibre de palmier. Magee et son équipe ont navigué à bord de ce bateau pendant deux jours sur les eaux du golfe Persique.

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Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a d'illustres voisins, dont le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena. (Fourni)

Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a pour voisins illustres le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena.

"J'aime à penser que chacun de ces musées et institutions est sa propre étoile et qu'en les combinant, ils forment une constellation qui peut être lue de manière cohérente aussi bien ensemble qu'individuellement", a déclaré M. Magee.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com