Faillite bancaire: une responsable de la Fed veut une enquête «indépendante»

Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, entouré des responsables de la Réserve fédérale, Lael Brainard et Michelle Bowman, assiste à un événement « Fed Listens » au siège de la Réserve fédérale à Washington, DC, le 4 octobre 2019 (AFP).
Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, entouré des responsables de la Réserve fédérale, Lael Brainard et Michelle Bowman, assiste à un événement « Fed Listens » au siège de la Réserve fédérale à Washington, DC, le 4 octobre 2019 (AFP).
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Publié le Dimanche 25 juin 2023

Faillite bancaire: une responsable de la Fed veut une enquête «indépendante»

  • Lors d'une audition devant une commission du Congrès américain jeudi, le président de la Fed, Jerome Powell, a répondu aux rumeurs d'une hausse des obligations de fonds propres des établissements bancaires, qui pourraient atteindre 20%
  • Le rapport de la Fed paru fin avril se prononçait en faveur d'un renforcement du contrôle du secteur bancaire

WASHINGTON: Une responsable de la banque centrale américaine (Fed) a appelé dimanche, lors d'un colloque en Autriche, à une enquête "indépendante et impartiale" des causes de la faillite de plusieurs banques américaines en début d'année, repoussant les propositions d'augmentation des capitaux propres des établissements.

Selon Michelle Bowman, membre du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed), le rapport d'enquête publié fin avril, réalisé par le vice-président de l'institution chargé de la supervision bancaire, Michael Barr, n'a "pas été soumis aux autres membres du conseil avant sa publication".

"Les autres membres du conseil n'ont pu, de manière troublante, contribuer à la rédaction du rapport", a-t-elle déclaré à l'occasion d'une conférence à Salzbourg (Autriche), "il existe une question légitime quant au fait que ce rapport apporte les réponses suffisantes à ce qu'il s'est passé".

Le rapport de la Fed paru fin avril se prononçait en faveur d'un renforcement du contrôle du secteur bancaire, reconnaissant les manquements de l'institution en la matière lors de la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) et de plusieurs autres établissements bancaires en début d'année.

Mais les commentaires de Mme Bowman soulignent les divisions qui existent au sein du conseil des gouverneurs sur la marche à suivre en termes de supervision et de contrôle.

Lors d'une audition devant une commission du Congrès américain jeudi, le président de la Fed, Jerome Powell, a répondu aux rumeurs d'une hausse des obligations de fonds propres des établissements bancaires, qui pourraient atteindre 20%.

"Les besoins en fonds propres seront très très limités, aux huit principaux établissements bancaires", a-t-il assuré, ajoutant que d'autres banques pourraient être concernées par une hausse de leurs fonds propres, en proportion moindre cependant.

Mais ces nouvelles règles "ne devraient pas concerner les banques avec moins de 100 milliards de dollars" d'actifs, a souligné M. Powell.

Pour Mme Bowman, il "n'y a pas d'espace pour améliorer la supervision des grandes banques". Une remise à plat de la supervision ne pourrait intervenir qu'après "une enquête impartiale et indépendante concernant ce qui a amené à ces faillites", a-t-elle estimé.

"Nous devons faire preuve de prudence concernant ce qui s'est mal passé", être "volontaires sur ce qu'il faut corriger et conscients des conséquences inattendues" qui pourraient en découler, a appuyé Mme Bowman.

"Une erreur de perception et une mauvaise compréhension des causes profondes" de ces faillites pourrait avoir "des effets négatifs sur les banques et leurs clients, sur le système financier et sur l'économie en général", a-t-elle ajouté.

Pour Mme Bowman, un rapport indépendant soulignerait que "des améliorations à apporter en termes de supervision, une révision des besoins en fonds propres ou une meilleure préparation des établissements pour accéder aux liquidités seront plus efficaces qu'une obligation de hausse des fonds propres pour un certain nombre de banques".

"Il est absolument clair qu'une réforme de la régulation et de la supervision est en cours, mais nous devons nous assurer que ces changements se fassent en faveur d'un système bancaire plus solide et sain", a conclu Mme Bowman.


L'Allemagne menacée par la peur des réformes, selon le patron de Deutsche Bank

Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
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  • "Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur"
  • Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement"

FRANCFORT: Le président du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a estimé mercredi que l'Allemagne est moins menacée par les tensions commerciales que par son incapacité à mener des réformes urgentes pour relancer son activité économique en panne.

"Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur", a déclaré Christian Sewing, également président du lobby des banques privées allemandes (BdB), en ouverture d'un congrès bancaire à Francfort.

"Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement", a souligné le banquier, au moment où le gouvernement de coalition mené par le chancelier Friedrich Merz a promis un "automne des réformes" après des débuts poussifs depuis le printemps.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir, conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates (SPD), se réunissent mercredi à Berlin pour discuter des réformes à mener dans les mois à venir.

La réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à la Chancellerie, a été précédée de déclarations dissonantes entre les ténors de la coalition, notamment sur le besoin de réformer les systèmes sociaux.

Les entreprises réclament aussi des réformes urgentes pour réduire la bureaucratie et abaisser les prix de l'énergie.

