Redouanne Harjane plus en phase avec ses origines dans son nouveau spectacle à Casablanca

Pour Redouanne Harjane, jouer à Casablanca aujourd'hui est une expérience «spéciale». (Photo fournie)
Pour Redouanne Harjane, jouer à Casablanca aujourd'hui est une expérience «spéciale». (Photo fournie)
Pour Redouanne Harjane, jouer à Casablanca aujourd'hui est une expérience «spéciale». (Photo fournie)
Pour Redouanne Harjane, jouer à Casablanca aujourd'hui est une expérience «spéciale». (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 16 juin 2023

Redouanne Harjane plus en phase avec ses origines dans son nouveau spectacle à Casablanca

  • Pendant plus d’une heure, l’humoriste fait le show et parvient à conquérir le public, avec son humour absurde et atypique
  • «Je viens d'une famille d'ouvriers immigrés marocains et algériens qui travaillaient dans la sidérurgie et en tant que maraîchers»

CASABLANCA: Redouanne Harjane renaît de ses cendres avec son one-man-show Phœnix, à Casablanca. L’humoriste français, d’origine maroco-algérienne, n’avait en effet plus joué son spectacle au Maroc depuis des années. En deux jours, l’artiste a rattrapé son retard. Après Marrakech, c’est dans la capitale économique qu’il signe son retour et reçoit une standing ovation.

«J’ai senti que j'étais plus en phase avec moi-même, avec mes textes et mes origines marocaines que les dernières fois où j'ai joué ici.»

Retour aux sources

Pour Redouanne Harjane, jouer à Casablanca aujourd'hui est une expérience «spéciale». S’il est revenu sur les terres de ses origines pour faire rire, il explique également pendant son spectacle que c’est la ville où son père est enterré. «Il y a encore plus de pression, car on n’a pas le droit de décevoir les morts», confie-t-il avec émotion.

Pendant plus d’une heure, l’humoriste fait le show et parvient à conquérir le public, avec son humour absurde et atypique. Un univers qui lui est propre et résulte de son vécu.

«Mes sources d’inspiration sont mon père, le quartier casablancais de Derb Sultan, la ville de Casablanca… Il y a aussi un peu de ma maman, parce que c’est une Algérienne de Tlemcen et ça donnait un cocktail bien chaud à la maison!»

L’envol du «phœnix»

En musique, sur scène, Redouanne Harjane transporte le public dans son monde décalé. Il aborde notamment la pandémie de Covid-19, le confinement et énumère les absurdités qui ont marqué cette période. Autant d’événements qui l’ont inspiré pour le titre de son spectacle.

«Phœnix, c'est un peu comme réapprendre à vivre après tout ce qu'on a traversé, comme renaître de nos cendres, et surtout, c'est pouvoir en rire, car c'est avant tout un spectacle d'humour», explique l’humoriste à Arab News en français.

Le natif de Metz se laisse également aller à quelques confidences, notamment sur sa peur bleue de l’avion. Même s’il «ne supporte pas» ce moyen de transport, le comédien a dû dépasser son angoisse pour réaliser le trajet Paris-Casablanca.

«J’ai pris l’avion! C'est toujours compliqué pour moi. Des tonnes d'acier qui flottent dans les airs… ce n’est pas cohérent pour moi, pourtant, ça fonctionne, donc j'ai du mal à réaliser. Mais j'ai très peur! Je prends le bras du voisin, je tiens la main de quelqu'un que je ne connais pas… Ce n’est pas beau à voir! J'envie les gens qui arrivent à s'endormir dès qu'ils montent dans un avion et se réveillent à l’atterrissage.»

«Je n'ai jamais eu d'instrument à la maison. Un jour, une amie de mon frère a oublié sa guitare, elle n’est jamais revenue la récupérer et j'en ai profité pour apprendre. J'ai toujours voulu être et exister sur scène, que ce soit à travers la musique ou en déclamant des textes au théâtre.»

Redouanne, l’humoriste tragédien

Pour sa tournée marocaine, l’humoriste déjanté a présenté un show éclectique. Accompagné de sa guitare et de son piano, il joue, chante, fait rire en rimes et en prose et propose même au public de reprendre ses textes en chœur avec lui. Une véritable passion pour la musique et le théâtre qui le suit depuis son plus jeune âge.

«Je viens d'une famille d'ouvriers immigrés marocains et algériens qui travaillaient dans la sidérurgie et en tant que maraîchers. La famille était concentrée sur le travail manuel et ne comptait pas d’artistes. Je n'ai jamais eu d'instrument à la maison. Un jour, une amie de mon frère a oublié sa guitare, elle n’est jamais revenue la récupérer et j'en ai profité pour apprendre. J'ai toujours voulu être et exister sur scène, que ce soit à travers la musique ou en déclamant des textes au théâtre.»

Le féru de poésie sud-américaine, adepte des œuvres de Reinaldo Arenas, Federico Garcia Lorca ou encore Pablo Neruda, est aussi un amoureux de théâtre tragique. L’humoriste, qui a suivi une formation de tragédien, rêve, par ailleurs, de changer de costume, le temps d’une pièce. «J'adorerais travailler par exemple avec Olivier Py, et qu’il mette en scène Britannicus avec, pourquoi pas, moi dans le rôle de Néron…»

En attendant d’embrasser une carrière de tragédien sur scène, Redouanne Harjane poursuit sa carrière dans l’humour avec plusieurs dates européennes. Son one-man-show sera d’ailleurs traduit dans la langue de Shakespeare, avant d’être joué en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis à l’occasion d’une tournée 100% anglophone.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.