Possibles «crimes de guerre» lors de la guerre de Gaza en mai, selon Amnesty

Des proches de Palestiniens pleurent lors des funérailles de Faris Hashash, 19 ans, qui a été tué lors d'affrontements avec les forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Balata, à la périphérie de Naplouse, en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Des proches de Palestiniens pleurent lors des funérailles de Faris Hashash, 19 ans, qui a été tué lors d'affrontements avec les forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Balata, à la périphérie de Naplouse, en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 juin 2023

Possibles «crimes de guerre» lors de la guerre de Gaza en mai, selon Amnesty

  • Au total, ces violences ont coûté la vie à 34 Palestiniens
  • L'ONG dit avoir enquêté sur neuf frappes aériennes israéliennes ayant coûté la vie à des civils

GAZA: Israël et des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza se sont rendus coupables de possibles "crimes de guerre" lors de la guerre de cinq jours les ayant opposés début mai, a affirmé mardi Amnesty International.

Du 9 au 13 mai, Israël et des groupes armés palestiniens se sont affrontés à coup de frappes aériennes sur la bande de Gaza et de roquettes tirées vers le sol israélien.

Au total, ces violences ont coûté la vie à 34 Palestiniens, parmi lesquels six commandants militaires du Djihad islamique (mouvement armé considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne), des combattants de divers groupes armés palestiniens, et des civils, parmi lesquels des enfants, ainsi qu'à une Israélienne.

"Durant son offensive contre la bande de Gaza occupée début mai, Israël a détruit des maisons palestiniennes de façon illégale et souvent sans impératif militaire, ce qui relève d'une forme de punition collective contre la population civile", écrit Amnesty International dans un communiqué.

"Israël a aussi mené des frappes aériennes visiblement disproportionnées qui ont tué et blessé des civils palestiniens, dont des enfants", ajoute l'ONG, en notant que "lancer intentionnellement des attaques disproportionnées [...] est un crime de guerre".

L'ONG dit avoir enquêté sur neuf frappes aériennes israéliennes ayant coûté la vie à des civils. Elle mentionne notamment trois attaques distinctes menées par Israël au premier jour de son offensive contre le Djihad islamique à Gaza, le 9 mai, au cours desquelles trois commandants militaires de la branche armée de ce mouvement ont péri, mais aussi "dix civils palestiniens".

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré avoir lancé son opération le 9 mai "en riposte à des attaques à la roquette répétées contre Israël".

L'armée ajoute n'avoir "mené des attaques qu'après une évaluation en temps réel [ayant permis de déterminer] que les dégâts collatéraux pour les civils et leurs biens ne soient pas excessifs par rapport à l'avantage militaire attendu de l'attaque, sur la base des informations" dont elle disposait alors.

«Nombreux efforts»

Accusant le Djihad islamique de placer à dessein "ses centres opérationnels dans des immeubles d'habitation" et de se servir "de la population civile comme de boucliers humains", l'armée israélienne affirme avoir fait "de nombreux efforts pour minimiser les torts causés à la population civile de la bande de Gaza", notamment en prévenant des habitants par téléphone de l'imminence de frappes afin qu'ils puissent évacuer les lieux à temps.

Après le cessez-le-feu entré en vigueur le 13 mai, l'ONU avait fait état de plus de 950 personnes déplacées par les frappes israéliennes et de plus de 100 maisons totalement détruites et 140 gravement endommagées en cinq jours d'affrontements.

Amnesty International affirme également que les roquettes palestiniennes tirées à l'aveugle vers Israël, fatales à des civils en Israël mais également à l'intérieur de la bande de Gaza, "doivent aussi faire l'objet d'une enquête pour crimes de guerre".

Pressé par l'AFP de réagir à cette accusation, Tariq Selmi, porte-parole du Djihad islamique, a dit accueillir "favorablement [le] rapport" d'Amnesty International qui, selon lui, "prouve" qu'Israël "est à l'origine de l'agression".

"L'ennemi utilise les armes à sa disposition pour tuer des civils palestiniens et nous faisons ce qui est de notre devoir pour nous défendre contre les crimes commis par Israël", a-t-il ajouté.

Selon l'armée israélienne, plus de 1.230 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël entre le 10 et le 13 mai.

Israël et des groupes armés palestiniens se sont livré plusieurs guerres depuis la prise de contrôle de Gaza par le mouvement islamiste Hamas en 2007, date depuis laquelle Israël impose un blocus sur le micro-territoire appauvri de 2,3 millions d'habitants.

Amnesty International estime que "l'impunité dont jouit Israël pour les crimes de guerre qu'il commet de façon répétée sur les Palestiniens, et le blocus cruel, continu et illégal qu'il impose depuis 16 ans à la bande de Gaza, poussent à davantage de violations et rend l'injustice chronique".


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
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  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.