Cinéma marocain: la nouvelle vague

C'est à Casablanca également que Kamal Lazraq, 38 ans, a planté le décor de son premier long-métrage: "Les Meutes", prix du jury dans la même sélection Un Certain Regard. (AFP)
C'est à Casablanca également que Kamal Lazraq, 38 ans, a planté le décor de son premier long-métrage: "Les Meutes", prix du jury dans la même sélection Un Certain Regard. (AFP)
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Publié le Mercredi 21 juin 2023

Cinéma marocain: la nouvelle vague

  • «Etre à Cannes est un rêve d'enfant qui devient réalité. Etre sélectionnée, c'est magnifique mais gagner des prix l'est encore plus», s'exclame Asmae El Moudir
  • Le cinéma marocain a éclos dans les années 1970-80 avec la présentation par quelques cinéastes d'œuvres novatrices et puissantes, à l'image de Mustapha Derkaoui

CASABLANCA: Une jeune génération de cinéastes marocains vient d'émerger au Festival de Cannes où trois d'entre eux ont été primés dans des sections parallèles, une nouvelle vague qui préfigure un renouveau du 7e art au Maroc.

"Les films marocains projetés à Cannes figurent parmi les meilleurs de l'histoire du cinéma au Maroc", déclare à l'AFP le critique marocain Bilal Marmid qui a couvert la quinzaine cannoise.

La jeune réalisatrice de 32 ans Asmae El Moudir a obtenu le prix convoité de la mise en scène dans la sélection Un Certain Regard, avec "Kadib Abyad" ("La Mère de Tous les Mensonges").

Son documentaire explore le passé hanté de non-dits de sa famille et, au-delà, celui du royaume marocain pendant les "années de plomb" du règne de Hassan II.

Fautes d'images d'archives, la cinéaste a imaginé un dispositif ingénieux en filmant une maquette du quartier de son enfance casablancaise ainsi que des figurines pour narrer un passé familial, avec en arrière-plan les "émeutes de la faim", réprimées dans le sang, en juin 1981 à Casablanca.

"Réaliser ce film m'a pris dix ans et m'a permis de me réconcilier avec ce passé, même s'il a pu être violent", souligne à l'AFP Asmae El Moudir, qui y fait jouer des membres de sa famille.

«Un rêve d'enfant»

"Etre à Cannes est un rêve d'enfant qui devient réalité. Etre sélectionnée, c'est magnifique mais gagner des prix l'est encore plus", s'exclame-t-elle.

C'est à Casablanca également que Kamal Lazraq, 38 ans, a planté le décor de son premier long-métrage: "Les Meutes", prix du jury dans la même sélection Un Certain Regard.

Le film embarque les spectateurs durant une nuit infernale dans les faubourgs de la métropole où un homme et son fils, des marginaux, tentent de faire disparaître un cadavre après un kidnapping qui a mal tourné.

"Les Meutes", décrit par M. Lazraq comme "un road movie fiévreux à travers Casablanca", repose sur deux acteurs non professionnels, Ayoub Elaid et Abdellatif Masstouri.

"J'aime bien partir d'une page blanche et construire le film avec mes acteurs car ils amènent beaucoup de leur vécu et de leurs expériences", confie à l'AFP le Casablancais de retour de la Côte d'Azur. "J'essaie de leur laisser une certaine liberté pour créer ensemble quelque chose d'authentique et intense".

Après la projection, "on a eu l'impression que le film avait été compris comme il devait l'être, qu'on n'avait pas fait fausse route, du coup c'est un grand soulagement", souligne Kamal Lazraq, pour qui "le prix, c'est la cerise sur le gâteau" après un tournage "assez long et difficile".

«Victoire de la jeunesse»

"Les films sont tous différents, ça crée une émulation, j'espère que ça va encourager des jeunes (Marocains) à se lancer dans l'aventure", plaide-t-il.

Un appel qui a un écho auprès de Zineb Wakrim, une apprentie réalisatrice de 22 ans qui a reçu avec son court-métrage "Ayyur" ("Lune" en amazigh, la langue berbère) le 3e prix de la Cinef, dédié aux films d'école de cinéma.

Elle y dresse le portrait de deux adolescents atteints de la "maladie des enfants de la lune", pathologie génétique rare dont les victimes ne supportent pas les rayons du soleil.

Présenter son court-métrage à Cannes a été "une grande victoire pour la jeunesse", estime cette diplômée de l'Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV).

Le cinéma marocain a éclos dans les années 1970-80 avec la présentation par quelques cinéastes d'œuvres novatrices et puissantes, à l'image de Mustapha Derkaoui ("De quelques événements sans signification", 1974), Ahmed Bouanani ("Le Mirage", 1980) ou encore Ahmed Maanouni ("Alyam Alyam", 1978).

Ces deux dernières décennies, d'autres réalisateurs -- comme Faouzi Bensaïdi ("Mille mois", 2003), Nabil Ayouch ("Les Chevaux de Dieu", 2012) ou récemment Maryam Touzani ("Le Bleu du Caftan, 2022") -- se sont distingués mais plutôt à titre individuel sans dynamique d'ensemble.

Le Maroc cherche à soutenir et valoriser son cinéma, avec un budget annuel d'aides publiques à la production de 60 millions de dirhams (environ 5,5 millions d'euros) depuis 2012.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.