Borne fera le point sur plusieurs réformes «dans les 15 premiers jours de juillet», annonce Macron

Élisabeth Borne présentera ou fera le point sur plusieurs réformes «dans les quinze premiers jours de juillet», a annoncé lundi Emmanuel Macron. (AFP)
Élisabeth Borne présentera ou fera le point sur plusieurs réformes «dans les quinze premiers jours de juillet», a annoncé lundi Emmanuel Macron. (AFP)
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Publié le Lundi 26 juin 2023

Borne fera le point sur plusieurs réformes «dans les 15 premiers jours de juillet», annonce Macron

  • Dans cet entretien, le chef de l'État balaie également la polémique déclenchée par l'un de ses proches, qui avait semblé souhaiter qu'il effectue un troisième mandat
  • «On aura dans les quinze premiers jours de juillet à présenter la nouvelle stratégie de finances publiques, les avancées sur l'immigration et la planification écologique et Élisabeth Borne le fera», a dit Maceon

PARIS: Élisabeth Borne présentera ou fera le point sur plusieurs réformes "dans les quinze premiers jours de juillet", a annoncé lundi Emmanuel Macron dans un entretien au journal La Provence, semblant couper court aux rumeurs d'un remplacement imminent de la cheffe du gouvernement.

"Elle a ma confiance puisqu'elle est à la tête du gouvernement", a-t-il ajouté.

"On aura dans les quinze premiers jours de juillet à présenter la nouvelle stratégie de finances publiques, les avancées sur l'immigration et la planification écologique et Élisabeth Borne le fera", a dit le chef de l'État à La Provence, alors qu'il débute lundi une visite de trois jours à Marseille, où il avait lancé en 2021 un vaste plan de réhabilitation et de développement de la ville.

Alimentées en coulisses par les ténors de la majorité, les rumeurs de remaniement et de remplacement de la Première ministre se sont intensifiées ces dernières semaines. Certains jugent ces changements nécessaires pour redonner du souffle au deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron après la douloureuse réforme des retraites.

"La Première ministre met en œuvre la politique à laquelle je me suis engagé auprès des Français depuis plus d’un an. Nous avons un bilan dont nous n’avons pas à rougir", explique Emmanuel Macron, citant les réformes de l'assurance-chômage, des lycées professionnels ou des retraites, ainsi que la loi de programmation pour le ministère de l'Intérieur ou encore celles qui ont pour but d'accélérer le développement des énergies renouvelables ou du nucléaire.

"Depuis plus d’un an, Élisabeth Borne a travaillé pour mettre en œuvre tout cela de manière déterminée, courageuse à la tête d’un gouvernement engagé avec une majorité relative mais qui a su bâtir des alliances", a-t-il dit. "J'ai donné un programme d'intensification, les cent jours, qu’elle est en train de mettre en œuvre", a-t-il ajouté.

En avril, Emmanuel Macron avait donné 100 jours à Élisabeth Borne pour relancer l'action de son gouvernement. Cette période doit s'achever le 14 juillet.

Dans cet entretien, le chef de l'État balaie également la polémique déclenchée par l'un de ses proches, Richard Ferrand, qui avait semblé souhaiter qu'il effectue un troisième mandat.

"Je suis jour et nuit à la tâche pour que le mandat que les Français m'ont confié soit utile pour le pays et pour nos compatriotes. Si j'y arrive, cela suffira à mon bonheur et à mon ambition. Ce qui m'importe n'est pas de durer, c'est de faire".


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.