Christchurch: Ardern s'excuse de l’excès de concentration sur la menace islamiste

La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a reçu des éloges du monde entier pour sa réponse pleine de compassion à la suite de l'attaque (Photo, AFP)
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a reçu des éloges du monde entier pour sa réponse pleine de compassion à la suite de l'attaque (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 décembre 2020

Christchurch: Ardern s'excuse de l’excès de concentration sur la menace islamiste

  • Le rapport de la Commission royale a affirmé qu'il n'y aurait eu aucune possibilité d’empêcher le tueur d’agir, «sauf par hasard»
  • Le gouvernement néo-zélandais accepte les 44 recommandations du rapport, notamment tout ce qui a trait à la surveillance des crimes haineux

WELLINGTON: Selon un rapport d’enquête sur les tueries de Christchurch, les agences de sécurité néo-zélandaises se concentraient presque exclusivement sur la menace du terrorisme islamiste avant qu’un suprémaciste blanc armé ne tue 51 fidèles musulmans l’année dernière. 

La Commission royale, une instance dotée des pouvoirs d’investigation les plus importants selon la législation néo-zélandaise, a critiqué la police pour ne pas avoir mis en place les contrôles appropriés lors de l'octroi d'un permis d'armes à feu au tireur australien Brenton Tarrant, qui a publié un manifeste raciste peu de temps avant l'attaque et diffusé les fusillades en direct sur Facebook. 

Malgré les lacunes, le rapport n'a fait état d’aucune défaillance au sein des agences gouvernementales, qui aurait pu empêcher l'attaque de deux mosquées de Christchurch le 15 mars 2019. 

«La Commission n'est pas arrivée à la conclusion que ces problèmes auraient permis d’arrêter l'attaque. Mais ce sont deux échecs, et je m’en excuse», a déclaré la Première ministre Jacinda Ardern, après la publication du rapport. 

Brenton Tarrant a été condamné au mois d’août à la prison à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle, pour l'attaque qui a également fait des dizaines de blessés. 

La Première ministre néo-zélandaise a reçu des éloges du monde entier pour sa réponse pleine de compassion à la suite de l'attaque, et pour avoir rapidement interdit la vente des armes d’assaut semi-automatiques utilisées par le tireur. Elle a également lancé un mouvement mondial contre l'extrémisme en ligne.  

Les organisations musulmanes ne sont pas écoutées 

Les autorités ont toutefois été critiquées pour avoir ignoré les avertissements répétés de diverses organisations musulmanes selon lesquelles les crimes de haine à leur encontre s'intensifiaient. Selon le rapport indépendant de 800 pages,  les services d’espionnage se sont concentrés «de manière inappropriée» sur la menace du terrorisme extrémiste islamiste.  

 «Nous trouvons inquiétant que les commissaires aient trouvé des failles dans le système, ainsi qu’une concentration inappropriée des ressources pour lutter contre le terrorisme islamique, même s’ils affirment que cela n'aurait pas fait de différence pour détecter le terroriste avant l'attaque», a déclaré le Conseil des femmes islamiques dans un communiqué.  

Le rapport de la Commission royale a affirmé qu'il n'y aurait eu aucune possibilité d’empêcher le tueur d’agir, «sauf par hasard». Outre l’e-mail envoyé par Brenton Tarrant huit minutes avant d’ouvrir le feu, il n'existait aucune autre information disponible qui aurait pu alerter les autorités de l'imminence de l’attaque, selon le rapport. 

Gamal Fouda, l'imam de la mosquée Al Noor ciblée par le tireur, a déclaré que le rapport montrait que «des préjugés institutionnels et inconscients» existaient au sein des agences gouvernementales. 

De nouvelles mesures  

Le gouvernement a accepté les 44 recommandations du rapport, notamment la création d’une nouvelle agence nationale de renseignement et de sécurité, et la nomination d’un ministre chargé de coordonner la réponse du gouvernement. 

Le rapport a révélé que la demande de permis d’armes à feu de Tarrant avait été approuvée par la police, même s’il n’avait aucun antécédent en Nouvelle-Zélande. Le gouvernement a déclaré qu'il durcirait les lois sur les permis d'armes à feu, renforcerait les lois antiterroristes, et apporterait des changements, afin que la police puisse mieux répondre et réagir aux crimes haineux. 

Il a également recommandé que les professionnels de la santé déclarent de manière obligatoire les blessures par armes à feu. En effet, il s’est avéré que le tueur de Christchurch avait été soigné pour des blessures à l'œil droit et à la cuisse, après s'être accidentellement tiré une balle en nettoyant son arme quelques mois avant l'attaque. Les autorités sanitaires ont également constaté que Tarrant prenait des stéroïdes non prescrits, mais n'ont en pas fait part à la police. 

Le rapport décrit Brenton Tarrant comme une personne «socialement isolée», avec peu d'amis d'enfance, mais fervent internaute et joueur en ligne. Il a fréquenté les forums de discussion d'extrême droite, tels que 4chan et 8chan. Au cours d’un entretien avec la Commission depuis sa cellule de prison à Auckland, Brenton Tarrant a déclaré que la plate-forme de partage de vidéos You Tube, appartenant à Google, était pour lui une source d'informations et d'inspiration beaucoup plus importante. En conséquence, la Première ministre soulèvera cette question «directement auprès de la direction de You Tube». 

Avant d'arriver en Nouvelle-Zélande en août 2017, Brenton Tarrant a beaucoup voyagé, visitant des dizaines de pays entre 2014 et 2017, principalement seul. «L'individu avait une attitude normale et se conduisait d'une manière qui n'attirait pas les soupçons. Il n'a pas été identifié comme quelqu'un qui représentait une menace», indique le rapport. 

Le tireur a préparé l'attaque en Nouvelle-Zélande en faisant un apprentissage poussé d’armes à feu dans un club de tir, en s'entraînant dans un gymnase et en prenant des stéroïdes pour renforcer ses muscles, a conclu le rapport. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.