Giorgio Armani ou l'insoutenable légèrete de l'élégance

Des mannequins présentent des créations pour le défilé de Giorgio Armani dans le cadre de la Fashion Week de Milan, le 19 juin 2023 (Photo, AFP).
Des mannequins présentent des créations pour le défilé de Giorgio Armani dans le cadre de la Fashion Week de Milan, le 19 juin 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 20 juin 2023

Giorgio Armani ou l'insoutenable légèrete de l'élégance

  • Le maître de la mode italienne Giorgio Armani a dévoilé lundi une collection masculine printemps-été 2024 d'une élégance tout en légèreté
  • Giorgio Armani a puisé son inspiration sur la côte Adriatique, intrigué par «la vision de l'élégance d'une certaine population» de cette région

MILAN: Le maître de la mode italienne Giorgio Armani a dévoilé lundi une collection masculine printemps-été 2024 d'une élégance tout en légèreté, comme en apesanteur, marquée par des lignes souples et des matières fluides.

D'un pas nonchalant, les mannequins ont déambulé dans le cadre intimiste du siège historique de la via Borgonuovo qui fait aussi office de demeure du créateur, au quatrième jour de la Fashion week homme à Milan.

Les gilets sont portés à même la peau, assortis à des vestes croisées amples et ultra-légères et des pantalons à pinces. Le foulard noué autour du cou et le chapeau porté négligemment à la main complètent le nouveau look Armani.

Giorgio Armani a puisé son inspiration sur la côte Adriatique, intrigué par "la vision de l'élégance d'une certaine population" de cette région, confie-t-il à l'issue du show.

"Ils portent toujours des choses très confortables et douces qui caressent le corps sans le contraindre et c'est une façon de s'habiller qui est à la fois élégante et commode", explique le styliste âgé de 88 ans.

La nouvelle collection fait la part belle aux tissus légers, tels le lin, le coton, le satin ou encore la soie.

Fidèle à son ADN, Giorgio Armani a choisi une palette de couleurs qui va du sable au gris, grège, vert et noir en passant par le bleu, avec quelques touches de rouge rubis.

Des motifs géométriques et des imprimés imitant des noeuds apportent une note ludique et contribuent "à changer l'allure d'un homme en veste et pantalon", selon le créateur italien.

A l'instar d'autres grandes griffes, il s'inspire du répertoire classique en le remettant au goût du jour avec quelques petites touches décalées.

"On peut faire quelque chose qui rappelle le passé mais sans que ce soit le passé, parce que c'est la façon dont on met un vêtement qui compte", analyse l'octogénaire, le teint toujours hâlé et le regard vif.

Chic décontracté

Les nouvelles vestes ne sont pas sans rappeler celles portées par Richard Gere dans "American Gigolo" (1980), avance Giorgio Armani, qui avait créé la garde-robe de l'acteur pour ce film.

"Il re Giorgio" ("Le roi Giorgio") a habillé les célébrités du cinéma, de John Travolta à Lauren Bacall en passant par Diana Ross et Jack Nicholson.

La veste déconstruite, sans épaulettes et non doublée, est l'emblème de la marque depuis sa fondation en 1975.

Si le chic décontracté est le fil rouge de la nouvelle collection, le costume-cravate strict en gris ou noir, taillé sur mesure pour des réunions d'affaires, y figure également en bonne place, clôturant le défilé.

Au bout du podium, un crayon noir surdimensionné portant le nom de Giorgio Armani attire tous les regards.

C'est pour "rappeler que mon travail est fait par moi, par un crayon, une feuille blanche et puis il y a aussi la tête qui marche", lâche le vétéran de la mode italienne, un brin espiègle.

Zegna transforme la Piazza San Fedele

La légèreté du tissu et la fluidité des coupes étaient aussi le mantra du défilé de Zegna qui avait transformé pour l'occasion en "oasis de lin" la Piazza San Fedele au coeur historique de Milan.

Plus de 190 balles de lin, arrivées de Normandie, ont été disposées le long du podium, plantant le décor pour une collection axée sur cette matière prisée pour sa souplesse. Après le défilé, le lin sera transformé en fil, puis en tissu et enfin en vêtement.

Les pantalons à plis et bermudas sont amples, à combiner avec des blazers avec revers et des maillots ou pulls à col rond qui remplacent des vestes et manteaux à la coupe droite.

Le lin, c'est la "légèreté de vivre et de s'habiller", a commenté le directeur artistique de la marque, Alessandro Sartori.

"Le costume en tant que veste et pantalon assortis n'est plus d'actualité. Aujourd'hui, tout va avec tout et cela libère le client qui peut jouer avec les formes et les teintes", a-t-il tranché.

La Fashion week de Milan se termine mardi avec des présentations purement numériques avant que les fashionistas se déplacent à Paris, pour la mode masculine puis les défilés de haute couture.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
Short Url
  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Short Url
  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.