"C'est pourquoi nous avons urgemment besoin de l'automne des réformes annoncées, et ce, de manière à ce qu'il mérite vraiment son nom", a lancé M. Sewing.

Berlin a brisé un tabou au printemps en lâchant la bride sur le frein constitutionnel à la dette, afin de permettre le vote de programmes d'investissements en centaines de milliards d'euros pour muscler la défense et moderniser les infrastructures du pays.

"On ne peut pas seulement augmenter la dette et ne pas mettre en place de réforme, les deux doivent aller de pair", a prévenu M. Sewing.

 


TotalEnergies: accord de production sur une zone au large du Nigeria

Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
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  • TotalEnergies obtient deux permis d’exploration dans le bassin du West Delta
  • L’opération s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à développer un portefeuille d’exploration axé sur des projets à faibles coûts techniques et à faibles émissions, tout en poursuivant la croissance de sa production

PARIS: TotalEnergies, en partenariat avec South Atlantic Petroleum, a signé un contrat de partage de production pour deux permis d'exploration au large du Nigeria, qui couvrent une superficie de 2.000 kilomètres carrés, a indiqué le géant pétrolier français mardi.

Ces permis d'exploitation, PPL 2000 et PPL 2001, se situent dans le "bassin prolifique du West Delta", précise le groupe. Le programme comprend le forage d'un puits d'exploration.

TotalEnergies se dit "honorée d'être la première compagnie internationale à se voir attribuer des licences d'exploration lors d'un appel d'offres au Nigeria depuis plus d'une décennie, marquant une nouvelle étape dans notre partenariat de long terme avec le pays", a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploitation au sein du groupe pétrolier.

"L'entrée dans ces deux blocs prometteurs" correspond à "notre stratégie qui vise à enrichir notre portefeuille d'exploration de +prospects+ à fort potentiel et prêts à explorer, en vue de générer des développements à faible coût et à faibles émissions (...)", ajoute-t-il.

TotalEnergies est partenaire à 80% et South Atlantic Petroleum à 20%.

Lundi, le groupe français avait annoncé avoir reçu un nouveau permis d'exploration offshore en République du Congo (Congo-Brazzaville), étendant ainsi de 1.000 kilomètres carrés sa zone d'opération au large du pays.

Au Nigeria, TotalEnergies avait annoncé en mai la prochaine cession, au britannique Shell, de sa participation dans un important champ pétrolier en eaux profondes, le champ de Bonga.

TotalEnergies avait alors justifié cette vente par la volonté de "se concentrer sur des actifs à coûts techniques bas et à faibles émissions" et de "baisser le point mort cash", autrement dit réduire ses coûts pour améliorer sa rentabilité.

TotalEnergies prévoit une hausse de sa production d'hydrocarbures d’environ 3% par an jusqu'en 2030.


EDF prolonge la durée de vie de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni

Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • EDF a annoncé la prolongation jusqu’en 2028 de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni après des inspections de sécurité satisfaisantes
  • Ces prolongations visent à garantir l’approvisionnement en électricité bas carbone et à soutenir les objectifs climatiques du Royaume-Uni

LONDRES: L'énergéticien français EDF, qui exploite les cinq centrales nucléaires actuellement en activité au Royaume-Uni, a annoncé mardi prolonger la durée de vie de deux d'entre elles, assurant que cela "contribuera à la sécurité énergétique" du pays.

"Prolonger la durée de vie de ces centrales (...) permettra de garantir l'emploi plus longtemps à plus de 1.000 personnes qui y travaillent et de soutenir les ambitions du Royaume-Uni de disposer d'un approvisionnement en électricité propre et sûr", a fait valoir dans un communiqué le directeur des opérations nucléaires d'EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley.

Heysham 1 (nord-ouest de l'Angleterre) et Hartlepool (nord-est) verront leurs durées de vie étendues d'un an, jusqu'en mars 2028, après une prolongation similaire annoncée en décembre dernier, suite à des inspections et évaluations de sécurité satisfaisantes.

EDF avait aussi prolongé en décembre la vie de deux autres centrales nucléaires, Heysham 2 et Torness, qui produiront de l'électricité jusqu'en mars 2030.

La cinquième centrale d'EDF en activité dans le pays, Sizewell B, utilise une technologie différente et "sa durée de vie n'a pas été évaluée dans le cadre de ce processus" mais EDF estime dans son communiqué qu'il existe "de bonnes chances" de prolonger aussi sa durée de vie de 20 ans, jusqu'en 2055.

L'énergéticien français est depuis 2009 l'opérateur du vieillissant parc nucléaire outre-Manche.

Il est parallèlement en charge de la construction de deux autres centrales nucléaires de nouvelle génération de type EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point C et Sizewell C. L'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour les délais et dérapages de budget de ces projets pharamineux.

Hinkley Point C est en construction et le gouvernement britannique a donné son feu vert en juillet à Sizewell C -- dont le coût avait alors enflé à 38 milliards de livres (44 milliards d'euros).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. Une façon aussi d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.

Le gouvernement a promis en juin d'injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.