A Chypre, la musique comme échappatoire pour des migrants d'Afrique

Ibrahim Kamara, un migrant de 29 ans arrivé dans la capitale chypriote il y a cinq ans en provenance de Gambie, joue du djembé avec ses élèves lors d'un salon de la diversité à Nicosie le 14 mai 2023. (AFP)
Ibrahim Kamara, un migrant de 29 ans arrivé dans la capitale chypriote il y a cinq ans en provenance de Gambie, joue du djembé avec ses élèves lors d'un salon de la diversité à Nicosie le 14 mai 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 19 juin 2023

A Chypre, la musique comme échappatoire pour des migrants d'Afrique

  • A Nicosie, capitale de Chypre, la musique aide des demandeurs d'asile africains à s'intégrer et oublier leur situation précaire le temps d'une chanson
  • Au début sceptiques, les Chypriotes «changent leur regard» quand «je commence à chanter en grec», affirme lors d'une répétition Isaac

NICOSIE: Elle "fait tomber les barrières": à Nicosie, capitale de Chypre, la musique aide des demandeurs d'asile africains à s'intégrer et oublier leur situation précaire le temps d'une chanson.

Ibrahim Kamara, un Gambien de 29 ans, est arrivé il y a cinq ans sur l'île méditerranéenne. Un matin, il voit un djembé dans un magasin, un instrument de percussion africain qui lui rappelle immédiatement son pays d'origine.

"Comme moi, il venait de Brikama", la deuxième plus grande ville de Gambie, confie à l'AFP le musicien, qui s'est vu offrir, quelque temps après, un instrument semblable.

Jouer du djembé a alors constitué "une bouffée d'air frais" pour Ibrahim qui, après son arrivé dans l'île, a vécu avec une dizaine de personnes sous une tente dans un parc de Nicosie, parfois avec une chaleur étouffante.

"C'était vraiment difficile, nous n'avions pas de nourriture" et "(nous devions) faire la queue pour boire à une fontaine", se souvient-t-il.

Outre les privations, il dit avoir souffert du racisme dans un pays où près de 5% des 915.000 habitants sont des demandeurs d'asile et où 1.500 demandes sont déposées chaque mois, d'après le gouvernement chypriote.

«Une humanité commune»

"Un jour, à la banque, alors que je me tenais à côté de quelqu'un dans une file d'attente, cette personne s'est éloignée de moi et a mis un masque", raconte Ibrahim, toujours en attente de la réponse à sa demande d'asile.

Mais petit à petit, il dit avoir pu, "grâce aux tambours, créer du lien" avec la population chypriote. Djembé signifie "rassembler les gens" en bambara, une langue très utilisée en Afrique de l'Ouest, aime-t-il d'ailleurs rappeler.

Il anime aujourd'hui des ateliers de musique tous les lundis après avoir reçu le soutien de l'association européenne Project Phoenix, qui a aidé depuis 2018 une dizaine de personnes en situation irrégulière à s'insérer professionnellement sur l'île.

Et mine de rien, le revenu de ces cours, additionné à un autre petit boulot, lui a permis de se trouver un "joli" trois pièces en colocation.

Mais surtout, ces ateliers permettent de faire découvrir son univers aux Chypriotes.

Il faut "que notre pays découvre leur culture" africaine afin de pouvoir mieux "les accueillir", estime Panayiota Constanti, qui a rejoint les cours du percussionniste il y a un an et demi, lors d'une session dans un parc de Nicosie.

Tout comme Ibrahim, Isaac Yossi, un Camerounais qui se fait appeler "Big Yoss", a voulu rassembler migrants et Chypriotes autour d'un projet commun. Il y a trois ans, il a fondé le groupe de musique Skyband.

Avec six autres demandeurs d'asile africains, ils jouent dans des restaurants, à des mariages ou des soirées privées chypriotes, fusionnant rythmes africains et musique grecque pour rendre hommage à "une humanité commune".

«Des êtres humains»

Au début sceptiques, les Chypriotes "changent leur regard" quand "je commence à chanter en grec", affirme lors d'une répétition Isaac, guitare acoustique en mains, après avoir joué "Tha Mai Edo", du célèbre chanteur grec Konstantinos Argiros.

Pour s'intégrer, il a appris le grec, langue parlée dans la partie sud de l'île qui est administrée par le gouvernement chypriote, reconnu par l'ONU. Le turc est la langue utilisée dans la partie nord, envahie en 1974 par la Turquie.

L'île n'offre pas assez "d'opportunités" aux migrants pour qu'ils puissent montrer leurs talents, déplore Maria Demosthenous, professeure de piano et manager du groupe d'Isaac.

"Lorsqu'on pense aux migrants, on n'imagine pas qu'ils puissent nous divertir ou faire de la bonne musique", déclare cette Chypriote de 43 ans qui milite pour qu'ils se produisent davantage sur scène.

"Nous devons les voir comme des êtres humains, comme les personnes qu'ils étaient avant de devenir des migrants."


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com