Décès à 86 ans du sulfureux milliardaire italien Silvio Berlusconi

L'ancien Premier ministre italien et chef du parti de droite Forza Italia Silvio Berlusconi quitte le bureau de vote après avoir voté à Milan le 26 mai 2019 (AFP).
L'ancien Premier ministre italien et chef du parti de droite Forza Italia Silvio Berlusconi quitte le bureau de vote après avoir voté à Milan le 26 mai 2019 (AFP).
Une vue générale de l'hôpital San Raffaele où l'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi est hospitalisé à Milan, Italie, le 9 juin 2023 (Reuters).
Une vue générale de l'hôpital San Raffaele où l'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi est hospitalisé à Milan, Italie, le 9 juin 2023 (Reuters).
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Publié le Mardi 13 juin 2023

Décès à 86 ans du sulfureux milliardaire italien Silvio Berlusconi

  • Soigné à l'hôpital San Raffaele de Milan (Nord) pour une leucémie, le sénateur de droite y était entré vendredi
  • Des funérailles d'Etat auront lieu mercredi en la majestueuse cathédrale de Milan et le gouvernement a proclamé une journée de deuil national pour cette occasion

MILAN: L'ex-chef de gouvernement italien Silvio Berlusconi, sulfureux milliardaire aussi célèbre pour ses manoeuvres politiques que pour ses démêlés judiciaires et frasques sexuelles, est mort lundi à 86 ans.

Soigné à l'hôpital San Raffaele de Milan (Nord) pour une leucémie, le sénateur de droite y était entré vendredi. Des funérailles d'Etat auront lieu mercredi en la majestueuse cathédrale de Milan et le gouvernement a proclamé une journée de deuil national pour cette occasion.

Peu après l'annonce de son décès, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant l'hôpital, avant que sa dépouille ne soit transférée dans sa luxueuse demeure de villa San Martino, à Arcore, dans la banlieue de Milan, alors que les hommages affluaient d'Italie et dans une moindre mesure de l'étranger.

Le président russe Vladimir Poutine, parmi les premiers à réagir, a salué une "personne chère" et un "vrai ami" doté d'une "énergie vitale incroyable", louant son "optimisme" et son "sens de l'humour".

Ami personnel de Vladimir Poutine, reçu dans sa méga-villa en Sardaigne, Silvio Berlusconi a rejeté plusieurs fois sur Kiev la responsabilité de la guerre avec Moscou.

Le parcours de cet éternel revenant, dont la mort politique fut maintes fois annoncée à tort puisqu'il avait encore été élu sénateur en 2022, se confond avec l'histoire italienne des 30 dernières années.

Il était aussi l'un des hommes les plus riches de la péninsule avec une fortune évaluée début avril par Forbes à 6,4 milliards d'euros.

A l'étranger, il était surtout connu pour la ribambelle de scandales dans lesquels il fut impliqué, ses gaffes devenues légendaires, ses procès à répétition et ses coups d'éclat diplomatiques.

«L'Italie pleure»

S'il restait populaire en Italie, son parti Forza Italia, une machine à gagner les élections qu'il avait fondée en 1994, a suivi son lent déclin, passant de presque 30% des voix aux législatives de 2001 à 8% en 2022.

"Il est immortel, il sera toujours avec nous. Je l'ai toujours admiré, comme toute notre famille. Pour sa générosité, sa gentillesse, tout ce qu'il a fait pour nous", a affirmé à l'AFP Carla Ballarini, une retraitée de 75 ans accourue à l'hôpital San Raffaele.

Dans un message vidéo, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a salué son "courage" et sa "détermination", voyant en lui "l'un des hommes les plus influents de l'histoire de l'Italie".

"Le grand combattant s'en est allé", a tweeté le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

"Attaché à notre pays, où il étudia durant sa jeunesse, Silvio Berlusconi participa, de concert avec ses homologues français, à réaffirmer les liens entre nos deux nations sœurs, fortes de leur amour commun de la pensée, du sport, des arts, et de ce cheminement européen né de plusieurs siècles d’histoire partagée", a réagi le président français Emmanuel Macron.

Après avoir débuté son ascension à Milan dans le BTP, l'entrepreneur au bagout à toute épreuve s'était lancé avec succès dans la télévision, inventant la TV paillettes des années 1980 qui fera sa fortune, lui permettant d'investir dans des clubs de foot, l'AC Milan puis l'AC Monza.

«Il Cavaliere»

Né le 29 septembre 1936, Berlusconi, fils d'un employé de banque milanais, commence à travailler comme animateur sur des bateaux de croisière où il chantait et racontait des histoires drôles.

Armé d'une licence de droit, il se lance dans les affaires, entamant une irrésistible ascension qui soulève des interrogations quant à l'origine de sa fortune, sur laquelle il est toujours resté flou.

La holding de la famille Berlusconi, Fininvest, compte trois chaînes de télévision, des journaux, les éditions Mondadori et bien d'autres participations.

Fan de football, Silvio Berlusconi a présidé pendant 31 ans l'AC Milan qui a remporté cinq fois la Ligue des champions sous son ère, avant de le vendre en avril 2017 à des investisseurs chinois. "Merci président, toujours avec nous", a réagi le club sur son site internet.

En 1994, il crée Forza Italia, et à l'issue d'une campagne-éclair relayée par son empire médiatique, il devient chef du gouvernement avant d'être lâché par ses alliés sept mois plus tard.

Il revient au pouvoir en 2001 pour cinq ans, un record depuis l'après-guerre. Battu d'un cheveu en 2006, il prend sa revanche deux ans plus tard, s'installant aux commandes pour la troisième fois. Mais en novembre 2011, il doit céder sous les huées les rênes d'une Italie en proie à une grave crise financière.

Il ressurgit en 2013 sur la scène politique en raflant près d'un tiers des voix aux législatives.

Quelques mois plus tard, la longue litanie de ses déboires judiciaires aboutit à une première condamnation définitive pour fraude fiscale : un an de prison - effectué sous forme de travaux d'intérêt général dans une maison pour personnes âgées -, six ans d'inéligibilité et l'expulsion du Sénat.

Père de cinq enfants issus de deux mariages, il était plusieurs fois grand-père.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.